[RP] A la recherche d'Edonice de Rastignac.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Le soleil était levé depuis longtemps lorsqu'ils passèrent les frontières flamandes. Ils voyageaient ensembles depuis plusieurs saisons, recherchant partout les traces de l'enfant. Si ce qu'ils avaient apprit était juste, la petite voyageait en compagnie de son oncle et de sa tante. Ils se déplaçaient beaucoup. A travers le royaume, ils avaient trouvé des indices du passage de la gamine et de ses protecteurs. Les renseignements les avaient menés sur ces terres du nord.

Le matin était frais, les cloches des églises sonnaient, on devait être dimanche. Quelques jours auparavant, la rouquine s'était décidée, elle avait écrit à Félina, d'abord pour lui annoncer que Guillaume était en vie, même s'il ne les accompagnait pas, ensuite, elle espérait que la mercenaire lui donnerait des indications sur le lieu où se trouvait l'enfant. Ils avaient continué leur route, aucune réponse. Ils poursuivraient donc jusqu'en Flandres. Sur les dernières lieues, la rouquine avait repensé aux évènements qui l'avaient amenée ici. L'attaque du bateau de Cassandre et Guillaume, l'orage qui les avait fait s'échouer sur une plage de Guyenne, l'attaque qu'ils avaient essuyé, la séparation de leur petite troupe, l'absence de Guillaume, sa blessure à l'épaule... Elle tourna la tête vers les passagers de la charrette. Henri et Cassandre voyageaient côte à côte silencieusement. Le temps et la proximité du voyage aidant, une amitié forte était née entre les deux femmes. Toutes deux avaient perdu beaucoup. Le regard de la rouquine se tourna vers Henri, un sourire se dessina sur son visage. Elle avait perdu beaucoup par le passé, mais retrouvé bien plus à ses côtés. La jeune femme fixa à nouveau la route en respirant profondément le parfum iodé qui venait de la mer. Un léger poing au niveau de l'omoplate se rappela à elle. Henri lui avait dit que ça finirait par passer... Elle revenait de loin, elle le savait. Sans ses soins, le carreau d'arbalète aurait eut raison d'elle. Très vite, la rouquine avait acquit un cheval au grand damne d'Henri qui pensait que c'était bien trop tôt. Voyager en chariot lui était insupportable, et une fois de plus elle n'en avait fait qu'à sa tête.

Se concentrant sur la route, la rouquine lança son cheval au galop. Ils arrivaient en vue de la première ville flamande. Un regard vers le ciel désespérément vide. Pas de nouvelle de son corbeau. Peut être n'avait-il jamais trouvé la dagueuse. La rouquine retint son cheval qui s'arrêta. Elle attendit que le reste de la troupe arrive à sa hauteur.

On s'arrête pour manger et prendre des forces ou on poursuit jusqu'à la ville ?

Comme à chaque fois qu'ils arrivaient près d'une ville, la rouquine n'aimait pas ça. La Teste était le seul endroit où, elle avait réussit à rester un long moment, mais elle avait souvent disparu pour de longues chevauchées au bord de la mer. A cet instant, elle n'avait pas envie d'entrer immédiatement. Ses compagnons de route le savaient, mais Cassandre accepetarait-elle de s'arrêter ? Elle savait, selon ce qu'on leur avait dit en Artois, que sa fille était là.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Krystel_van_Hoedezee

La journée était bien entamée, pourtant, la jeune fille l'avait à peine vu passer. Elle avait profité de cette journée de repos pour aller à la messe bien sûr, mais aussi pour réfléchir.

Elle se remémorait la première fois où elle avait vu son père. Une première fois qui ne lui faisait pas plaisir. Elle avait attendu cet évènement avec appréhension, mais ne l'avait jamais imaginé si... pénible.

La vision de son père, la tête à la hauteur de la sienne, les genoux dans la poussière, lui revint en mémoire. Les gens autour d'eux et qui les regardaient aussi. Elle grimaça. Elle qui ne voulait ni larmes ni effusions embarrassantes... elle avait été vernie.

