Au creux des dunes, la cabane d'Edonice

Caddwallon



En voyant la guerrière rousse s'approcher, l'Ecossais ne put s'empêcher de trembler pour sa vie. Quand elle lui parla, il ouvrit de grands yeux. Cet accent, il le connaissait. Il resta muet de stupeur. Une Irlandaise, il avait une Irlandaise en face de lui il en était certain.

Elle lui disait de ne pas s'inquiéter mais ... avec ce qui venait de se passer, il était mort d'inquiétude tant pour la petite que pour sa mère. L'une avait disparu dans la nuit, l'autre avait été enlevée, malgré l'interposition de la rousse et de son acolyte.

Il ferma les yeux les écoutant parler un mot confirma son intuition 'mo ruin'. Lui n'avait pas d'accent, mais il avait glissé un mot de gaélique.

Bonjour l’ami, n’ayez crainte on est pas avec eux. Je suis médecin, j’vais regarder ce que je peux faire pour vous.

L'Ecossais fixa son regard clair dans celui du médecin.

Merci mais ... Cassandre ... Nous devoir les aider. Et ...

Déjà quelqu'un d'autre approchait. Il entendit vaguement le nom de garde épiscopal et vit le médecin poser sa main sur le bras de la rousse. Il comprit mais se tut la vérité devait être dite. Son regard passa du médecin à la jeune femme puis vers ce qui restait de la porte.

Je être Caddwallon,pêcheur ami de Edonice. Eux avoir voulu sauver Cassandre mais pas pouvoir les deux brutes trop fortes.

L'Ecossais s'était légèrement appuyé sur son bras et grimaça, il se laissa retomber au sol attendant la suite.


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Cassandre_de_Blayac




Cassandre était chargée sans douceur en travers d'un cheval. Le complice de Jean-jean s'occupâit d'elle et il ne restait plus que la brute dans la cabane. Elle le connaissait assez pour savoir que ce n'était pas d'un grand réconfort pour ceux encore dedans.

Puis tout se passe trop vite.

La voix de Jean-jean :

"Dépêche ! On s'tire ! Commence à y'avoir trop d'monde !"

Puis le mouvement des chevaux et la ballottage des chevaux lancés à grande allure. Elle n'eut pas le temps de voir la direction qu'ils prenaient, s'occupant seulement de ne pas tomber du cheval lancé au grand galop.

Ceux qui avaient tenté de l'aider étaient-ils encore en vie ?

Pour le moment l'ancienne Duchesse n'avait d'autre choix que de se maintenir comme elle pouvait sur le cheval afin de ne pas se rompre le cou en tombant de la monture.



[Suite quelque part ...]

Rifkin



Rifkin dirigeait sa monture d'une main, droit devant, l'autre posée avec délice sur la croupe de Cassandre pour éviter que sa passagère ne tombe et finisse sous les sabots de son cheval.
Droit devant, droit devant qu'à ce qu'il se souvienne des paroles du Maure sur sa cabane...

Sa petite voix intérieure profita de se moment pour se manifester tout à propos et lui chuchoter :

"à la sortie de la ville, elle est à la sortie de ville"

...merci c'était bien joli mis quelle sortie? dans quelle direction? Tu peu pas être plus précise ?

Sa petite voix lui répondit en riant :

" Je suis toujours précise, un peu de patience...en direction de Bruges, va en direction de Bruges."

Jean-jean le rattrapait et se porta à ses cotés, ils étaient assez loin de la cabane pour que personne ne les entendent?, il laissa sa petite voix et averti son compagnon

Jean-jean on va se servir dans un premier temps de la cabane de notre copain le Maure. L'est en direction de Bruges à la sortie de la ville ! C'est là qu'on vat !

Quelques gallots plus loin, après s'être fait relativement discret, les deux hommes sur leur chevaux, sans oublier la délicieuse jeune femme en travers de la selle de Rifkin arrivèrent devant la cabane du Maure....délabrée, à l'écart , un petit bosquet d'arbres pour y cacher la chevaux...l'endroit parfait pour le moment!

