Au creux des dunes, la cabane d'Edonice

Caddwallon



L'Ecossais reprenait enfin son souffle. Il n'arrivait pas encore à bouger, mais il y mettait toute sa volonté afin de pouvoir aider Cassandre lorsque la porte s'ouvrit à nouveau avec fracas.

Il ne comprit pas tout ce qui se disait. Ce qu'il savait c'est qu'Edonice avait trouvé du renfort, c'était le plus important, même s'il doutait qu'une femme puisse faire quelque chose...

Il tenta de se relever mais s'appuya sur son bras blessé et grimaça. C'est à ce moment là que Cassandre entra dans son champ de vision. La brute l'avait libérée, il admira le courage de cette femme.

"Comment allez-vous ? Dites-moi la vérité, je fus infirmière dans mon couvent. Pouvez vous vous déplacer ?"

Une infirmière ? Un couvent ? Ce n'était pas le moment de lui demander des explications. Il se releva en s'appuyant sur son bras valide cette fois.

Sauf mon bras, le reste s'en remettra.

Il avait tenté chuchoter, sa voix était rauque. Il sourit comme pour s'excuser, il aurait aimé rencontrer cette jeune femme dans d'autres circonstance. L'Ecossais réussit à s'asseoir. Il respirait mieux. Il rajouta plus bas pour qu'elle seule entende.

Nous trouver comment sortir pour retrouver la petite.

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henri.saint.segnan



Le doc est rassuré, la fillette n'a rien subit de ce qu'Enored redoutait. Il se demande ce que fait la pirate. Pourquoi parle-t-elle ? De là où il est il a put entrevoir Jean-jean. C'était bien l'homme de la taverne, pas très fin, le rire gras, une bête à tuer. Il en avait vu des comme ça sur les champs de bataille. Il savait que son Eno ne ferait pas le poids face à cet homme.

Henri avait pu voir l'autre homme. Moins impressionnant que Jean-jean, il ne semblait pas moins dangereux. Il parlait à Cassandre et ... qui ? Il ne voyait pas.

On va t'embarquer avec nous ma belle...tu vas nous servir...

Oh mon dieu,pensa-t-il, pauvre Cassandre, elle ne méritait pas de finir entre les pattes de ces deux là. N'écoutant que l'amitié qu'il avait pour la jeune femme, Henri attrapa une flèche dans son carquois et banda l'arc que la pirate lui avait confié. Restant dans l'ombre suffisamment loin pour ne pas être vu, mais suffisamment prêt pour pouvoir viser juste et faire des dégâts. Si le second homme tentait d'emmener Cassandre, il ne le ferait pas sans peine...

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Le_maure



Un bruit de porte dans le lointain, tout n'est plus que douleur. Il n'a même plus la force de réagir. Il voudrait que son âme glisse, mais la douleur le tient conscient de tout ce qui se passe, il sent chaque détail du dessin tracé sur sa peau.

D'un coup tout s'arrête. Va-t-il mourir enfin ? Une voix de femme. Il ne comprend pas ce qu'elle dit. Une seule chose lui importe : la lame arrête de parcourir sa peau. On ne fait plus attention à lui.

Doucement, il ne sent plus rien en dehors du froid. Le froid envahit son corps. Jamais il ne se serait imaginé terminer ainsi, sur le sol d'une cabane pour avoir tenté de sauver des vies. Il ne savait pas s'il avait réussit.

Doucement, le noir envahissait son champ de vision. Il n'avait plus conscience de rien. Des voix de plus en plus lointaines. D'un coup, il n'entendit plus rien.

Tout était noir, tout était froid. Sur le sol de la cabane d'une fillette, le Maure s'était éteint.

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Michka



Michka s'arrêta à quelques pas de la cabane d'Edonice.

Pattes raides et poil dressé,un sourd grognement montait de son poitrail et ses babines retroussées laissaient voir ses crocs acérés.

Elle vit partir les hommes et ne bougea pas.
Elle sentait le danger,elle sentait le sang...

Elle s'assit alors sur le sable de la plage et,levant la tête vers le ciel, elle poussa un long hurlement qui résonna dans le silence de ce soir de printemps.

Son petit était là....Elle le sentait aussi,et son instinct était plus fort que la prudence qui lui commandait de ne plus bouger.
La louve se releva et tenta une approche,dos courbé,queue rentrée entre ses pattes arrières, oreilles couchées sur son cou...

