La cabane du Maure, en direction de Bruges

Cassandre sentit les mains du complice de Jean-jean s'attarder un peu trop sur son corps pour la faire descendre de sa monture. Elle avait l'habitude de ce genre de malotru et les coups ne lui avaient jamais fait peur, elle en avait un peu trop l'habitude avant de vivre sur le bateau avec Guillaume.

La jeune femme tenta de se dégager mais son géolier la ratrappa sans ménagement par le bras avant de la passer dans la cabane. POur être modeste, l'abri était de fortune !

Sa propre cabane, alors qu'elle était jeune à la Teste aurait paru d'un luxe insolent par rapport à ces décombres. Cassandre gagna la paillasse qu'on lui désignait en se taisant. Elle avait pris l'habitude, avec ce genre d'homme de ne pas perdre de force dans des combats inutiles.

Elle s'installait sur la paillasse, pour entamer une prière à Aristote lorsqu'elle vit Jean-jean obéir à son équipier et quitter la cabane pour s'occuper des chevaux. Cassandre fronça les sourcils. Elle préférait avoir à faire avec la brute qu'elle connaissait plutôt que son ami qui semblait être le cerveau des deux.

Tout en priant Aristote, l'ancienne Duchesse surveillait les deux hommes du coin de l'oeil. Ils semblaient perdus et oubliant ce qu'on lui avait ordonné, elle demanda :

"Et maintenant, que comptez-vous faire ? Il semblerait qu'il n'était pas prévu que nous nous trouvions ici tous les trois."

Jean-jean regardait Rifkin de ce regard complètement vide qui n'annonçait rien de bon. Le colosse devait agir, il fallait qui s'aère la tête. Son regard se porta un instant sur Cassandre. Il pourrait lui servir de défouloir...

Le géant fonça sur elle, l'attrapa par le col et la fixa. Le regard de la jeune femme ne quitta pas le sien. Ils se connaissaient si bien... Ils avaient même un temps été amis. Il avait envie de la fgrapper, de la violer, de la tuer... Mais il risquait d'avoir besoin d'elle pour la suite.

Il se contenta de lever la main et de lui défoncer la lèvre du poing avant de laisser s'effondrer sur le sol. La peur qu'il lut un instant dans ce regard si fier lui remit en place le peu d'idées qu'il avait.

Le colosse s'expliqua avec son complice :

"T'as raison, faut qu'on chope la gamine. Après on pourra tuer les deux garces. Et tu pourras même jouer avec. Mais qu'après ..."

Jean-jean regarda avec insistance Rifkin.

"Tu m'l'attaches, tu la baillonnes, tu l'assommes... Enfin tu t'arranges pour qu'elle bouge plus et qu'tu puisses sortir. Tu retrouves la gamine et si tu peux tu la prends. Mais surtout tu vois où ils vont la mettre. Tu passes plus inapercu qu'moi."

Jean-jean se dirigeait vers la porte.

"Moi j'vais en profiter qu'ils sont tous chez la gosse pour aller en ville. I'nous faut d'la bouffe et des armes pour moi. On s'retrouve ici avant la nuit. Après on voit."

Le colosse quitta la cabane, claquant la porte derrière lui. Il n'aimait pas cette histoire. S'ils ne faisaient pas vite, il risquait bien de connaître son huitième bourreau.



[Suite sur la place du village]

L'ancienne Duchesse tentait de trouver une idée viable. Il fallait qu'elle trouve un moyen de couper ses liens et le temps lui était compté. Elle était persuadé que si elle était encore là quand les deux complices rentreraient, elle ne survivrait pas à cette nuit.

Cassandre se redressa sur la paillasse en contractant ses abdominaux. Assise, elle espéra voir un peu mieux ce qui pouvait l'aider. La cabane était déserte et le désespoir commençait à l'envahir.

En rempant, elle atteignit le bord de la paillasse et parvint à se lever. Saucisonnée, elle avait du mal à se maintenir debout mais elle parvint à ne pas s'étaler sur les planches mal jointe du sol de l'abri.

"Ce n'est pas possible que ce soit aussi désert." murmura la jeune femme dans son baillon.

La panique commençait à la gagner. Il fallait pourtant qu'elle prenne une décision. Elle sautilla, se dirigeant vers la porte. Au quatrième bond, elle s'effondra lourdement sur le sol en hurlant sourdement dans son baillon.

Blandine avait laissé le bon génie mener le cheval jusqu'à sa cabane. Le doute avait envahit la jeune fille. Elle n'était plus très sure qu'il soit un bon génie. D'abord parce qu'il n'était pas allé voir ce qui se passait à la cabane de la petite fille triste, ensuite ... dans les contes de sa grand mère, jamais aucun bon génie ne portait d'armes. Et si elle s'était trompée ?

Si elle s'était trompée et qu'elle montrait qu'elle avait comprit les coups allaient pleuvoir comme avec le vieux. Alors il fallait faire comme avec le vieux : garder le sourire niais qu'elle savait si bien faire. Le cheval s'arrêta mais Blandine ne put réprimer un frisson. La cabane lui faisait peur.

Elle croisa le regard de Jean-jean. Trouver un mensonge et vite.

Fait froid mon bon génie j'ai oublié ma cape de laine chez moi ... mais c'est pas grave tout ça on va pouvoir faire un bon feu dans la cabane d'accord ?