Jean-Jean, vas voir à l'intérieur avant, qu'on est pas une mauvaise surprise...avec le Maure on sait jamais !

[suite à la cabane du Maure - en direction de Bruges]

Domy11

Ben non...C'était pas une bonne idée d'avoir voulu suivre Michka et Mathis...

Domy avait eu un mal fou à régler son pas sur celui du jeune homme qui avait l'avantage de ses longues jambes et la fougue de sa jeunesse..
La jeune femme l'avait vu prendre de l'avance sans pouvoir rien faire,sentant ses pas ralentir et le sable freiner son allure déjà poussive.

Lorsqu'elle arriva derrière lui elle s'appuya au chambranle de la porte de la cabane,pliée en deux pour tenter de reprendre son souffle et souffrant d'un douloureux point de côté..
Elle porta la main à son ventre,un gémissement lui échappant au moment où une contraction violente la poignardait.
Reprendre son calme ...Respirer à fond.....ça allait passer c'était sûr....

Le spectacle qu'elle entrevit lui donna la nausée.
Un homme baignait dans son sang,apparemment sans vie....
Mathis lui masquait le fond de la pièce mais elle pouvait voir un homme au sol,gisant devant Enored et un homme qu'elle ne connaissait pas.

Tout ce sang.....Elle ferma un instant les yeux et compta jusqu'à dix....Normalement cette méthode lui permettait de retrouver son calme...

"Y'a du monde dehors, z'êtes venu accompagné ? "

Enored se tournait vers elle et Domy sursauta en voyant le visage tuméfié de son amie.Sa lèvre inférieure était fendue et saignait abondamment malgré le morceau de tissu que la jeune femme pressait dessus.
Ses yeux furieux foudroyèrent Domy qui se sentit défaillir devant la violence qui se dégageait de la rouquine...
Elle était méconnaissable dans sa rage..

Des bruits sur la plage....Domy se retourna vers l'obscurité grandissante d'où provenaient des rumeurs ....Des pas....
Quelqu'un arrivait mais était ce de l'aide venue du village ou ceux qui avaient fait ce carnage étaient ils de retour?

Elle ouvrit la bouche et les mots eurent du mal à franchir ses lèvres:
"C'est moi Enored....Domy....Que....Qui....Je ....Mon Dieu...Tu vas bien?"

Enored

"C'est moi Enored....Domy....Que....Qui....Je ....Mon Dieu...Tu vas bien?"

La rouquine fronça les sourcils avant de reconnaitre enfin Domy, qui elle aussi semblait apeurée par son aspect. Elle hocha la tête.

Moi ça va, c'est rien, eux sont moins bien.

Elle se retourna pour désigner Henri et l'Ecossais.

Et on a un mort, ce serait bien de le sortir d'ici avant que la petite Rastignac ne le voit. C'est pas pour les mômes ce genre de choses. Si j'ai bien tout comprit, deux hommes s'en sont prit à la petite, sa mère et l'Ecossais. Pour ce qui est du Maure, j'sais pas d'où il sort. J'connais bien un des deux agresseurs... un ancien compagnon d'armes.

Son regard revint vers Domy, parler était douloureux, mais elle préférait s'adresser à la jeune femme qu'au garde.

Ils ont emmené Cassandre. Pas pu les empêcher. T'as pas l'air bien Domy ... ça va ?

Un regard au loin, des gens venaient du village, trois silhouette et une enfant ...

J'crois qu'c'est trop tard pour épargner la petite.

Son tibia se rappelait encore de sa toute première rencontre avec la fillette. Et vu son état, elle ne réagirait pas mieux à moins que quelqu'un ne lui explique ...

Domy11

"J'crois qu'c'est trop tard pour épargner la petite"

Se retournant vers les ombres qui s'approchaient,Domy reconnut effectivement Cajoline accompagnée de la petite silhouette de Edonice....
Elle comprit aussitôt ce que voulait dire Enored et ,malgré la crampe qui ne quittait pas ses entrailles,elle s'interposa entre les arrivants et le triste spectacle qui les attendait à l'intérieur de la cabane.

