A la poursuite dEdonice

La mort dans l’âme, dans une petite auberge de la campagne Testerine , la Féline écrit une lettre à son frère, retenu chez les moines à Dax.
Sa plume tremble, mais elle doit le faire…. et assumer ses actes.

Citation :

Frérot …

Cette missive n’est pas porteuse de bonnes nouvelles malheureusement. Ce matin, j’ai pris la décision de parler à la p’tite, de lui dire la vérite pour ses parents … Je lui ai dit sans prendre de gants qu’ils étaient probablement mort.

Sa réaction ne s’est pas fait attendre et elle s’est enfuie en courant. Et c’est là que j’ai fait une deuxième erreur. Je n’ai pas jugé bon de lui courir après, pensant qu’elle reviendrait après avoir pleure un bon coup …

Or il n’en est rien, elle est partie depuis des heures, et je l’ai cherché partout à travers les rues de La Teste. Une vieille femme sur la plage l’a croisé et j’ai réussi à lui faire cracher qu’Edonice lui a dit vouloir rejoindre Mimizan.
Aussi je file là bas immédiatement, en espérant qu’il ne lui soit rien arrivé.

Je sais que tu me faisais confiance pour veiller sur elle, et j’ai cru que je pouvais m’occuper seule d’elle en ton absence, mais de toute évidence, je me suis trompée.
Je ne me pardonnerai jamais s’il lui arrivait quelques chose de ma faute.

Tu me manques tant en cet instant.

Ta soeurette .

La jeune femme siffle le corbeau Noir de Devil, attache sa missive à sa patte et le regarde s’envoler.

Puis elle sort en trombe et reprend la direction de Mimizan.

( Ce rp est ouvert à tous ceux qui veulent participer.)



Edonice avait marché toute la fin de la journée et une partie de la nuit le long de la plage. Elle avait suivi la mer vers le Sud comme le lui avait indiqué la vieille femme sur la plage à La Teste de Buch.

La petite avait marché sans peur ni fatigue. Elle ne pensait qu'à une chose : tata Félina est méchante ; c'est pas vrai, mes parents sont vivants. Le sable sous ses pieds, le bruit des vagues, pour cette petite fille qui avait grandi sur un bateau, c'était comme un retour à la maison.

Tout le long de sa marche, elle murmurait une prière à Aristote :

J'sais qu'mon papa et ma maman sont vivants. Aidez moi. Pitié aidez moi.

Au milieu de la nuit, Edonice croisa un petit port et elle sut qu'elle était parvenue à atteindre Mimizan, toute seule. Elle gagna la barque la plus proche, grimpa dedans avec agilité et se coucha en boule dans le fond du bateau. Elle se recroquevilla, serra un peu plus ses guenilles contre elle et s'endormit.

Au petit matin, les pêcheurs approchèrent pour travailler. Le bruit réveilla la petite fille qui se faufila discrètement hors de la barque avant de remonter la plage. Elle suivit un sentier et vit la ville s'approcher au fur et à mesure de ses pas.

Les portes étaient ouvertes et elle entra avec les paysans venus apporter leurs produits en ville. Edonice ne connaissait pas la ville, elle avait faim et elle craignait que sa méchante tante ne la retrouve. Elle la gronderait, la battrait sûrement , et que ferait-elle d'elle après ?

Edonice trembla. Elle posa la main sur le collier en or que son père avait offert à sa mère et songea au courage de ses parents. Elle devait se battre pour les retrouver.

Elle glissa ensuite la main dans sa poche, rencontra les quelques écus qu'elle avait gagné à La Teste en travaillant dans un champ et décida de gagner le marché. Elle devait se nourrir, trouver la route de Saint Bertrand de Comminges et peut-être trouver des renseignements sur ses parents.

Edonice gagna le marché sans difficulté, elle savait qu'elle n'avait qu'à suivre les paysans qui étaient entrés avec elle. Sur la grande place, la petite regarda de tous côtés. Elle était apeurée, elle ne savait pas comment acheter son pain ni à qui demander. Elle leva les yeux vers les grands et espéra que quelqu'un de gentil la remarquerait.

Vebtomene_plampoulpe



Inscrit le: 01 Jan 1970
Messages: 24

Posté le: 11 Sep 2008 12:03 Sujet du message:

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[Au marché]


'Trapat '... cherche !!!! Allez, du cran ! Lève toi bord'lerie d'sac à poux !

