La plage de Dunkerque

La voix de son frère, ses bras rassurants, Kaelle se laissa aller. Elle se laissa bercer par ses paroles, s'accrochant à ce qu'il disait, elle souriait.

Oh Kaelle ! Ma p'tite soeur, que t'a-t-il fait ?

La jeune femme, se remémora la question de Renoan et leva son regard vers son frère. Son sourire se figea.

Il veut Edonice... Il faut pas qu'il l'ait ! Elle se tut un instant. Je sais pas pourquoi il la veut. Il faut la protéger de ce monstre. Kaelle chercha son souffle à nouveau. J'ai eut la bonne idée de ... lui dire que ... tant que j'étais vivante il aurait pas l'enfant.

Elle laissa aller la tête contre le torse de son frère, des larmes coulaient sur son visage, elle murmura.

Ren ... je sais que je n'en ai plus pour longtemps. Dis à mon époux et à mes enfants que je les aime. Prends soin de mes jumeaux... fais attention à toi.

Kaelle éclata en sanglot, mais tenta de se calmer rapidement, la douleur devenait insupportable quand elle pleurait. Elle murmura avant de se laisser aller à nouveau.

Je t'aime grand-frère.

Kaelle sombra à nouveau lorsque des cris la ramenèrent à la vie.

Oh ... Edonice... tu vas bien.

Elle sourit. Elle respirait de plus en plus difficilement, elle ne sentait déjà plus ses jambes.

Ce n'est pas ta faute Edonice, c'est moi et juste moi qui a décidé de m'en prendre à lui.

Elle se tut à nouveau avant de rajouter

Promets moi de ne plus rester seule tant qu'on ne l'a pas attrapé. Promets moi de ne pas aller le rejoindre. Promets moi Edo ...

La jeune femme se tut. Elle sentait le froid l'envahir. Elle aurait voulu dire à Avana que la soigner ne servait à rien mais qu'elle glissait doucement vers la mort. Déjà elle n'entendait plus ce qui se passait autour d'elle. Elle essaya de se raccrocher à la voix de son frère, celle d'Edonice ... Son souffle se calmait enfin, elle se sentait en paix. Elle poussa un soupire, elle ne savait pas si elle avait la force de revenir, si ce soupire avait été le dernier. Plus rien ne comptait.

Communard

Communard a couru comme un fou au sortir de l'antre du cavalier.
Tandis qu'il part pour chercher à récupérer son cheval accroché au guet le plus proche il ne voit pas partir Félina.... et quand il se retourne la brume et la nuit l'ont recouvertes.

Le cheval attend patiemment en croquant de ci de là quelques herbes grasses.
Le forgeron se saisit des rennes à grande vitesse et crie si fort à sa monture de démarrer que celle ci se cabre et manque de le renverser.
Sa vitesse a tôt de permettre au forgeron de rejoindre la plage..... et Félina.

C'est penchée sur une mare de sang qu'il la retrouve.

Le coeur de Communard fait un bond !!! L'ordure !!! L'enfant d'poivrot il aurait osé !!! S'en prendre à une enfant.....

Communard voit l'effondrement de Félina mais de son côté c'est la rage qui monte.... ces événements le transforment, il ne réfléchit plus à ses paroles, à ses actes comme de coutume... il laisse son instinct parler et celui ci n'a qu'une parole à cette heure ci. Le sang appelle le sang....

Voyant Félina marchant tel un pantin il descend et l'aide à grimper sur sa monture puis il grimpe à son tour.

Le coeur et l'âme de Communard se serrent, se préparent à ce qu'il voit comme maintenant inéluctable. Le corps n'est plus là.... Il a été emmené, Kaelle en saura plus.

A grand galop il éperonne son cheval, la monture portant Félina et Communard entre en les Rues de Dunkerque, le forgeron la dirige vers la demeure de Kaelle.

[suite dans Les Rues de Dunkerque / Les Darioles épicées]

Plus tard dans la nuit, en sortant des Darioles Epicées.

Vengeance ...

Elle est sortie de chez Kaelle sans se retourner et a courut sans ses retourner vers la plage, refaisant le chemin inverse. Elle ne sait plus vraiment ce qu'elle fait, elle a besoin d'air, elle doit se reprendre.

Vengeance ...

Ses pas la mène sur le lieu du drame, la mare de sang sur le sable est toujours là. La Féline reste debout près d'elle, la fixant du regard. Dans ses yeux sombres danse une drôle de flamme.

Vengeance ...

Ses points sont serrés, son visage fermé. Pas une larme ne coule, mais une sourde douleur lui étreint la poitrine. Elle doit le faire, elle va le faire, pour elle, pour Kaelle, pour eux ...

Vengeance ...

Elle prend alors la direction du sentier côtier qui mène aux marécages. Soudain une ombre à ses cotés.

Féli ... *hips* Qu'est ce tu fais là ?

Devil ... le revenant, une bouteille à la main et l'œil brillant.