La jeune femme repoussa du pied la porte ou ce qu'il en restait après les coups qu'elle avait apparement reçu peu avant et attendit Caline pour lui expliquer la situation et retenir dehors la fillette qui avait déjà bien assez vu d'horreur pour une si courte existence.

Il y avait encore un mort sur cette plage de Dunkerque....ça ne cesserait donc jamais...
Et Enored parlait de Cassandre mais Domy ne l'avait pas vue à l'intérieur....Qu'avait elle voulu dire par là?Elle était partie avec les agresseurs?Elle les connaissait?Enored les connaissait???Et qui était cet homme à ses côtés qui semblait presqu'aussi mal en point que l'écossais qui gisait à ses pieds.

Caline arrivait à sa hauteur et Domy l'arrêta,lui posant la main sur le bras:
"Ne laisse pas entrer Edonice s'il te plait..."
Et chuchotant à son oreille en simulant une accolade:
"Pas bien beau là dedans...Trop de sang pour elle...Et y'a un mort.."

Elle ajouta en prenant derechef la main d'Edonice:
"Viens ma puce,on attend dehors...Ta cabane est bien pleine et de toutes façons ils vont partir.."

S'effaçant pour laisser passer Cajoline et les deux hommes qui l'accompagnaient et qu'elle ne connaissait pas, Domy entraîna Edo un petit peu plus loin et la fit s'asseoir sur un banc qui jouxtait la cabane:
"ça ne t'ennuie pas de rester ici avec moi??Tu sais je peux pas entrer là dedans...J'ai peur du sang et j'ai un peu mal au ventre..Tu peux me tenir compagnie?Les autres n'ont pas le temps de s'occuper de moi...Mais toi....ça me fait du bien d'être avec toi..'"

Joignant le geste à la parole Domy posait ses mains sur le renflement de son ventre où elle sentait bouger cet enfant qui était déjà,bien malgré lui mêlé à un drame.
"Ta maman n'a rien Edo,rassure toi...Elle n'a rien..."

La jeune femme passa son bras autours des épaules de la fillette et l'attira contre elle.Elle espérait que ses affirmations reflétaient l'entière vérité mais au vu du spectacle qu'elle venait de découvrir ,elle était envahie par le doute.

Caddwallon



Ecossais n'est ce pas ? Je suis Enored O'Ceallaigh, je suis d'Irlande.

La rousse avait donc comprit. Caddwallon hocha la tête de façon affirmative, ça ne servait à rien de nier. Seulement, ce nom de famille était connu. Son prénom aussi d'ailleurs. Les O'Ceallaigh ... terreurs des mers, cinq frères et une soeur. Tous massacrés par l'armée anglaise, à ce qu'on disait, elle avait survécu apparemment. Il ne savait si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle. Pourtant, elle connaissait Cassandre.

Le médecin tenta de le rassurer une fois de plus. Caddwallon lui adressa un pâle sourire. Une fois le bras en écharpe, la douleur était moins forte et, avec l'aide de son bras valide, il réussit à s'asseoir. Déjà le médecin regardait ce qui se passait autour. Mais il lui attrapa le poignet avant qu'il ne s'en aille trop loin.

Merci... pour avoir aider moi.

Que dire de plus... des voix féminines au loin et une silhouette qu'il aurait reconnu entre toute : la jolie Cajoline. Un vrai sourire illumina son visage cette fois.
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"Garde Mémére. On dirait qu'y a du monde !"

La cabane était en vue, il semblait y avoir du monde, de loin elle cru reconnaître le ventre arrondi de Domy, il ne devait plus y avoir de danger, la place d’une femme enceinte n’étaient certainement pas sur un lieu de combat. Les hommes qui avaient attaqués la cabane devaient soit être mort, soit s’être enfui.

Oui y a du monde ma puce, allons voir.

Elle serra doucement la main de la petite dans la sienne, autant pour se donner du courage que lui en donner un peu, les deux hommes près d’elle, ils avancèrent jusqu’à la cabane.
Cajoline voyait le visage pale de Domy, quelque chose avait du se passer dans cette cabane, elle allait se tourner vers la petite pour lui demander d’attendre avec les deux hommes à l’extérieur de la cabane lorsque Domy posa sa main sur son bras et simula une accolade lui chuchotant :

"Ne laisse pas entrer Edonice s'il te plait...Pas bien beau là dedans...Trop de sang pour elle...Et y'a un mort.."