Vebtomène tire sur la corde de toute ses forces pour faire avancer ce chien qui refuse, les deux pattes avant enfoncées dans le sol, de quitter l'étal sous lequel il se trouve.

Alleeeeeez, sal'té d'rogneur d'cadavre, c'pas d'ton ventre qu'j'a b'soin, c'est d'ta truffe !!

Vebtomène cherchait la fille de Xenac depuis la matinée, Zélie. Disparue la veille dans la journée, il l'avait souvent croisée en taverne, la rêveuse d'Océan, tenue par sa mère, sans vraiment y prêter attention. Pour Vebtomène, c'était une gosse comme une autre, aucun intérêt. Il préfère regarder derrière les damoiselles et jeter un coup d'oeil sur la bourse des gentilhommes.

Ventrapattes est le chien de Solstice, qui lui avait vanté ses dons de chasseur d'insectes. Papillons, mouches et limaces sont ses proies de prédilection. Refusant catégoriquement de faire un pas de plus, le chien s'installe, se couche jusqu'à ce que l'homme cède.

Dis donc corniaud d'cabot, j't'a pas am'né 'ci pour qu'tu t'fasses un gueul'ton ! J'veux qu'tu r'trouves la gamine maint'nant, t'as compris ?

Alors que le chien honorait son nom, déchiquetant un cartilage juteux, Vebtomène lâche la corde et s'assieds 5 pas plus loin sur une banquette. La tête dans la main, le coude sur le genou, il psalmodie son chapelet d'injures de contrariété dans sa barbe. C'est sous l'étal voisin de Ventrapattes que se cachait cet enfant, croquant comme l'animal d'à côté un cul de pain aussi dur qu'une pierre.

Non di dju !!!! 'Trapat', sacré clébard, v'là pourquoi qu'tu voulais pas avancer !!!!

L'homme se lève et se dirige à pas feutrés vers la petite fille, certain d'avoir trouvé Zélie et de récolter les compliments de tout le village, les honneurs de la ville et pourquoi pas une statue ? Il s'accroupit...

Ben 'lors gamine ? T'sais qu't'as flanqué la trouille à ta mère ? T'cherches partout, t'sais ? C'pô bien ça... T'as dormi tout' seule ? Ou ça ?

Temary



Inscrit le: 01 Jan 1970
Messages: 84

Posté le: 12 Sep 2008 03:00 Sujet du message:


Tema regarde Saian, de haut en bas puis de bas en haut et s'arrête sur son sourire. Elle repère de suite son état qui est confirmé par sa façon de parler, elle n'en dit rien et se contente de marmonner dans sa barbe qu'elle n'a pas

Tu m'étonnes que t'as rien trouvé ... t'aurai pas trouvé une vache dans un couloir là !C'est chouette d'avoir des amis quand on est dans le besoin ... pfff

Ceci dit Tema se sert de sa grande g... et avance dans le village avec Binouze en criant, laissant Feli s'occuper du poivrot

EDONICE !!! EDONICE !!! HOUHOU EDONICE !!! EDONICE !!! VIENS FELINA TE CHERCHE PARTOUT !! EDONICE !!! EDONICE !!! DEVIL AUSSI !! ALLER REVIENS !! EDONICE !! EDONICE !!! EDOOOOOOOOOOOOOONICE !!!

Temary se charge de lui présenter son compagnon quadrupède que la jeune sauvageonne ne cesse de regarder d'un oeil inquiet.

Binouze hein .... après le chat Cul-Sec, décidément ...
Tiens le éloigné de moi hein ... je ... j'apprécie pas beaucoup les cabots.

Elle se retient de lui dire qu'ils lui fichent une peur panique.
Alors que la blondinettet et la brunette s'apprêtent à poursuivre les recherche, une silhouette qu'elles connaissent fort bien ,arrive de sa démarche si caractéristique de pillier de comptoir professionnel.
Le Blanc Bec qui semble tenir une mémorable cuite.

Euh... gneuh.... gn'ai p... pas t... trouv... trouvée!

La Féline hésite un moment entre éclater de rire et lui hurler dessus en le traitant de tous les noms d'oiseau qu'elle connaît, mais ce n'est guère le moment. Déjà Tema crie le prénom de la fillette à tue tête et Félina se précipite vers elle et lui pose la main sur la bouche :

Chutttttttt ma belle, a va po de crier comme ça ... !!! T'as pas mieux comme moyen de la faire fuire que de lui hurler que sa tante et son oncle la cherchent !!!!