Tiens le frérot ... j'vais tuer un homme Devil ... t'es de la partie ou t'es trop saoul pour ça ?

Aussitôt le beau ténébreux porte la main au pommeau de son épée, jette la bouteille au loin et répond.

Pour sûr que j'en suis mais ... tu m'expliques ?!

Le frère et la sœur se mettent alors en route, et la Féline entreprend de raconter la sordide histoire de la mort de Kaelle à son frère. Ainsi elle soulage un peu sa peine, la partageant avec le seul avec qui elle puisse le faire, son frère ... celui qui est tout pour elle. Ils s'engagent sur le sentier côté et prennent la direction des marécages, vers l'antre.

Vengeance ...

[hrp]Je me permets de faire agir devil car son joueur m'y a autorisé.[/hrp]

[Rencontre entre l'enfant enlevée et celle qui l'a enlevée]

Krystel

Krystel avait besoin de prendre l'air. trop de bières, trop de souvenirs, trop de larmes... Elle aurait aimé en cet instant n'être encore qu'une toute petite fille, mais l'innocence de ses jeunes années était bien loin maintenant. A treize ans, on n'est plus un enfant, même si on n'est pas encore une femme.

La jeune fille avait vu furtivement la mer lors de sa dernière visite à Dunkerque. A peine le temps pour elle d'admirer la vaste étendue d'eau qui se perdait dans l'horizon et d'écouter le bruit des vagues s'écrasant sur la plage.

La jeune fille marcha lentement, parcourant silencieusement les dunes. Elle avait un peu froid, sans doute parce que ces vêtements étaient trempés et qu'elle était lasse à cause du voyage. Enfin, elle arriva si près de l'eau que la mer lui lécha les chausses. Mais Krystel ne les retira ni ne s'éloigna du bord de la plage. Elle préférait écouter au plus près le chant de la mer en le comparant à l'écho des voix des disparus. Elle ne connaissait pas la voix de sa mère, et en cet instant elle le regretta amèrement. Seule résonnait dans sa tête la voix de son père, dure et cassante comme le roc. Aurait-elle assez de son existence pour lui pardonner ce qu'il avait fait à sa mère, et, dans une moindre mesure, ce qu'il lui avait fait, à elle ?

Son Altesse lui proposait de vivre en paix, à la campagne, dans son beau domaine. Et elle, la jeune gamine, venait dans la ville de son père remuer le passé et souffrir un peu plus. Mais il était des maux nécessaires. Et ceux-là l'aideraient, peut-être, à être en paix, sinon avec son père, du moins avec elle-même...

[Cassandre après avoir trouvé la cabane vide]

Cassandre lança un dernier regard à la cabane qui abritait peut-être sa fille et avança lentement sur la plage en direction de Dunkerque.

La plage ... Elle y avait connu tellement de bonheur et de malheur.

Elle se souvenait de "sa" plage à la Teste, où elle avait découvert la liberté mais aussi les responsabilités et l'amour... Guillaume. C'est aussi sur une plage du Sud qu'ils ont dû l'abandonner et c'est là-bas qu'elle retournera dès qu'elle aura sa petite Edonice.

C'est aussi sur cette plage qu'elle avait espéré retrouver sa fille. Où donc pouvait être sa petite Edonice.

La jeune femme marchait lentement en direction de la ville. Elle ignorait où aller, vers qui se tourner. Sa fille avait très bien pu se rendre à Bruges pour son travail au Conseil ou être chez un des nombreux amis qu'elle semblait avoir en cette ville de Dunkerque.

Et si elle avait tout simplement gagné le domaine familiale. Cassandre saurait-elle retrouver le chemin ? Elle n'avait que l'âge d'Edonice quand son père l'avait faite enfermer dans un couvent du Périgord.

--Cassandre_de_Blayac

Cassandre sursauta en entendant la voix de la rouquine. Elle la regarda un instant sans vraiment comprendre le sens de ces quelques mots. Puis l'angoisse monta du fond du ventre de la jeune mère, et l'ancienne Duchesse si maîtresse d'elle explosa dans les bras d'Enored.

De lourds sanglots s'échappèrent de sa gorge qu'elle parvint bientôt à contrôler. Elle se redressa et murmura d'une voix à peine audible :

"Il n'y avait personne dans la cabane ... Edonice n'était pas là ... C'est un signe d'Aristote ..."

Cassandre voyait en cette absence comme la fin des recherches. Elle devait abandonner tout espoir de retrouver sa fille. C'était comme un signe que le Très Haut lui envoyait.

Henri

Henri observait les deux femmes. Voyant Enored de plus en plus en colère, il se décida à intervenir.

Il s'avança vers elles et posa une main sur l'épaule d'Enored. La jeune femme se retourna lui lançant un terrible regard. Il planta ses yeux dans ceux de la pirate

Allons, elle ne doit pas être bien loin, le mieux est de l'attendre à proximité de sa cabane. Elle est peut-être tout simplement partie se ravitailler. Allez, venez.