Cajoline leva les yeux au ciel sans rien dire, comme si elle était à ce point bête pour faire rentrer la petite dans sa cabane, alors qu’elle ne savait ce qui s’y trouvait ! Elle se tourna vers la petite et lui parla d’une voix douce, au moment au Domy lui prenait la main

Edonice ma chérie, tu vas attendre avec Domy, je reviens. – elle lui caressa doucement le visage – oublies pas ta promesse. Tout vat bien se passer ma puce, je vais voir ce qui se passe et je reviens te dire.

Elle se redressa et rentra dans la cabane, les deux hommes s’étaient arrêtés sur le pas de la porte. Le spectacle qu’elle vit la glaça jusqu’au sang, du sang, du sang sur le sol de la cabane, un homme à la peau noire mort et mutilé avec tellement de sauvagerie….

Elle parcourra rapidement la cabane du regard… Mathis, Enored, Caddwallon, Henri…l’homme à la peau noire allongé au sol…mais pas de Cassandre ! Ou pouvait être la mère de la petite ? Et les deux hommes dont Edonice lui avait parlé, l’homme allongé était-il l’un d’eux ? Mais alors ou était l’autre ? Ou était Cassandre ? Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ? Pour la petite…

Le stress commençait à la gagner, après le stress la panique et après…elle ne serait plus bonne à rien…se calmer, se détacher de la situation, reprendre ses esprits pour pouvoir être utile…elle respira un grand coup, vieux reflexes d’infirmière, vieux réflexes d’enfance pour se détacher…
Analyser calmement la situation, son regard passa calmement des uns au autre… Mathis était là et semblait perplexe….Enored debout lui faisait face la lèvre boursouflée, le coup avait du être porté avec force, avec beaucoup de force, mais elle semblait aller bien…assit contre le mur de la cabane, le compagnon d’Enored….Henri, et à coté de lui Caddwallon…les deux hommes semblaient avoir le plus souffert…et avaient besoin de soin…elle sourit répondant ainsi au sourire de Caddwallon.

S’approchant du placard de la petite elle en sortit une couverture et en recouvrit le cadavre au sol, si jamais la petite n’en faisait qu’à sa tête et entrait quand même elle ne verrait pas cette horreur…elle connaissait le caractère de la petite à force et s’attendait presque à la voir échapper au bras de Domy pour se précipiter ici !

Elle se redressa, croisa le regard intense d’Enored, et s’approcha des deux hommes observant l’écharpe d'infortune de Caddwallon, et le pansement peu conventionnel sur l’épaule d’Henri…ça ferait l'affaire jusqu'à ce qu'elle les soigne correctement...

Il va falloir soigner vos blessures messieurs, mais j'ai bien peur qu'il ne vous faille vous contenter de moi pour ça, notre médecin est en pleine déprime... je ferrais de mon mieux... - elle s'interrompit un instant - Mais avant, racontez moi ce qui s’est passé, la petite a pas été très claire…elle m’a juste parlé de l'attaque de deux hommes…

Edonice

Edonice s'apprêtait à entrer dans sa cabane quand on l'écarta :

"Ne laisse pas entrer Edonice s'il te plait...Pas bien beau là dedans...Trop de sang pour elle...Et y'a un mort..."

Aussitôt la petite imagina sa mère dans une mare de sang et sans la main de Cajoline qui maintenant la retenait, elle se serait jetée dans sa cabane. La jeune tavernière la confia à la Dame au Loup, qui sans le savoir, lui disait les mots qu'il fallait.

"ça ne t'ennuie pas de rester ici avec moi??Tu sais je peux pas entrer là dedans...J'ai peur du sang et j'ai un peu mal au ventre..Tu peux me tenir compagnie?Les autres n'ont pas le temps de s'occuper de moi...Mais toi....ça me fait du bien d'être avec toi..."

Et puis ces mots qui permirent à l'enfant de sortir de son mutisme :

"Ta maman n'a rien Edo,rassure toi...Elle n'a rien..."