Elle le laissa prendre les armes et glissa seule au bas de l'animal. Blandine prit son courage à deux mains et s'avança vers la fenêtre de la cabane en attendant que le bon génie entre en premier. Elle ne voulait absolument pas y mettre les pieds avant lui. Elle crut voir une ombre ... mais l'ombre se précisa ... elle s'approcha un peu pour mieux voir. Ce qu'elle vit lui glaça le sang. Une jeune femme le visage en sang, pied et poings liés, prisonnière d'un homme. Ce n'est pas tellement la vue de la femme qui la surprit, mais plutôt son visage : le même que la petite fille triste :c'était sa maman ... Blandine se sentit pâlir autant qu'elle avait rosit quelques minutes auparavant. Il lui fallait trouver une parade pour ne pas laisser paraitre son trouble. Blandine fit demi tour et se heurta à Jean-jean qui s'approchait d'elle.

'S'cours j'crois qu'y'a un fantôme là d'dans ça m'fait peur !

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En fait de bon génie, le colosse était un mauvais esprit. Elle aurait du s'en rendre compte, elle n'avait pas été assez méfiante. La voilà jetée sur le plancher comme avec le vieux quand il rentrait complètement saoul de la taverne. Blandine se fit petite dans son coin. L'instant d'après, la jeune mère se retrouva projetée non loin d'elle.

Blandine rampa jusqu'à la jeune femme et tant pis pour les deux hommes. Elle s'assit à côté d'elle et cacha son visage dans ses genoux qu'elle entoura de ses bras. Là elle murmura dans un souffle, comme pour elle même.

Petite fille triste va bien, gentille tavernière s'est occupée d'elle.

Un haussement d'épaule, Blandine décida de ne plus bouger jusqu'à ce que les prochains coups pleuvent à nouveau. Le cauchemar recommençait.

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La colère de Cassandre encore incontrôlable l'instant d'avant, diminua dès qu'elle vit Jean-jean. Il venait, semblait-il d'enlever une autre jeune fille pous servir de "jouet".

Le sang de la jeune mère se figea dans ses veines. A priori, la nuit serait longue et la jeune femme connaissait suffisamment ce genre d'hommes pour savoir ce qui allait se passer. Elle n'eut pas trop le temps de s'attarder sur cette image qu'une gifle la renvoya brutalement sur la paillasse.

Elle sentit le gout du sang dans sa bouche. Sous la violence du coup, elle venait de se mordre l'intérieur de la joue.

Encore un peu sonnée, Cassandre vit la jeune fille venir vers elle et lui murmuré quelques paroles qui mirent un baume protecteur sur son coeur de mère.

Edonice n'avait rien et apparemment, Cajoline s'occupait d'elle. La jeune mère songea qu'elle n'aura fait qu'une apparition de quelques jours dans la vie de sa fille. Elle mourait surement cette nuit et sa petite Edonice reprendra à Dunkerque le cours d'une vie tumultueuse mais dont l'enfant s'était apparemment très bien habitué.

Ici, elle avait une famille, des amis et une vie à peu près sereine de tracée. Cassandre pouvait s'en aller en paix.

La jeune femme releva alors la tête et toisa les deux guerriers.

Alors les lâches, vous vous en prenez à deux faibles femmes tant la couardise vous honore !

Cassandre n'avait plus qu'une idée : mourir vite. Elle savait qu'en les provocant, un coup trop fort ou mal placé, pouvait lui apporter la délivrance qu'elle espérait avant de connaître les humiliations, les tortures et la souffrance.

La mort serait une délivrance et près d'Aristote, elle pourrait veiller sur sa fille et peut être retrouvé son Guillaume.

Les mots claques ! Elle les regarde, les toise, les défis même ! S’en est trop, la rage monte en lui annihilant toute réflexion, il se précipite sur elle, pousse le nouveau jouet de Jean-jean, la cloue au sol de son corps, et plante son regard chargé de haine dans le sien en serrant doucement ses mains autour de son joli cou…

*La rage l’emporte, il vat la tuer s’il continue, elle cri, elle a du mal à se faire entendre, elle lui cri d’arrêter, de ne pas la tuer tout de suite, mais il ne l’entend pas. Il vat tout gâcher, s’il ne l’écoute pas, elle sa petite voix, la voix de sa raison, toujours là pour le conseiller, pour l’aider, pour lui susurrer les nouveaux plaisirs à inventer, à tester…Elle doit encore essayer, avec cette femme il y a tant à faire !*

Arrêtes Rifkin ! *hurle- telle à nouveau*
Je vais la tuer, elle vat mourir !
Arrête ! *voix tranchante mais soulagée de se faire à nouveau entendre*
Elle le mérite, elle vat mourir * il serre doucement ses mains, le regard plein de haine dans celui de la femme qui commence à ne plus pouvoir respirer*
Tu lui donne ce qu’elle veut !
Comment je lui donne ce qu’elle veut ? *il desserre son étreinte, ses yeux exprimant un léger doute*
A ton avis? Si tu l’as tue maintenant, tu te prives du plaisir de l’avoir . *lui susurre doucement sa petite voix *
...me prive … *réflexion intense*
Si tu veux te venger, la souffrance c’est bien mieux, c’est encore mieux lorsqu’elle est longue et douloureuse et imagines le plaisir qu'elle peut t'apporter *rire diabolique qui résonne à ses oreilles*

Il se penche à l’oreille de Cassandre, ses mains la serrent encore mais ne l’empêchent plus de respirer, son souffle chaud tout contre son cou, il lui murmure doucement : Ma Belle, tu vas me le payer, je vais profiter de toi doucement, longtemps, très longtemps et quand j’en aurais mare de toi, je te tuerais à petit feu…

Et de sa langue, il goutte la saveur de son cou, traçant une marque possessive tandis qu’il la sent frissonner... de dégout il le sait, il n’est point dupe, mais il tire son plaisir de cela justement, de la peur, de la crainte, de la terreur, du dégout qu’il inspire et qui sont pour lui la meilleure des drogues.