Son père avait compris qu'elle hésitait, qu'elle ne comprenait pas ce qu'il avait fait à sa mère. Croyait-il que c'était dû à son jeune âge ? Elle ne l'espérait pas. A son âge, justement, on comprenait déjà tant de choses : la vanité des grandes personnes, leur bêtise aussi, et leur haine farouche de ce qui ne leur ressemblait pas. A son âge, on n'était plus innocent depuis longtemps.

la petite était assise sur une pierre, sur le chemin qui menait à la ville. Elle entendit alors le bruit de chevaux au galop. Elle leva la tête, et vit non loin d'elle un cheval et un cavalier aux cheveux de feu qui en attendait d'autres.

On s'arrête pour manger et prendre des forces ou on poursuit jusqu'à la ville ?

Une voix féminine. Une femme et des cavaliers. Leurs vêtements étaient poussiéreux, à ce que pouvait voir la petite fille. Ils avaient sans doute parcouru un long voyage avant d'arriver jusqu'en Flandres, à quelques pas de Krystel. Etaient-ce de simples voyageurs ou des marchands ? Etaient-ce de braves personnes, ou de nouveaux ennuis ? La petite resta là sans bouger. Pour la première fois de sa vie, elle n'avait pas peur.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Henri

Henri avait fini par s'habituer à voir caracoler son impatiente Enored. Bien que lorsqu'elle lui avait dit qu'elle prenait un cheval, les laissant lui et Cassandre dans la charette, il avait bien tenté d'user de tous les arguments pour la dissuader.

Peine perdue, il n'eut plus qu'à s'inquiéter. Souvent lorsqu'elle voulait le taquiner, elle le regardait avec défi avant de lancer son cheval au galop. Elle était indomptable, il le savait.

On s'arrête pour manger et prendre des forces ou on poursuit jusqu'à la ville ?

Il sentit Cassandre se raidir à ses cotés. Elle voulait surement arriver vite, et il la comprenait.

Oh Eno on pousse jusqu'à la ville, j'rêve d'un bon ragout, d'une baignoire et surtout d'un bon lit avec des draps bien frais. Pas toi ?

Il accompagna la fin de sa phrase d'un grand sourire, tentant de définitivement persuader la pirate.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

La rouquine avait vu la tête de Cassandre. Elle se doutait bien de la réaction, et comme à son habitude, Henri ajoutait son grain de sable.

Oh Eno on pousse jusqu'à la ville, j'rêve d'un bon ragout, d'une baignoire et surtout d'un bon lit avec des draps bien frais. Pas toi ?

Le sourire dont il ponctua la phrase fini d'achever de la convaincre. Un vrai repas, un bain, un lit, des draps frais .... Bien sur qu'elle en rêvait. Elle lui adressa un sourire plein de promesses qui se transforma en sourire narquois.

Si c'est c'que vous voulez ! J'vous devance !

Sans attendre de réaction, la rouquine talonna sa monture et partit vers la ville. Le temps que la charrette s'ébranle elle était loin. Elle passa près de la fillette qui les observait depuis un moment. Elle fit ralentir son cheval, détaillant l'enfant. Ce n'était pas celle qu'ils cherchaient, elle en était certaine. Peut être savait-elle où ils pourraient trouver Edonice. Suivant le caprice de sa monture, elle poursuivit sa route vers la ville. Cassandre ne manquerait pas de s'arrêter pour la questionner et ... l'ancienne duchesse avait de bien meilleures manières qu'elle. Elle ne ferait qu'effaroucher l'enfant.

La cavalière serra un peu plus ses cuisses autour de la croupe de la monture qui accéléra l'allure s'engouffrant entre les portes de la ville...

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Cassandre ne voyait plus le paysage depuis des jours. Elle laissait Enored et Henri s'occuper du matériel, elle ne se perdait de nombreuses heures dans ses rêveries.

Plus de deux ans.