La Féline lui lance son regard si aimable puis s'adoucit peu à peu. Félina prend l'ivrogne par le bras, bien décidé à se remettre en chasse.
Tout à coup, Binouze lève la truffe en l'air et se met à détaler en direction du centre du marché.

Tema ?? Y va où ton chien là ??? !!!

Vebtomene_plampoulpe

MessagePosté le: 12 Sep 2008 08:24

[Au marché]


Agrippée à son cou, la petite mouille de larmes la nuque de Vebtomène. Lui qui pensait évoquer les coups de fouets qu'elle allait prendre pour la décider à le suivre...il est debout, bras ballants au milieu de la foule, penaud, une petite fille accrochée à ses cheveux.

Euh.......

Elle le serre puis le bombarde de questions, semble paniquée, ce qui panique d'autant Vebtomène. Il déglutit.

Bien sur qu'ta maman t'cherches, tu crois qu'quoi ? J'vas t'ram'ner chez elle t'vas voir, pis elle va t'faire un bol d'lait chaud, 'vec du thym et du miel d'dans... pis un pour moi aussi, 'vec double gnôle ! Pis 'rête !!! T'vas m'mouiller toute ma ch'mise là 'vec tes caprices....

L'homme dépose la petite fille, ramasse le bout d'os à ronger du chien qui se lève d'un bond, la queue frétillante, prêt à jouer à ce nouveau jeu. Vebtomène donne l'ossement à l'enfant, ne sachant que faire pour qu'elle cesse de s'agripper à lui.

Tiens, pis tu veilles à pas t'le faire chourer par l'clébard hein ? C'compris ?
J'm'appelle Irmo gamine, pis toi j'connais 'jà ton nom t'sais. T'maman va être drôl'ment contente d'te r'trouver, pis s'ra fier d'moi aussi. Va p'tête m'faire coucher gratuit'ment dans sa taverne la rouquine ?

Elle avait saisi la main de Vebtomène qui l'emmenait chez Xenac, près de la place de la fontaine, traversant les tables et étalages au milieu du marché. Ventrapattes trottait deux pas derrière, deux oreilles dressées, suivait d'un regard vif les balancements de l'autre main d'Edonice qui tenait le précieux en-cas.

La première fois qu'j'a vu ta mère, l'était derrière l'comptoir, pis y avait un blanc-bec fourré dans son oreille qui d'vait lui conter d'z'histoires d'fleurs ou d'coucher d'soleil. Mais s'en fichait la Xen, l'était là à lustrer son zinc, impassiblement, en attendant qu'le jouvenceau s'lasse. Mais dis moi, pourquoi qu't'es partie comme ça d'la maison ? T'veux la faire crever d'malheur ta maman ?

Citation :

Chutttttttt ma belle, a va po de crier comme ça ... !!! T'as pas mieux comme moyen de la faire fuire que de lui hurler que sa tante et son oncle la cherchent !!!!

Tema la regarde et hausse les épaules

Ben pi être que ça la fera courire et qu'on la verra et pi c'est toi qu'elle veut fuir pas ton frère ... enfin j'dis ça j'dis rien moua ....

Citation :

Tema ?? Y va où ton chien là ??? !!!

Elle regarde partir Binouze la truffe au sol et le suit en courant

J'sais pas mais j'vais voir....

Vi maman v'nait du village d'à côté. Z't'aime bien toi pis t'as un chien. Z'aime les animaux.
Ze m'appelle Edonice de Rastignac, et z'ai 5 ans. Et toi c'est quoi ton nom. T'es un ange d'Aritote venu quand j'lui ai d'mandé d'm'aider ?

"Un ange..." l'idée fait rire Vebtomène, lui qui est aussi élégant qu'un pot au feu. Un oeil de crapaud qui se promène un peu trop à l'ouest, les dents alignées comme des pissenlits dans une prairie, les cheveux coupés à la faucille, il fait partie de la race des épouvantails.
Edonice faufile sa petite main dans la grande paluche calleuse du laideron. Il doit s'en débarrasser vite, contre une récompense si possible.

Ed'nice ? J'suis pô un ange t'compris ? D'abord pasqu'j'a jamais vu dieu l'père, sinon j'm'en souviendrais, pis j'lui aurais dit ma façon d'penser tiens.... pis en plus j'sais pas voler.... sauf dans l'poches des bourgeois 'lors, faut qu't'arrêtes 'vec tes bondieus'ries là!

