Sur une plage

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Concentrée sur ceux qui tentaient de grimper le long de la coque du navire, la roququine ne vit pas celui qui un peu en retrait tenait une arbalette. Elle réalisa la menace, lorsqu'elle sentit la douleur du carreau qui péntrait sa chaire. L'impact du projectile la projeta en arrière, la jeune femme tomba sur le pont. Le choc de son corps contre le bois du navire lui coupa le souffle. Elle se cambra pour remprendre de l'air et porta sa main à sa blessure, juste au dessus de sa poitrine. Doucement, l'air entrait à nouveau dans ses poumons. Un voile noir passa devant ses yeux. Elle avait l'habitude, ca ne durerait pas longtemps.

Mais cette fois, la douleur durait, le voile noir persistait. Elle sentait le liquide vital couler entre ses doigts. Ironie du sort, Enored avait, quelques instant auparavant reprit gout à la vie et ... la vie semblait lui échaper. Sa dernière pensée s'en alla vers Henri... Puis la douleur s'apaisa, le noir l'envahit, la jeune femme se laissa haper. Elle savait que cette fois le combat était perdu.

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Henri arrivait le long du bastingage, le liquide bouillant tangant dans le chaudron qu'il portait à bout de bras. Lorsqu'il passa le chaudron par dessus bord, il choisit sous les conseils de Cassandre le meilleur endroit où jeter l'huile et c'est à ce moment qu'il vit l'assaillant viser de son arbalète vers le pont.
La flèche partit avant que l'huile n'atteigne l'homme en plein visage, ainsi que ses voisins.

Henri machinalement se tourna vers Enored et là son sang se figea. Il la vit transpercée par la flèche.

Il en avait vu des hommes tomber, couper dans leur élan par les tirs violents des arbalètes, mais c'était bien la première fois, qu'il crut ressentir la morsure du carreau dans sa propre chaire.

Posant le chaudron, attrappant sa sacoche qu'il avait jetée sur le pont il accourut auprès de la pirate.

Il respira un grand coup, il fallait qu'il écarte tout sentiment pour être efficace.

Le carreau était planté à une dizaine de centimètres sous la clavicule, le poumon était surement touché. Il découpa le corsage d'Enored qui se teintait de carmin.
De petites bulles éclataient contre le bois de la flèche ou voyageaient un petit instant sur l'écoulement de sang. Le diagnostic était sans appel, mais elle en avait vu d'autres, elle était solide.

Tiens bon Eno, je vais t'arranger ça. Ca va aller.

Sa voix était ferme, il fallait qu'elle l'entende.
Les flèches tombaient autour d'eux. Il prit doucement Enored dans ses bras et la porta à l'abris près de la cabine.

On sera mieux là.

Il sortit ses instruments, les passa sous un filet de gnole, dont il but une bonne gorgée. Ses gestes furent rapides et précis, le carreau d'arbalète fut rapidement retiré du corps de la pirate. Il lui fit un solide bandage.

Elle n'avait pas bronché, toujours inconsciente.

Il avait fait ce qu'il avait pu, il s'accorda un moment pour lui prendre la main dans les siennes et la garda un moment contre son coeur.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

La douleur du carreau et du choc sur le pont avait fait place à un vide glacial qui avait envahit tout son être. Elle était bien, elle n'avait plus froid, plus mal. Avant de sombrer, elle avait réussit à respirer, mais était-ce encore utile? Tout n'était plus que vide et obscurité, Enored sombrait. Une voix lointaine la tira du néan.

Tiens bon Eno, je vais t'arranger ça. Ca va aller.

Une voix rassurante, et pourtant, elle ne comprit pas le sens des paroles. La jeune femme s'accrocha à cette voix, tentant de revenir. Plus un son, le calme, le néant la reprenait à nouveau. La rouquine ouvrit enfin les yeux, mais ce n'était pas le visage espéré.

Tu vas payer chienne de pirate Irlandaise !

Déjà l'homme déchirait sa chemise, remontait sa jupe, pourtant c'était impossible, elle s'était vengée, l'avait massacré ! Elle hurla ... dans son rêve ? en vrai ?

Je t'ai saigné porc d'anglais ! je t'es emasculé ! tu es mort !

Sa gorge brulait tellement elle avait crié fort, il fallait se débarasser de cauchemar. Elle ne pouvait continuer à avoir peur de la nuit ainsi.

Lointaine, la voix rassurante reprit.