Elle atteint la porte restée ouverte et l'odeur du sang humain submergea tout.
Son petit.....Elle descella sa présence,imperceptible ....
Il fallait le trouver,le sauver des hommes et de leur folie.

Caddwallon



La douce présence de Cassandre à ses côtés avait réchauffé le coeur de l'Ecossais. Il aurait voulu lui dire qu'il réussirait à se relever, que ça allait, il voulait la rassurer mais déjà un des deux hommes lui lançait un coup de pied dans les côtes, le remettant à terre.

Il n'avait pas le droit de bouger. Il lança un regard désespéré vers la jeune femme qu'on emmenait avait tant de brutalité. Caddwallon avait l'impression de se retrouver quelques années auparavant lorsqu'il avait été attaqué sur les routes. Là aussi il n'avait pu sauver sa fiancée. Mais il se rendit compte que même la jeune femme à l'épée ne bougeait plus. Alors lui ? que pouvait-il faire à part prier ?

L'Ecossais ferma les yeux, espérant que si on l'achève, il meurt rapidement. Des larmes de rage et d'impuissance perlaient au bord de ses paupières. Il confia la vie de Cassandre à Aristote, espérant qu'il la retrouve un jour...

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rifkin



Il chargeait Cassandre en travers de la selle de son cheval, comme un vulgaire sac, lorsqu'il entendit Jean-Jean arriver, enfin s'était pas trop tôt !

"Dépêche ! On s'tire ! Commence à y'avoir trop d'monde !"

Il regarda ce que lui désignait Jean-Jean,, effectivement ça commençait à devenir un endroit très fréquenté, voir trop fréquenté !.

Il enfourcha son cheval, une main sur Cassandre pour l'empêcher de bouger.

Toi bouges pas ! On y vat Jean-Jean !

Il éperonna son cheval suivi de peu par Jean-Jean, ils allaient devoir trouver un endroit discret et assez à l'écart...les tombes? Il n'y serait pas à l'abri, trop exposés, et pour faire tenir tranquille la femme , trop compliqué... La cabane du Maure ! Personne n'irait les chercher là bas, vu que personne ne connaissait le Maure avant !

henri.saint.segnan

Henri sent le sang couler le long de son bras, sur son torse, trempant sa chemise, le flux en est régulier, tant mieux, l’artère est épargnée. Il réfléchit vite, c’est le doc qui prend le pas.

Je suis là. Je t'entends, ne bouge pas je vais m'occuper de toi. Dis moi juste quoi faire.

Ah son Eno lui répond, elle va mieux que lui, cela le soulage un peu. Elle s’approche de lui, sa main sur son visage est un vrai réconfort.

Dis moi quoi faire, ensuite on s'occupera de l'autre blessé. Si tu n'y arrives pas je ferai. Mais il faut faire vite vous perdez beaucoup de sang tous deux.

C'était de la folie ! tu t'es mis en danger pour rien ! enfin ... pour moi ... je t'aime ... cette folie mériterait un baiser mais on va attendre un peu ...

L’autre blessé ? Ah oui, le jeune homme qu’il a vu en entrant. Il la regarde en souriant, oui c’était de la folie, il le sait, mais qu’aurait-il pu faire d’autre ?

Tu as raison Eno, il faut faire vite…
Prends un morceau de tissu, un torchon ce que tu trouves, plies le en une bonne épaisseur et tu le plaqueras sur mon épaule…
Prends ma ceinture pour le maintenir, et serre bien ….ça devrait moins saigner,….
je n’ai pas ma trousse avec moi, on va improviser un peu…

Sa voix est saccadée, de sa main valide il défait sa ceinture pour avancer la pirate qui s’affère déjà.[/i]

Enored
Tu as raison Eno, il faut faire vite…
Prends un morceau de tissu, un torchon ce que tu trouves, plies le en une bonne épaisseur et tu le plaqueras sur mon épaule…
Prends ma ceinture pour le maintenir, et serre bien ….ça devrait moins saigner,….
je n’ai pas ma trousse avec moi, on va improviser un peu…

Le doc reprend le dessus, elle connait ce ton. Elle comprend qu'il souffre à sa façon de parler, mais il est précis, efficace. Un regard circulaire dans la pièce, elle voit une pile de linge et grimace à l'idée de devoir 'emprunter' cela à la petite Rastignac, mais c'est pour la bonne cause.