Déjà deux ans qu'elle cherchait sa fille sur les routes du Royaume. Deux ans aussi qu'elle avait fait ce choix affreux d'abndonné celui qu'elle aimait pour avoir une chance de retrouver Edonice. Deux ans qu'elle n'avait plus de famille.

L'ancienne nonne entendit vaguement Enored demander s'il poursuivait et Henri l'exorter à entrer en ville. Ils étaient enfin en Flandres ...

Depuis qu'elle avait vu ce parchemin où la nouvelle porte-parole des Flandres avait signé de son nom, Cassandre ne vivait plus que dans l'attente de ce moment, depuis ce jour, où leur bateau avait été attaqué par des pirates et où elle avait dû mettre sa fille dans une barque pour la protéger de leur barbarie.

Jusqu'à ce qu'ils atteignent la Teste, la jeune mère ne savait même pas si sa fille était en vie. Et il lui avait fallu se séparer de Guillaume, disparu quelque part sur une plage du Sud de la France. En Guyenne, Cassandre avait retrouvé des amis qui avaient vu sa fille. Elle était même accompagnée de sa tante et de son oncle Devil.

Avec Félina. L'ancienne Duchesse en avait frémi. Sa rencontre quelques années plus tôt avec la jeune soeur de Guillaume n'avait pas été chaleureuse. Les deux femmes étaient trop opposées pour pouvoir s'entendre.

De La Teste en Guyenne, où personne ne savait où ils étaient partis, Cassandre, Enored et Henri avaient sillonné les routes. Ils avaient trouvé une trace de leur passage à Montpensier, plus d'un an auparavant, puis plus rien.

Et enfin ce parchemin inattendu avec cette signature que Cassandre avait regardé pendant des heures. Et si ce n'était pas sa fille. S'il s'agissait d'une imposture ...

La jeune femme croisa alors le regard d'une enfant sur le bord de la route. Son coeur bondit dans sa poitrine avant que la raison ne l'emporte. C'était déjà presque une jeune fille et son Edonice était un peu plus jeune. Mais saurait-elle la reconnaître depuis tout ce temps ?

Cassandre ne put s'empêcher d'arrêter le chariot et se pencha vers la jeune fille.

"Bonjour Damoiselle."

L'ancienne nonne lui sourit comme elle aurait aimé que les étrangers fussent aimable avec sa fille.

"Je me nomme Cassandre et je viens de très loin. Je suis à la recherche d'une petite fille, un peu plus jeune que toi, qui se nomme Edonice. La connais-tu ?"

Le coeur de Cassandre battait à tout rompre. Si sa fille était en ce comté, il lui fallait encore la retrouver et se souviendrait-elle encore de sa mère ?

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Krystel

Krystel regardait les inconnus et écoutait leur conversation d'un air entendu.
Elle qui avait voyagé des jours et des jours pour arriver jusqu'en Flandres et retrouver son père connaissait bien la lassitude du voyage,les heures de repos dans les auberges, et les bains pour ôter la poussière et la lassitude du voyage.

La rouquine à cheval s'éloigna en regardant Krystel, ralentissant sa monture pour mieux la dévisager. Visiblement, elle n'avait pas l'intention d'engager la conversation car elle s'éloigna rapidement de
la jeune fille. Mais le chariot qui accompagnait la rouquine s'arrêta près de Krystel et le visage d'une dame apparut.

Bonjour Damoiselle.

La dame sourit à Krystel, qui lui sourit à son tour.

Je me nomme Cassandre et je viens de très loin. Je suis à la recherche d'une petite fille, un peu plus jeune que toi, qui se nomme Edonice. La connais-tu ?

Krystel sentit son coeur battre à tout rompre. Edonice ? Bien sûr qu'elle la connaissait ! La petite chipie nièce de Félina et de Devil, accessoirement porte-parole depuis peu !

Edonice ? Bien sûr que j'la connais ! Tout le monde la connaît ici, m'dame, puisque c'est la porte-parole du Conseil. Je peux vous dire que ça fait scandale, parce que c'est une toute petite fille et que certains pensent qu'elle n'est pas capable de réfléchir toute seule.