On sera mieux là.
Une pression sur sa main, la jeune femme retrouvait des sensations. Elle revenait. Il l'avait tirée de son chaucemar. Elle s'accrochait à chacun de ses mots pour revenir. Elle se laissait guider par sa voix. Elle ne pouvait pas mourrir par maintenant, c'était trop facile et la facilité n'était pas pour Enored. Ne pas céder à la mort revenir, pour lui pour Henri, pour elle, pour eux deux. Pour cet amour naissant ne pas céder à la mort. Revenir... faire un trait sur ce cauchemar qui l'emportait chaque nuit vers l'horreur. Passer par dessus ce viol qui la hantait, l'empêchait d'aimer.

Il s'était tut, mais ses mots raisonnaient dans sa tête. Elle s'y accrochait pour revenir revivire ... vivre enfin.

La première vraie sensation fut un battement de coeur sous sa main. Un sourire se dessina sur le visage de la jeune femme. Ensuite, le vent sur son visage, sur sa peau dénudée... Non ... pas lui il n'avait pas pu faire ça ...

De sa main libre, elle avança milimètre par milimètre jusqu'à prendre sa dague en main. S'il avait fait ça il le payerait de sa vie. Pourquoi ? pourquoi l'avait il trahie ? pourquoi lui ?

Dans un même mouvement, elle ouvrit les yeux et balança sa main contre le cou offert à sa dague, le fixant le regard plein de haine.

Qu'est ce que tu m'as fait ? eut-elle le temps d'articuler. Le geste brusque lui arracha un cri de douleur et de peur face à l'incompréhension qu'elle lisait dans le regard d'Henri. Elle se laissa retomber en arrière, réalisant l'horreur de son geste, elle lacha sa dague. Il l'avait juste soignée, simplement soignée. Portant une main sur son visage elle détourna le regard.
Pardon... je ... pardonne moi... je t'ai pris pour un autre. J'ai cru que tu sois pareil que ce porc...

La jeune femme se remémora son cauchemar, sa gorge se serra, avait elle vraiment crié pendant qu'elle avait rêvé ? Il fallait qu'elle se libère de ce cauchemar, qu'elle lui parle pour guérir enfin. Mais par ou commencer ?

Enored n'espéra qu'une chose, qu'il ait entendu ses paroles, qu'il face le rapprochement avec la mort du capitaine du navire où il avait voyagé, navire qu'elle avait attaqué sans pitié. Elle n'espéra qu'une chose, qu'Henri lui pose enfin la question, qu'il lui demande pourquoi ce geste. Elle voulait parler, il fallait qu'elle parle pour se libérer.

Reprenant son souffle doucement, la jeune femme ferma les yeux, laissant les larmes qui perlaient à ses yeux couler le long de ses joues.

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Henri vit enfin Enored bouger et ce simple sourire le rassura.

Mais tout à coup la main de la pirate s’empara de sa dague et la porta au cou d’Henri lui entamant le cuir. Il se figea, immobile. Il avait souvent vu ce genre de réactions de la part de guerriers qui se croyaient encore en pleine bataille lors de leur réveil. Mais là c’était différent, d’après ce qu’il avait entendu des paroles de la jeune femme, elle l’avait pris pour un autre.

Elle sembla si désemparée, si désolée de son geste, qu’Henri se rendit vite à l’évidence que la jeune femme n’en voulait pas à sa vie. Quelque chose la tourmentait.

Il lui reprit doucement la main.

Ce n’est rien Eno, tout va bien. Je n e sais pas pour qui tu m’as pris, mais tu me le diras plus tard. Ne bouges pas, je reviens vite.

Il reposa doucement la main d’Enored et se leva pour s’en retourner au bastingage. Leurs ennuis n’étaient pas finis, loin de là…

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Lorsqu'Henri lui prit la main, la jeune femme se détendit et lui sourit.

Ce n’est rien Eno, tout va bien. Je n e sais pas pour qui tu m’as pris, mais tu me le diras plus tard. Ne bouges pas, je reviens vite.

Elle aurait voulu le retenir, mais elle savait que c'était impossible pour le moment et le laissa s'en aller. Ne pas bouger ... la connaissait-il si mal ? Aussitot qu'il eut le dos tourné, Enored tenta de se relever, tentative qui se solda par une grimace et le souffle coupé. Elle s'était appuyée sur son bras droit, côté blessé. La douleur avait été si violente, que tout l'air s'était échappé de ses poumons et la pirate ressemblait plus à un poisson arrivé sur le pont d'un bateau à cause d'une vague violente qu'à une pirate. L'air lui manquait toujours et déjà son regard se troublait lorsqu'elle repensa à sa mère.

Enored posa une main sur son ventre et imagina que l'air rentrait par là, comme sa mère l'avait apprit à un de son père, blessé comme elle. C'était il y a si loin, mais l'air revenait doucement remplir ses poumons. Elle respirait à nouveau.