- C'est vrai ? Maman n'a rien ? Elle va sortir ? Elle était infirmière, c'est pour ça qu'elle reste. Hein, c'est pour ça ? Pour les aider ? "

La petite fille reprenait confiance en la vie et sourit à Domy.

"J'vais prendre soin d'toi, t'inquiète pas. Tu sais j'crois qu'si t'as mal au ventre c'est parce que ..."

Sur les routes avec sa tante, Edonice avait perdu beaucoup de sa crédulité.

"Bah... En fait... J'crois... Qu't'as p't-être... comme ta louve..."

L'enfant se sentait de plus en plus mal à l'aise et décida de détourner la conversation.

"Tu sais, moi aussi j'ai peur du sang. D'puis la mort d'Kaelle, j'vois plus les couleurs. Personne l'sait. Tout est en noir et blanc. Sauf l'rouge. A cause d'tout l'sang qu'y'avait sur la plage quand il a tué Kaelle. D'puis j'aime vraiment pas ça..."

Il fallait qu'elles les occupent et pourtant l'angoisse revenait.

"T'es sure qu'maman a rien ? C'est étrange qu'elle soit pas encore là... A moins que... Maman m'aime p't-être pas..."

Domy11

"Tu sais, moi aussi j'ai peur du sang. D'puis la mort d'Kaelle, j'vois plus les couleurs. Personne l'sait. Tout est en noir et blanc. Sauf l'rouge. A cause d'tout l'sang qu'y'avait sur la plage quand il a tué Kaelle. D'puis j'aime vraiment pas ça..."

Déjà Edonice lui parlait...Ce qui n'était pas si mal...
Domy avait voulu lui donner cette impression qu'elle était plus utile à la jeune femme que celle ci ne pouvait l'être pour elle,l'investissant du devoir de tenir compagnie à une adulte dont la faiblesse la rapprochait d'elle.
Le subterfuge semblait fonctionner,mais la révélation que la fillette venait de lui faire bouleversa Domy.

Elle se félicita que Edonice n'ait pas pu voir l'intérieur de sa cabane et le désastre qui s'y trouvait étalé..
Si le sang l'avait traumatisé à ce point,il lui faudrait probablement longtemps d'une vie plus normale et calme pour se guérir de ce choc et ce n'était pas en étant sans cesse confrontée à de nouveaux drames qu'elle irait mieux..
Mais bien sûr sa maman était prioritaire à son esprit et elle revint à la charge sans perdre de temps:
"T'es sure qu'maman a rien ? C'est étrange qu'elle soit pas encore là... A moins que... Maman m'aime p't-être pas..."

"Edo...Ne dit pas de bêtise allons...Une maman aime toujours sa petite fille...Et cela même lorsqu'elle se fâche contre elle parfois...Crois moi,ma puce,elle t'aime fort ta maman..."

Domy prit le visage de la petite fille entre ses mains,repoussant la douleur qui semblait enfin aller en s'atténuant,elle la regarda au fond des yeux,son regard vert émeraude enveloppa Edo de tendresse et elle murmura:
"Ecoute moi ma chérie...Et je veux que tu restes calme...Ta maman a du suivre ces hommes...Elle est sauve...Il lui fallait les suivre...Tu comprends?
Nous allons tous la chercher,mais il faut être prudents...Ces hommes sont dangereux..."Baissant encore d'un ton elle ajouta in petto "Il y a eu déjà assez de drames ici..Pas la peine que ça continue."

Il fallait trouver un exutoire...Comment rassurer une enfant déjà choquée en restant à proximité d'un lieu aussi sanglant et sans pouvoir la rassurer correctement sur le sort de sa mère?
"Dis moi au fait...Ta maman...Elle t'avait pas apporté quelque chose de chez nous?"

Pourrait elle désamorcer l'angoisse de la fillette en lui faisant penser au louveteau?