Krystel soupira.

Mais elle est parfaitement capable de raisonner, contrairement à bien des grandes personnes. Enfin...

Krystel scruta le visage de l'inconnue et crut déveler une légère ressemblance avec quelqu'un qu'elle connaissait. Mais comme elle croyait se tromper, elle n'insista pas et préféra lui demander :

Mais dites, m'dame, que lui voulez-vous à Edonice ?

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Henri vit partir plus vite que l'éclair son indomptable Enored. Il la retrouverait en ville, il s'était habitué à ses longues escapades. Bien souvent c'était elle qui les retrouvait, une charette avançait plus doucement.

Il vit une enfant au bord de la route et sentit Cassandre se redresser.

Depuis qu'ils voyageaient ensemble depuis le naufrage, il l'avait vu lentement sombrer dans la tristesse et la nostalgie. Il n'était qu'un médecin de champs de bataille, il ne savait pas soigner ce genre de maladie.

Alors qu'ils arrivaient à hauteur de la jeune fille, Cassandre lui fit stopper la charette, en posant sa main sur son bras, comme elle en avait l'habitude.

Il vit l'ancienne nonne retrouver, au fil des explications de l'enfant, un peu de joie de vivre. Ils touchaient au but, enfin.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Cassandre

Cassandre crut qu'elle allait s'effondrer en larmes en entendant les quelques mots de la jeune fille. Elle connaissait Edonice et a priori il s'agissait bien de son enfant. Il fallait croire qu'elle avait pris le caractère indombtable des Rastignac...

La jeune femme retint à grand peine ses larmes de bonheur et pavint à articuler avec difficulté.

"Ce que je veux à Edonice ?"

Le visage de Cassandre s'éclaira d'un sourire, le premier depuis des mois. Elle touchait enfin au but ...

"Je suis la maman d'Edonice et depuis plus deux ans, je cherche ma fille sur les routes. Si tu sais dans quelle ville elle habite, dis le moi, que je puisse la serrer dans mes bras au plus vite."

Cassandre voyait enfin la fin de son calvaire. Une fois sa fille retrouvée, elle pourrait redescendre dans le Sud pour tenter de rejoindre Guillaume, s'il était encore en vie.

L'ancienne nonne en attendant la réponse de la jeune fille, releva les yeux vers Henri et lui surit, heureuse de sentir se soutien en cet instant où tout était enfin possible

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Krystel

La dame l'écoutait et semblait rayonner de bonheur. Mais quand elle dit à Krystel:

Je suis la maman d'Edonice et depuis plus deux ans, je cherche ma fille sur les routes. Si tu sais dans quelle ville elle habite, dis le moi, que je puisse la serrer dans mes bras au plus vite.

l'enfant ne put que pousser un cri de joie. Edonice allait retrouver sa maman, elle qui espérait tant la revoir. Pourtant, Félina avait dit qu'Edonice était orpheline. C'était du moins ce qu'elle croyait, car la petite avait toujours été convaincue que sa maman et son papa vivaient toujours.

Krystel reporta un instant son attention sur l'homme qui conduisait la charrette. Etait-ce son père ? Hum, l'homme semblait veiller sur la dame, mais n'avait pas le comportement d'un homme amoureux. Du moins, d'après ce que la petite pouvait en juger (et par Aristote, elle savait à quoi ça ressemblait, un amoureux !). Pourtant, un homme et une femme pouvaient être mariés et avoir des enfants sans pour autant s'aimer. Mais la vie de couple de ces deux personnes, réelle ou supposée, ne regardait pas la jeune fille. Aussi se contenta-t-elle de répondre :

Oh ! Edonice va être heureuse de retrouver sa maman. Elle habite Dunkerque, du moins, elle y avait une cabane sur la plage la dernière fois que je l'ai vue. Oh m'dame ! Courez vite revoir votre p'tite fille, je crois qu'elle n'attend que votre retour.

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