La pirate laissa le malaise passer, s'appuya sur son bras gauche pour se relever doucement, elle regarda autour d'elle, et poussa doucement sur ses jambes pour s'adosser à la cabine. Une fois installée, elle regarda ce qui sepassait autour d'elle. Toujours pas de trace de Guillaume. Henri rejoignait Cassandre. Là haut au moins, ils étaient à peu près à l'abri...

Admin Messages : 587 Date d'inscription : 30/01/2008

Cassandre n'avait pas eu le temps de réagir que déjà Henri avait bondi vers Enored blessée alors qu'ils remontaient de la cale. Malgré la situation, elle n'avait pu s'empêcher de sourire. Ce n'était pas les mois en mer avec des rustres qui lui avait fait perdre son instinct sur les choses de l'amour.

Guillaume... Les bandits...

Que faire ? Elle faillit céder un instant à la panique. Le médecin avait peut être besoin d'une infirmière et ce serait rassurant d'être auprès d'alliés. Mais il avait l'air de très bien s'en sortir seul.

L'ancienne nonne rassembla son courage tout en osant une prière envers Aristote. Si jamais ils s'en sortaient, elle ferait une belle offrande dans la prochaine église qu'ils rencontreraient, même si Guillaume devait râler pendant des jours.

Elle ramassa une dague sur le pont et courut vers le bord du bateau. Ce qu'elle craignait était en train de se produire. Aucune trace toujours de Guillaume et en plus ils montaient.

La jeune femme s'assit sur le sol pour se protéger des projectiles et se mit à trancher la corde du palan qui les avait permis de monter et qu'utilisait également leurs ennemis. Elle savait que ça ne les retarderait que très peu, mais ce serait surement suffaisant pour qu'Henri revienne et qu'il leur jete leur mixture.

Elle doutait qu'après cela ils persistent.

Mais où pouvait bien être Guillaume ?

Rastignac Messages : 21 Date d'inscription : 26/08/2008

Trois hommes sur lui, rien que cela...
Leurs adversaires, de manière pas tout à fait stupide, semblaient considérer qu'il était l'élément combattant le plus dangereux.

- Méfiez vous de la rouquine, conseil d'ennemi, mais qui en la circonstance vaut celui d'un ami.

La stratégie des autres consistait aussi à l'isoler, Guillaume s'en rendait bien compte. Seulement deviner le plans des opposants est une chose, les déjouer en est une autre. Il lui fallait bien constater qu'ils menaient à bien leur entreprise. Et bien soit. Quitte à reculer et s'isoler de la troupe, pourquoi faire les choses à moitié.
Celui qui fut l'homme lige de la duchesse de Guyenne détala come un lapin. Ses adversaires furent pris au dépourvu, et Guillaume comptait bien exploiter ces quelques secondes gagnées grâce à l'effet de surprise.

Quand ils le rejoinrent c'était pile à l'endroit où il avait laissé Saignemorte.
Quand ils le rejoinrent, Saignemorte les accueillit, décapitant le premier sans coup férir, tailant à vif dans l'épaule du second qui faillit hurler. Une dague dans la gorge et qui trancha sa trachée l'empêcha d'émettre complainte.
Le troisième, privé de l'appui de ses deux comparses avait perdu l'avantage du nombre, et le combat avait changé d'âme.

- Détale et tu ne feras pas plus de trois coudées. Avance ou reste immobile et tu es mort.

- Att...

- Je t'avais prévenu. Quoi que, entre nous, tu n'avais guère d'alternatives.Paix à ta petite âme.

Guillaume s'essuya le front de la manche. L'idée était mauvaise tant ladite manche, maculée de sang et de sable, aggrava en crissant la plaie qu'il voulait apaiser. Il était seul; sans doute n'escomptait pas qu'à un contre trois il survécût. A l'abri des regards il pouvait prendre un temps de réflexion. Sa première attitude avait consisté à suivre Enored dans la bataile, les circonstances l'avaient dérouté - dans tous les sens du terme.
Reprenant son souffle, il fit le point. Ses trois compagnons d'infortune semblaient avoir pris le parti de transformer l'épave en fortetresse, et d'y soutenir un siège. S'il avait eu flèche et arc, il auraient pu ouvrir un second front, mais ce n'était pas le cas, et tenter une percée pour être assiégé lui aussi ne le tentait pas plus que cela.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

La rouquine gouta avec plaisir ce moment de repos. Elle écoutait le son du vent dans les voiles. Un craquement attira son attention. La coque craquait derrière elle. La pirate se tendit. Elle arrêta de respirer un moment. Un bruit sourd venait de derrière elle, sur sa droite.