Edonice est en confiance et ne s'arrête plus de parler, comme si elle n'avait plus ouvert la bouche depuis plusieurs jours, racontant à Vebtomène les faits de très haute importance : son châle rose qu'elle à déchiré, son dégout des légumes cuits ou crus, une petite blessure sur le bout de l'auriculaire, sans doute une épine et, aussi furtivement qu'un bâillement, elle mentionne sa tante. Félina. Il la connait pour l'avoir croisée en taverne et ça ne lui dit rien qui vaille.

La Féline ? Tante ? Mal ? Mas.... mas....
T'en as 'cor b'coup d'gens tes trousses gamine ?

Il imagine le pire... Vrai qu'il voulait profiter de la situation pour gonfler sa bourse, mais il n'avait pris aucune décision. L'empressement de quitter cet endroit trop fréquenté monta d'un seul coup.

Hé vous là !!!! Lachez cette enfant !!!!

Elle est là, à une dizaine de pas d'eux, une arme déjà pointé sur lui, menaçante et autoritaire. Vebtomène comme un gamin, prêt à accepter les coups de bâtons, lève doucement les mains en signe de collaboration. Edonice, un pas derrière lui, s'agrippe à ses braies, légèrement dissimulée derrière l'homme. Instant suspendu.

Hé... hoooo du calme tout l'monde ! Va faire les présentations pis j'suis certain qu'tout va rentrer dans l'bon'ordre, n'est-ce pô? Rangez ton tranchoir là, j'a peur qu'le coup parte tout seul.... lààààà... douuuuuuuc'ment....

J't'a r'trouvé l'gamine, pis m'dit d'chercher s'parents, paraît même qu'c'est une 'tite d'Rastignac, C'vrai ço ? Vont êt' content qu'je leur rapporte leurs mômes l'duchesse pis l'aut', tu crois pô ? Pasqu'faudra leur dire qu'c'est l'Irmo qu'a sauvé l'héritière hein ? T'vas pas oublier d'leur dire ça...

Vebtomène tentait de tourner la situation à son avantage, persuadé que c'était son ultime chance de tirer parti de cette rencontre.

Arrachée avec une vraie brutalité des jambes protectrices de Vebtomène, Edonice est déjà hors de sa portée. Sans parents, elle ne vaut plus tripette... conclut-il et au moins le voilà débarrassé de ses yeux éperdus. Le geste sec de Felina ne reste pourtant pas sans réaction. Ventrapattes, d'un tempérement si placide d'habitude, se met à aboyer en approchant la ravisseuse, sa comparse et le molosse qui les accompagnait. Sans doute avait-il senti l'hostilité des nouveaux venus envers la fillette qu'il avait pris d'affection.
Vebtomène a vu deux lames, pas le moment d'envenimer la situation.

Viens 'ci, l'Trapat' ! C'deux oiselles sont d'la famille, pis vont cajoler la p'tiote, ç'ça ?

Saisissant la peau du coup du chien, il songe à Cassandre et son mari qu'on disait disparus depuis plusieurs mois à La Teste. Si les parents avaient rejoins le ciel, leur fortune était pourtant sur cette terre. Vebtomène abattit sa dernière carte afin de profiter de la situation.

T'ramène la gamine au Castel d'la teste ? C'drôle, j'te vois pas vivre dans un château La Féline, 'vec une domestique pour t'chev'lure, pis un aut' pour tes orteils, pis 'cor un aut' pour 't'dire c'ment qui faut s'tenir... Pis t'dois 'voir les bras chargés d'or maint'nant, pis ç'doit êt' lourd à porter tout' seule...

En charmeur de serpent, on avait fait mieux. Surtout que Vebtomène n'osait pas approcher Félina malgré que le chien le tirait insensiblement vers elle en grognant. Ne voulant ni se faire mordre par la Féline, ni se faire ensorceler, il voulait conclure l'affaire au plus vite et repartir avec quelques pièces en plus et sans trop de casse.

J't'a r'trouvé l'Edonice, la prunelle d'tes yeux... Pis j'crois qu'je mérite bien un pourboire d't'avoir rendu l'gamine en bonne santé, nan ?
'vec toute l'richesse qu't'as amassé, doit bien t'rester une bourse pleine pour 'ceux qui prennent soin d'l'héritière d'Rastignac, nan ?