En deux pas, elle avait attrapé un carré de tissus qu'elle plia et plaqua sur l'épaule d'Henri. Elle lui prit sa ceinture des mains en souriant. Elle aimait la défaire cette ceinture, mais en d'autres occasion. Elle secoua la tête d'un geste rapide. Ce concentrer sur ce qu'elle faisait. Elle serra la ceinture et tenta de la coincer comme elle pouvait.

Ca devrait aller comme ça jusqu'à ce qu'on rentre à l'auberge. Je vais voir comment il va.

Elle caressa la joue d'Henri, se releva et se rendit à l'autre bout de la cabane, l'homme l'observait avec angoisse. Elle devait pas avoir une tête engageante. Elle s'accroupit à ses côtés. Elle était tendue.

Vous en faites pas j'vous f'rai rien.

Elle se tourna vers Henri.

L'a l'épaule en vrac comme toi. Faut croire qu'ce soir c'était leur cible favorite. Il saigne pas mal aussi. Par contre là on voit l'os pas comme chez toi ... pas beau à voir.

La rouquine reporta son attention sur l'homme qui avait palit. Elle se rendit compte qu'elle n'avait pas eut beaucoup de tact.

S'cusez ! on va s'occuper d'vous. Faut pas vous en faire.

henri.saint.segnan

L'a l'épaule en vrac comme toi. Faut croire qu'ce soir c'était leur cible favorite. Il saigne pas mal aussi. Par contre là on voit l'os pas comme chez toi ... pas beau à voir.

L’doc écoutait avec attention la description que lui faisait Enored. Il devait aller près de ce malheureux, de là où il se trouvait, il ne pouvait rien faire. Il se pencha en avant pour se lever.

S'cusez ! on va s'occuper d'vous. Faut pas vous en faire

Le manque de diplomatie de la pirate le fit sourire.

Aide-moi à me lever mo ruin, faut que je le vois.

La pirate revint vers lui, sa lèvre tuméfiée commençait à gonfler. Il s’appuya sur elle et se mit debout, un peu grogui.

Entre deux, mets toi une compresse d’eau fraîche sur la lèvre, sinon je craints que tu ne puisses m’embrasser avant longtemps.

Il s’avança vers le jeune homme dont l’angoisse, bien compréhensible se lisait sur son visage, et posa un genou à terre, Eno pouvait le lacher, il ne risquait plus de tomber.

Bonjour l’ami, n’ayez crainte on est pas avec eux. Je suis médecin, j’vais regarder ce que je peux faire pour vous.

Il posa son bras blessé sur sa jambe et de son autre main dégagea le tissu qui recouvrait la plaie de l’Ecossais. Vilaine blessure, pensa l’doc, faudrait opérer et là j’peux rien faire.

Eno avait préparer le même pansement que pour lui, décidemment elle lisait dans ses pensées, elle lui donna , il la remercia d’un sourire. Il comprima la plaie et fixa le pansement avec la ceinture du jeune homme.

Peux-tu me trouver de quoi faire deux écharpes ?

Il n’avait pas fini ses explications lorsque il entendit derrière lui :

Halte là ! Que faites-vous à ce malheureux ? Au nom de la Garde Épiscopale, je vous ordonne d'arrêter, de décliner vos identités et de reculer.. seriez-vous les prétendants de ce chaos ? Répondez et pas de gestes brusques.

Il posa sa main sur le bras d’Enored, il connaissait les réactions de la jeune femme, et pensait bien qu’il valait mieux calmer le jeu.

Il se retourna doucement, exposant à la vue du soldat son épaule blessée.
Lorsqu'il était sur les champs de bataille, il avait nombre de fois été pris pour un dépouilleur de cadavre, s'expliquer, encore et toujours, décidemment cela le poursuivait.

Je suis médecin, Henri Saint-Ségnan, avec ma compagne, nous étions sur la plage lorsque nous avons entendu des cris, nous sommes intervenus, mais ceux qui ont fait ça sont déjà partis. J’ai entendu des chevaux, ils doivent être loin. Ils ont emmené Cassandre de Blayac avec eux. Ils sont dangereux, je vous déconseille de vous aventurer seul à leur poursuite. Par contre, il nous faut conduire ce malheureux en ville, il doit avoir des soins que je ne peux lui procurer ici.