Quelqu'un tentait d'escalader la coque. Elle ne pouvait crier vers Cassandre et Henri à l'avant du bateau. Elle regroupa ses jambes sous elle et prit appui sur le côté non blessé pour se lever. Un vertige la prit et son souffle s'accéléra. Respirer était difficile. Elle avança doucement, elle savait que si Henri la voyait il n'allait pas apprécier. Tant pis, elle ne savait pas être prudente.

Un pas après l'autre la pirate arriva au bastingage. Un cordage pendait hors du bateau. Celui où celle qui montait allait avoir une surprise. Un rapide coup d'oeil pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas de Guillaume et un sourire meurtrier aux lèvre, Enored trancha la corde avec son épée.

Dommage hein ? tu croyais nous avoir ? c'est raté.

L'homme tomba dans un cri. La rouquine s'appuya sur le bastingage, à bout de souffle. elle n'avait vraiment pas été prudente...

Admin Messages : 587 Date d'inscription : 30/01/2008

Cassandre tentait de ne pas penser aux autres. Elle n'avait plus de nouvelles de Guillaume, Henri ne revenait pas et elle ignorait comment allait Enored. La jeune femme tentait de ne pas songer à autre chose qu'à la corde qu'elle était en train de rompre.

Le couteau ciselait et bientôt elle ne tint en sa main gauche plus qu'un petit morceau. Le reste venait de tomber sur le sable de plage, cordes et bandits.

Cassandre soufflait un instant, tant de l'effort que de la peur qu'elle avait. Lentement elle s'approcha du bord sur les genoux, posa ses deux mains sur le bastingage et leva lentement la tête.

Les bandits se relevaient, un peu déboussolés, et semblant hésiter à tenter encore l'assaut. Ils avaient perdus plusieurs de leurs compagnons, d'autres râlaient blessés, et tout ça pour un rafiot échoué dont l'état n'annonçait pas de grosses prises.

Ils avaient surement gagné.

Elle prit le temps de se rasseoir et de fermer les yeux quelques secondes pour penser à Guillaume.

"Seigneur, faites qu'il ne lui soit rien arrivé."

Dans quelques secondes, elle oserait à nouveau un coup d'oeil dans l'espoir de les voir s'éloigner.

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Henri arriva auprès de Cassandre.

Il avait récupérer les flèches plantées ici et là sur le pont.

Voyant le chaudron contenant l'huile encore bouillante, il se dit qu'il vait encore fort à faire par ici.

Posant sa main amicalement sur l'épaule de l'ancienne nonne, il lui dit doucement.

Attention de ne pas vous faire éclabousser, on va en rotir quelques uns, ils remontront pas de si tot !

Il empoigna le chaudron, le passa par dessus le bastingage et comme en dessous les assaillants levaient la tête pour voir ce qui pasait par dessus bord, il ne leur laissa pas le temps de réfléchir et les arrosa copieusement.

Le spectacle aurait pu paraitre effrayant, mais il eu pour effet de le ravir.

Un cri derrière lui !

Enored !

Il posa le chaudron, et remonta en courant vers la cabine, elle n'y était plus ! Son regard parcouru le navire, affolé.

Enored ?

Et il la vit, chancelante mais épée à la main, bravant encore la douleur pour toujours combattre.
Il s'approcha d'elle, passa son bras autour de sa taille pour la soutenir.

Le jour où tu seras raisonnable n'est pas encore arrivé je vois.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Enored ?

Un cri dans son dos, un cri inquiet, la rouquine sourit et se retourne. Henri est déjà à ses côtés pour la soutenir. Elle faillit lui dire que ça allait, qu'elle n'avait pas besoin d'aide mais pour une fois se retint. Après tout, son aide était la bienvenue.

Le jour où tu seras raisonnable n'est pas encore arrivé je vois.

Elle haussa un sourcil et eut un sourire en coin presque moqueuse.

Tu devrais me connaitre...

Du menton elle désigna le sol un peu plus bas.

Je ne voulais pas être tirée comme un vulgaire gibier aux abois. Je n'ai rien d'une biche affolée, ni du cerf magique des légendes de mon pays.

La jeune femme sourit sincèrement cette fois.

Merci de t'inquiéter. Tu sais que je suis solide. Comment va Cassandre ? Vous avez vu Guillaume ? Dans quelle situation sommes nous ?

Elle se tut un moment avant de désigner l'avant du pont et pour la première fois depuis bien longtemps rangea son orgueil avant de lacher du bout des lèvres.