Mathis

Dans les bâtisses de la Garde Épiscopale, on ne lui avait pas encore appris à maîtriser parfaitement les techniques militaires, et surtout, ses connaissances au niveau des armes étaient bien trop restreintes, en tout cas pour le moment. Il faut dire qu'il était au service du Très-Haut depuis peu, et ses formations théologiques lui prenaient beaucoup de temps. Mathis restait sur ses gardes, à contempler ces deux personnes, positionnées au dessus du blessé. Là, l'homme prit la parole et se présenta comme étant médecin. Le Dunkerquois aurait très bien pu ne pas le croire et commencer son interrogatoire, mais l'écossais, à en juger par son accent, confirma ses dires. Baisse de tension, calme absolu.

Pour ce qui est de la rousse, elle possédait un caractère bien trempé, donner des ordres et répondre avec dédain semblaient être ses activités favorites, avec les inconnus en tout cas. Enfin, peut être avait-elle quelque chose à reprocher à Mathis ? Pour le moment, il n'en savait rien. Elle demanda si quelqu'un l'avait suivi, c'est d'un signe de teste qu'il répondit. Domy pénétra dans la chaumière mais ne put y rester trop longtemps, compréhensible pour une femme enceinte. Le garde entendit ensuite des voix venant de l'extérieur, puis la Tavernière fit son apparition. Mathis restait perplexe, il s'était déconnecté durant quelques secondes. Quand il ouvrit son esprit, Cajoline venait de couvrir le mort, ce qui était une bonne chose, puis, Enored expliqua sommairement ce qui s'était passé en ces lieux.

Voilà comment était la situation : Domy était restée dehors, avec la fillette (qu'il a entendu) ; le blessé se faisait soigner par le médecin, qui à son tour, allait être aidé par Cajoline ; puis Enored était de marbre, semblant bouillir de l'intérieur.

Très bien.. une sale histoire à ce que je vois ! Pensez-vous qu'ils pourraient faire du mal à Cassandres ou bien est-ce qu'ils veulent la garder en échange de quelque chose de particulier ? Enfin, tout d'abord, je pense qu'il vaut mieux éviter que d'autres individus puissent pénétrer en ces lieux et toucher à tout. *Regard vers Cajoline et Henry qui soignaient l'écossais* Enored.. vous connaissez bien leur but de leur visite. Ils étaient donc deux.. savez-vous où est-ce qu'ils sont partis ?

Mathis posa son hallebarde sur le côté puis tourna le dos à la jeune femme pour se diriger vers le corps. Il retira légèrement la couverture puis dit.

Vous le connaissez ? C'est un maure à ce que je vois.. Vit-il à Dunkerque ?

henri.saint.segnan

Je suis infirmière, Messire Henri, j’ai quelques affaires sur moi dans mon sac, j’ai sans doute ce qu’il nous faut pour vous soigner. Si vous voulez regarder.
Je suivrais vos instructions.

Henri se redressa et se mit à genou. Il regarda le matériel que la jeune femme possédait.
Des ciseaux, des pinces des bandages, une fiole qu’il ouvrit et sentit, de l’anesthésique, c’était parfait.

C’est parfait, il faut juste que nous l’allongions sur la table pour que vous soyez plus à l’aise, je guiderai vos gestes. Aidez-moi à me lever je vous prie.

Elle lui tendit la main, une poigne ferme qui le surprit. Il se leva, respirant profondément pour ne pas s’affaler bêtement. Il avait perdu du sang, mais sa carrure lui permettait de récupérer assez vite, il l’avait déjà testé plusieurs fois.

Il regarda le garde qui avait l’air en pleine réflexion et l’interpella :

Messire, si vous pouviez juste nous aider à mettre ce jeune homme sur la table, ensuite je vous laisse à votre enquête.

Le garde, secondé par Enored, les aida à soulever Cadwallon. Le pauvre serrait les dents et des gouttes de sueur perlait à son front.

Une fois installé sur la table, à hauteur des yeux, l’doc put examiner la blessure. Comme il l’avait vu, des débris d’os y étaient assez nombreux.

Il approcha une bougie et demanda à Cajoline.

Damoiselle, nous allons soulager notre ami avec une compresse d’anesthésique.

Henri prit la compresse et la collant sur le nez de l’Ecossais, lui parla pour le rassurer.