Tu veux bien m'aider à aller la rejoindre ? seule j'y arriverai pas.

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Merci de t'inquiéter. Tu sais que je suis solide. Comment va Cassandre ? Vous avez vu Guillaume ? Dans quelle situation sommes nous ?

Tu veux bien m'aider à aller la rejoindre ? seule j'y arriverai pas.

Henri ne put se retenir de répondre au sourire de la belle pirate. Mais les questions qu'elle lui posait lui firent vite passer l'envie de sourire.

Et bien Cassandre va bien mais elle semble inquiète et cela se comprend, car nous n'avons toujours pas de nouvelles de Guillaume. Les rangs de nos ennemis se sont clairsemé, mais il en reste encore. J'ai récupéré les flèches que j'ai pu trouver sur le pont, nous pouvons encore tenir un peu.

Laissant le temps à la pirate de réfléchir à la situation, il lui prit son bras valide qu'il passa par dessus ses épaules et lui tint fermement la taille.

Allons y Eno ! Tu penses que nous devrons aller chercher Guillaume ?

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Enored avait senti Henri un peu plus tendu après sa salve de question, mais c'est lui qui, quelques instants plutot, lui avait fait remarqué que la situation ne permettait pas de s'attendrir. Elle écouta avec attention le point qu'il faisait sur la situation. Un coup d'oeil vers Cassandre, un autre vers Henri. Ils devaient attendre qu'elle prenne une décision. Le soutient du doc était le bienvenu pour avancer vers Cassandre.

Allons y Eno ! Tu penses que nous devrons aller chercher Guillaume ?

La rouquine ralentis le pas un instant.

Je crois que Cassandre ne mérite pas de perdre sa fille et son compagnon en une journée. Alors oui on part à sa recherche. Il faut qu'on sache où il est.

Elle se tut et reprit la marche. Arrivés à la hauteur de Cassandre elle ajouta.

Tes flèches permettront de faire fuir le reste de nos assaillants. On va descendre d'ici ça sert à rien de rester perché. Qu'en pensez vous Cassandre ?

Admin Messages : 587 Date d'inscription : 30/01/2008

La jeune femme était partagée entre deux sentiments : l'amouruese et la mère. Enored et Henri pourrait il seulement la comprendre ?

Elle hésita un instant puis se lança.

"Mon coeur de femme m'impose de descendre et de partir à la recherche de Guillaume. Nous ignorons ce qu'il lui est arrivé si même il est encore envie. J'ai envie de courir à sa recherche, et pourtant ..."

Cassandre baissa la tête, aucun des deux pirates n'avaient d'enfants et il suffisait de les regarder pour savoir qu'un amour naissant les liait.

"Et pourtant mon coeur de mère m'impose de continuer selon notre premier plan. TRouver des chevaux, savoir où on est et gagner les plage de Guyenne où Edonice a dû s'échouer. Si nous nous faisons prendre ou si nous perdons trop de temps nous n'aurons aucune chance de retrouver ma fille."

Elle avait les joues baignées de larmes.

"Je pense que Guillaume comprendra mon choix. Et lui, il sait toujours se débrouiller."

Elle avait rajouter cette phrase plus pour se rasurer elle-même que pour ses compagnons.

"Il nous faut prendre des armes, de la nourriture et le peu que nous ayons qui puisse avoir une valeur marchande. Ensuite, direction la ville la plus proche. Je vais laisser un billet pour Guillaume, s'il repasse par ici."

Alors qu'elle se tournait pour gagner les profondeurs du navire échoué, Cassandre regarda les deux pirates.

"Me comprenez vous ?"

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Pendant que Cassandre leur expliquait ce qu'elle ressentait Henri serra Enored un peu plus contre lui, presque malgré lui. Aurait-il eu le courage de l'abandonner pour partir à la recherche d'un enfant ? Il n'en savait rien.

Mais l'ancienne nonne avait raison sur un point, Guillaume était capable de s'en sortir seul, pas une enfant si jeune. La petite avait besoin d'eux, il fallait qu'ils la retrouvent et vite.

"Me comprenez vous ?"

Dame Cassandre, j'ai vu aux abords des champs de bataille, des mères remuer ciel et terre pour retrouver leurs enfants. Je les ai vues soulever des pierres plus lourdes que deux hommes n'auraient pu bouger, pour sauver leurs gamins ensevelis.
Je pense que je peux comprendre la force qui vous pousse à partir à sa recherche et Guillaume le comprendra aussi je pense.

Il plongea son regard dans celui d'Enored, attendant la réponse de la jeune femme. Il avait l'impression de se noyer dans le vert profond de ses yeux.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

"Me comprenez vous ?"

Bien sur qu'elle la comprenait, sa mère aurait été capable de n'importe quoi pour elle et ses frères. Elle avait donné sa vie pour eux. Bien sur que Guillaume était un grand garçon et qu'il se débrouillerait seul. Mais un pincement au coeur se fit ressentir à l'idée de le laisser là. Henri comprenait aussi, qu'aurait-elle put faire contre la détermination des deux réunis. Le mercenaire en avait vu d'autre il survivrait. Mais ... elle chassa la pensée qui vint, il lui faisait tellement penser à son frère Ciaran... Elle devait tourner la page et faire ce qu'elle avait promis à Cassandre : l'aider à retrouver sa fille.

La jeune femme se sentit défaillir et la pression un peu plus forte d'Henri contre sa taille fut la bienvenue. Sur le moment elle ne sut pas si c'était à cause des mots de Cassandre ou parce qu'il l'avait sentie un peu plus fragile contre lui.

Dame Cassandre, j'ai vu aux abords des champs de bataille, des mères remuer ciel et terre pour retrouver leurs enfants. Je les ai vues soulever des pierres plus lourdes que deux hommes n'auraient pu bouger, pour sauver leurs gamins ensevelis.
Je pense que je peux comprendre la force qui vous pousse à partir à sa recherche et Guillaume le comprendra aussi je pense.

Son regard plongé dans le sien, la rouquine crut défaillir définitivement et sentit ses dernières barrières éclater. Elle tenta de respirer profondément, mais renonça rapidement à cause de la douleur. Elle ferma les yeux mais les rouvrit bien vite, le visage de son frère s'était dessiné derrières ses paupières closes. Henri la fixait toujours, elle se perdit un instant dans son regard avant de parler enfin, gardant ses yeux fixés dans les siens.

Allons sauver Edonice ! c'est pour elle qu'on est là. Guillaume nous retrouvera. Il aurait surement fait pareil à notre place.

Elle détourna à regret les yeux pour chercher Cassandre qui disparaissait doucement dans les entrailles du navire.

Avec Henri on va se débarrasser des derniers assaillants. Prenez votre temps pour rassembler ce qui vous paraitra utile.

Cassandre semblait soulagée et disparu à leur vue. La rouquine regarda vers le sable. Ils n'étaient plus que trois et semblaient bien décidés à les ennuyer, mais leur visage se figea lorsqu'ils la virent. Un sourire narquois se dessina sur le visage de la jeune femme.

Je vais pas pouvoir tirer à l'arc, tu vises mal, mais à nous deux on fera un archer parfait. Je vais être tes yeux, toi mes bras. D'ac doc ?

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Je vais pas pouvoir tirer à l'arc, tu vises mal, mais à nous deux on fera un archer parfait. Je vais être tes yeux, toi mes bras. D'ac doc ?

A tes ordres, cap'tain !

Après un clin d'oeil et un sourire, il ramassa l'arc d'Enored et le carquois qu'il avait rempli avec les flèches récupérées ça et là sur le navire.

Il s'accota au bastingage, engagea une flèche et banda l'arc en direction des assaillants. Il laissa Enored se caler contre lui pour viser. Il se força à rester concentré malgré la douce chaleur qu'il ressentait au contact de la jeune femme.

Il attendait son ordre pour tirer, les flèches étaient rares et donc assez précieuses pour ne pas les gaspiller.

Admin Messages : 587 Date d'inscription : 30/01/2008

Cassandre était soulagée. Ils la comprenaient. Elle ne se pardonnerait surement jamais d'avoir abandonné ainsi Guillaume mais si leur fille mourrait, elle lui en voudrait toute sa vie et plus rien ne serait possible.

Elle descendait dans les entrailles du navire, seule. Elle savait où Guillaume cachait leurs économies même s'il pensait qu'il était le seul à connaître l'endroit. Elle le lui avait laissé croire, pour son honneur d'homme.

L'ancienne nonne ne put s'empêcher de sourire à ce détail.

Guillaume.

Où pouvait-il être ?

Elle sentit un long frisson la parcourir et elle eut peur. Elle avait envie de se laisser aller, de pleurer sur sa fille et l'homme qu'elle aimait qui n'étaient peut être plus, mais elle s'obligea à avancer. Elle pourrait se laisser aller quand l'espoir ne sera plus permis. Là elle avait sa fille à sauver. Et s'ils retrouvaient Edonice rapidement ils pourraient revenir pour Guillaume.

Cassandre entra dans la cabine de sa fille, refusa de s'attarder sur les objets chers à l'enfant et gagna sa couchette. La petite lui avait dit qu'une latte sous son lit grinçait. L'ancienne duchesse n'aavit pas lis longtemps à comprendre qu'elle n'était pas cloutée.