Vous allez juste vous endormir, le temps qu’on vous arrange tout ça. Respirez profondément, voilà…

Les yeux de l’Ecossais se fermèrent doucement, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer.

Bien ! Damoiselle, nous allons débarrasser notre ami de sa chemise, avec les ciseaux, se sera plus simple.

Il la guida pour couper le moins possible l’habit, les vêtements coutaient cher.

Prenez une pince assez fine, et voyez tous les éclats blancs, nous devons les extraire, tous sans en oublier un. Prenez une compresse pour éponger le sang au fur et à mesure de votre avancée.

Il s’approcha d’elle et de son bras valide lui tint la bougie pour qu’elle puisse exécuter sa tache le mieux possible.

Les gestes de la jeune femme étaient précis, rapides, l’opération fut rondement menée.

Il s’approcha pour vérifier et constata, satisfait, que la blessure était maintenant nette.

Bien nous allons pouvoir recoudre et immobiliser son bras.
Attendez juste un instant !

Un regard sur le visage du blessé et il remarqua un mouvement léger, il posa la bougie et remit le tampon d’anesthésique sous le nez de l’Ecossais, jusqu’à ce qu’il le sente repartir dans le pays des rêves.

Voilà, maintenant vous pouvez recoudre, Damoiselle.

Cajoline n’avait pas perdu de temps et avait déjà préparé le fil de suture et l’aiguille.

L’doc eut juste à l’éclairer, c’était une bonne infirmière.

Il l’aida ensuite à faire un vrai bandage serré, immobilisant le bras contre le corps de l’écossais, une clavicule était toujours difficile à immobiliser.

Il sera géné pendant un moment, mais c’est le seul moyen, ajouta-t-il pour l’infirmière.

Il était fatigué, il s’assit sur un tabouret qui heureusement n’était pas trop loin, se tenant à la table le temps de chasser le voile noir qui passait devant ses yeux.

Houla, ça tangue matelot !

Mathis

La réponse à sa question fut nette et rapide. L'opinion de Mathis se confirma, cette femme n'était pas du genre à prendre les choses à la légèreté et n'hésitait pas à employer son caractère sanglant et ferme. Le Dunkerquois se releva, regarda Enored d'un sourire niais et léger puis entendit les propos du médecin. D'un simple signe de la teste, il s'en alla aider la pirate à soulever le corps du blessé et à le poser sur une table, afin que le travail médical se passe sans soucis, et dans une profonde confortabilité. Le garde s'en retourna ensuite à ce corps, puis regardant une nouvelle fois le Maure, il put prendre connaissance de l'ampleur des dégâts, et surtout de la férocité qui venait de s'abattre sur ce métèque.

La rousse s'occupait de l'état de santé de son mari, Mathis se leva, prit son hallebarde puis se mit devant la porte, en proie à ses réflexions. Il était au service du Très-Haut et pouvait mener des enquêtes, mais était-ce actuellement son terrain de prédilection ? La police de Dunkerque devait s'en occuper, mais.. Mathis pourrait demander une dérogation à celle-ci ou au Maire. La petite fille était dehors avec Domy, Mathis adressa un signe à son amie afin de lui demander de rester à l'écart avec Edonice, le temps qu'il puisse s'occuper de ce cadavre. De retour dans la bicoque, il déposa son arme une nouvelle fois puis s'adressa à Enored :

Bon.. on va donc s'occuper de ce cadavre ! Je viens de constater la présence d'une brouette juste à l'extérieur. Aidez moi à le transporter jusqu'à là-bas, et puis, nous aviserons par la suite. Comme vous dites, il y a une enfant en jeu.

Mathis se dirigea vers la forme inerte puis attendit que la femme se mette de l'autre côté, si le coeur lui en disait bien sûr.

Au fait... peut être turbulente comme question, mais cette fillette, qui s'en occupera le temps qu'on retrouve sa mère ?

Les foudres.. oui, il attendait sans doute un regard glacial de la part de la rousse. Heureusement qu'il s'était arrêté avant de rajouter "si on la retrouve vivante". Haussement léger d'épaules, il verrait bien.