Elle la souleva et trouva la petite caissette où se trouvait plusieurs bourses, suivant la monnaie d'origine. Elle prit les trois, s'empara d'une corde et les noua. Elle souleva alors ses jupes, noua la corde autour de sa taille et sourit.

Maintenant ils pouvaient partir

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

A tes ordres, cap'tain !

La rouquine pencha la tête sur le côté, failli répliquer, mais se souvint comment elle venait de l'appeler et lui rendit son sourire.

Une fois Henri en place, la jeune femme se colla contre lui, il tenait fermement l'arc et la flèche. S'approchant de son oreille, elle posa sa main sur la sienne et elle murmura : relache la pression de ta main. Voilà comme ça. Puis, avec douceur elle pencha l'arme légèrement sur le coté. Comme ça la flèche est calée. Elle visa alors, poussant doucement la main d'Henri dans la bonne direction. Vas-y. Tire. Elle avait encore chuchoté. La corde claqua, la flèche siffla. La cible avait été atteinte : sur le sable en bas un homme s'écroula. Ils répétèrent l'opération jusqu'à ce que plus aucun danger ne les menace. Le dernier homme au sol, la rouquine posa sa tête contre l'épaule d'Henri et murmura : pardon, je n'ai pas été prudente, à cause de moi tu as du tuer. Toi ta mission c'est de réparer les gens...

Elle resta ainsi un long moment, un peu de répis avant l'arrivée de Cassandre et la folle chevauchée qu'ils allaient devoir entreprendre pour sauver Edonice.

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

pardon, je n'ai pas été prudente, à cause de moi tu as du tuer. Toi ta mission c'est de réparer les gens...

Dieu qu'elle avait raison ! Il avait si rarement pris l'épée avant, juste pour se défendre, mais là il n'arrivait même plus à compter le nombre de brigands qu'il avait envoyé au trépas.

Il laissa son bras tenant encore l'arc, redescendre doucement. Puis sentant sur son épaule la tête de la pirate , il lui pris la taille doucement et pencha la tête vers la sienne.

Tu as raison Eno. Malheureusement, il le fallait bien, ils n'auraient pas hésité à nous tuer et dieu sait quel sort ils t'auraient réservé, à toi et à Cassandre. Et cela je ne l'aurais jamais laisser faire.

Il sentit la jeune femme tréssaillir à ces mots, et un élan de tendresse entraina Henri à lui déposer un délicat baiser sur le haut du front, presque un baiser fraternel.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Tu as raison Eno. Malheureusement, il le fallait bien, ils n'auraient pas hésité à nous tuer et dieu sait quel sort ils t'auraient réservé, à toi et à Cassandre. Et cela je ne l'aurais jamais laisser faire.

En entendant ses paroles la jeune femme ne put réprimer un frisson de dégout. Elle ne savait que trop bien ce qui aurait put leur arriver à toutes deux. Plutôt la mort que subir à nouveau cela. Elle n'aurait pas hésité une seconde. Elle se détendit et sourit quand elle sentit ses lèvres se poser sur son front. Ce moment de douceur et de répis dans les combats, elle en avait rêvé maintes fois. Elle savait que ça ne durerait pas. Lentement, elle passa son bras endoloris autour de la taille d'Henri, réprimant une grimace de douleur. Si elle voulait chevaucher il allait falloir l'immobiliser. Le regard toujours fixé sur la plage, à la recherche du la moindre trace de vie, elle attendit l'arrivée de Cassandre, espérant que la jeune mère tarderait un peu. Un autre espoir ne voulait se taire en elle. Celui de voir Guillaume surgir du fourré où elle l'avait laissé. Enored ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. Elle l'avait laissé derrière elle. Mais pourquoi n'avait-il pas suivit ? Que faisait il ?

Elle brisa le silence enfin, avouant une chose qu'elle n'aurait pas fait auparavant. Décidément, la présence d'Henri à ses côtés apportait chez elle de sacrés changements.

Je crois qu'il va falloir immobiliser ce bras si je dois monter à cheval. Dès que je le bouge j'ai mal.

Admin Messages : 587 Date d'inscription : 30/01/2008

Cassandre jeta un dernier regard derrière elle avant de remonter discrètement sur le pont. Elle vit le couple qui se construisait sous ses yeux et ne put s'empêcher de sourire avant de songer à son Guillaume. Elle n'avait aimé que lui, et elle devait l'abandonner.

Un pincement au coeur se fit sentir qu'elle chassa en songeant à sa petite fille.

Où donc pouvait être sa petite Edonice ? Et eux même, où étaient ils ?

D'après les derniers relevés, ils n'étaient pas loin des côtes de Guyenne, cette terre qu'elle aimait plus que tout. Là bas, elle devrait savoir si sa fille y était passée ou pas.

Mais eux même de quel côté des Pyrénées étaient-ils ?

A regret pour ses deux compagnons, Cassandre s'avança, ils ne pouvaient pas attendre plus longtemps, ils devaient partir avant que le soleil ne se couche.

"Excusez-moi ... Dame Enored, lorsque vous nous avez attaqués, nous n'étions pas loin des terres de Guyenne. J'ignore comment nous avons dérivé. Le savez vous ? Sommes nous seulement encore en terres du Royaule de France ?"

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

"Excusez-moi ... Dame Enored, lorsque vous nous avez attaqués, nous n'étions pas loin des terres de Guyenne. J'ignore comment nous avons dérivé. Le savez vous ? Sommes nous seulement encore en terres du Royaule de France ?"

La rouquine sourit, décidément elle ne l'appellerait jamais autrement... Elle avait entendu Cassandre arriver. Pas loin de la Guyenne... c'est aussi ce dont elle se rappelait. Les navires marchands qui revenaient du Sud étaient sa cible favorite. A un autre moment elle en aurait rit.

Nos assaillants parlaient français. Cette côte me dit quelque chose mais quoi ... ça ne vous semble pas familier ? Le meilleur moyen de savoir c'est de trouver la ville la plus proche. La cote espagnole est plus abrupte il me semble.

Elle se tut un instant et regarda l'ancienne duchesse et Henri en souriant.

On part à l'aventure ?

Mercenaire Messages : 64 Date d'inscription : 10/09/2008

Pendant que les deux femmes discutaient, l'doc alla quérir sa trousse, courut à la cabine pour y déchirer un drap, se confectionnant ainsi en deux temps, trois mouvements, une réserve de bandages.

Revenant vers Enored, il entreprit de lui refaire un bandage bien serré et de lui immobiliser le bras. Ses gestes étaient rapides, professionnelles, complètement détaché des sentiments qu'il portait à la jeune femme. Il avait cette capacité de discernement, le regard du médecin ne serait jamais celui de l'homme.

Il écoutait distraitement la conversation, ce paysage il ne le connaissait pas, il avait plutot arpenté les champs de bataille plus au nord.

On part à l'aventure ?

Il plongea son regard dans celui de la belle rousse et ce n'était pas le médecin, mais bien l'homme amoureux qui lui répondit.

Tu sais bien que je te suivrais au bout du monde.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Le bras immobilisé, la rouquine respirait mieux, la douleur devenait supportable.

Tu sais bien que je te suivrais au bout du monde.

La jeune femme sentit ses joues chauffer et sourit. Elle avait envie de se jeter dans les bras d'Henri, mais ce n'était pas le moment. Il fallait faire vite, partir sur les traces d'Edonice. La pirate reprit le dessus, il ne fallait pas s'attendrir tant que l'enfant était en danger.

Rapidement, elle attacha une corde au mat et lança l'autre extrémité vers la plage.

ll y a largement assez d'armes sur la plage. On les récupère et on part. Je récupèrerai l'arbalète, elle me permettra de tirer plus facilement qu'à l'arc.

La rouquine attrapa la corde de sa main valide et entreprit d'enjamber le bastingage, mais arrêta son geste. Elle plongea son regard dans celui de Cassandre, elle avait besoin de soulager sa conscience.

Vous devez surement me haïr, à cause de moi vous avez perdu les deux être que vous aimez le plus au monde. Je vous jure de tout faire pour vous les rendre, même si c'est au prix de ma vie.

La rouquine n'avait pas l'habitude de s'attendrir, encore moins de s'excuser. Elle ne laissa pas à Cassandre le temps de réagir et disparu derrière le bastingage. Elle coinça la corde entre ses jambes et se laissa glisser jusque sur le sable. Arrivée en bas elle hurla :

Au suivant ! la voie est libre !

Déjà elle partait vers celui qui l'avait blessée. Arrivée à la hauteur de l'homme, elle tira d'un coup sec sur l'arbalète, cassant les doigts serrés sur l'arme. Elle la passa en bandoulière, récupérant un maximum de flèche. Les sens en éveil, elle observait ce qui se passait autour d'elle. La jeune femme avait fait place à la pirate froide, insensible et dure.

» [RP] Au 11 rue de la Plage
» La plage de Dunkerque
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» Sur la plage de Dunkerque
» Non loin de la plage une tombe anonyme