Carnet de route d'une sauvageonne

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La nuit, au pied des murailles de Dunkerque.

La Féline est accroupie près du feu, capuche relevée sur la tête. Ses deux mains au dessus des flammes à la recherche d’un peu de chaleur. Tous ses membres sont engourdies par le froid, ses pieds gelés par les longues heures à marcher dans la neige qui s’abat avec fureur depuis plusieurs jours sur la campagne flamande.
Son visage est fermé, son regard si noir qu’on ne distingue plus la limite en son iris et sa prunelle. La vagabonde insouciante est redevenue la mercenaire impitoyable.

Depuis sa rencontre avec le commandeur de Lys Lez Lannoy, tout est clair dans l’esprit de Félina : elle l’aidera à accomplir ce qu’il a décidé de faire, l’accompagnera dans sa quête d’honneur quitte à perdre la vie.
Son frère l’accompagne bien sûr, et la Féline lui en est reconnaissante. Ils doivent le faire ensemble.

Calme avant la tempête, l’attaque est prévue pour aujourd’hui. L’objectif : les geôles dunkerquoises et les deux brigands qui y sont retenus en attente de leur procès après l’enlèvement du comte.
Ils sont la clé de leur réussite, ayant en leur possession ce qui va leur permettre de faire trembler le comté dans son intégralité, mais plus particulièrement sa tête couronnée : Sa Grandeur Doudou.
Sa Grandeur … sourire sur les lèvres bleuies par le froid de la Féline … Jamais elle n’a vu un tel couard, un homme si prompt à ramper dans la fange pour sauver sa misérable peau.

Elle lève les yeux vers le ciel. Le masque blafard de la Lune, contemple, malveillant, les masures des pêcheurs Dunkerquois. Puis elle ferme les yeux, elle pense à Edonice sa nièce, restée chez son ami Kaelle, puis à lui, quelque part sur les routes, dont elle n’a plus de nouvelles depuis quelques temps.
Mais l’heure n’est plus à la réflexion, le temps de l’action est venu …

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Dans une tente, à Bruges.

La Féline a du mal à ouvrir les yeux ce matin là, nuit trop courte, trop agitée … en tous les cas, le sommeil lui manque. Elle s’étire tel un chat et pose le pied au sol, rencontrant la douceur d’une peau de bête posée par terre. Elle se trouve dans une tente militaire, étonnant pour la brigande. Le brasero est éteint depuis longtemps et il règne un froid glacial. La Féline jette un regard vers la couche de son frère, vide … Il est déjà debout. A l’extérieur le campement se réveille, les soldats s’agitent.

Félina sourit, la fin de l’aventure est proche. Bientôt ils auront récupéré le sceau comtal et son rôle à elle sera terminé. La vie reprendra alors son cours, mais plus rien désormais ne sera pareil. La Féline a fait des très belles rencontres au cours de ces longues semaines d’errance avec les Forces Spéciales Flamandes, portant un regard neuf sur l’armée, et le sens de l’honneur de certains. Elle a appris à connaître la demoiselle de Lys Lez Lannoy et son père. Elle s’est lié d’amitié avec les soldats, avec le Capitaine des Flandres, tissant même une belle complicité avec lui.

Elle ne sait pas de quoi l’Avenir sera fait, mais elle est certaine qu’elle n’oubliera pas de sitôt ces moments passés avec eux.
La sauvageonne solitaire à fait l’expérience de la vie de groupe, qu’elle n’avait plus connu depuis la Meute de Tarbes, elle est s’est prise aux jeux, ravie de les retrouver chaque soir, ayant apprécié de mettre en œuvres leurs sombres dessins, d’organiser, de planifier. Elle sort grandie de cette aventure.
Mais le temps est bientôt venu de les quitter.

Ses projets … elle n’en a pas d’autre que de celui de se refaire une santé financière ; ces jours avec les soldats ayant eu raison de ses vivres et de ses économies. Elle va également retourner à Dunkerque, retrouver sa nièce, puis à Tournai, attendre Saian qui devrait arriver dans quelques jours et qui lui manque plus qu'elle ne l'aurait pensé.
Ensuite, repos au programme. Elle a également promis à Sieur Van Artevelde d’être présente à l’hommage funéraire en mémoire de sa fiancée, Lunes, disparue prématurément.

Elle finit de s’habiller rapidement, luttant contre ce froid auquel elle n’arrive pas à se faire. Ses yeux tombent sur la dague à tête de Lion, le cadeau de Bayard. Un sourire éclaire son visage lorsqu’elle s’en saisit et qu’elle la glisse dans son ceinturon. Étonnant comme les personnes proches d’elles lui offrent une dague … signe qu’ils l’ont comprise.

Puis la Féline jette sa cape sur ses épaules et sort rejoindre ses compagnons. La journée s’annonce encore riche en évènements, et elle ne veut pas en perdre une miette.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Une colombe blanche, avec une missive à la patte liée par un ruban noir vient se poser sur l'épaule de Temary.

Citation :: Bonjour ma belle.

C’est la Féline qui prend la plume pour t’écrire. Je sais que tu faisais partie de celles et ceux qui appréciaient mon frère, Devillepier. Ces quelques mots sont pour t’annoncer sa mort. En m’aidant à venger Kaelle, mon amie de Dunkerque il s’est pris une dague dans le cœur qui a eu raison de lui.

Devillepier ne croyait pas à une vie après la mort, aussi n’y aura-t-il pas de cérémonie. Pour ma part je vais quitter les Flandres et tenter d’oublier tout cela loin de ce comté qui m’a tout pris. Je vais me promener sur les routes avec Saian.
Peut être le hasard de la vie me ramènera-t-il ici, mais pour l’heure, j’en doute.
J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Félina.

Journée plus que venteuse qui rend Tema casanière, elle préfère de loin rester au chaud que d’aller affronter le vent assez glacial de la journée. Maintenant à Nîmes, la jeune femme s’est trouvé un refuge dans une auberge en attendant la suite du voyage. Occupée à calculer ses réserves pour la fin de la route la jeune femme relève le nez à un pigeon qui vient taper au carreau.

Un volatil qui semble exténué. Tema sourit se disant que celui-ci doit venir de sa Feli mais le sourire s’efface bien vite de voir le ruban noir. D’un coup son cœur se fige, craignant le pire pour son amie ou pour Saian. Les doigts tremblants elle détache la missive qu’elle lit alors que ses yeux deviennent de plus en plus humides sous la mauvaise nouvelle qui lui est annoncée en quelques lignes.

« Mais ?! … Comment ?! …. Impossible !! …Ma feli … »

Ses pensées se bousculent, mille questions l’assaillent alors qu’elle prend de quoi lui répondre au plus vite.

Ma Feli,

Prête à commencer sa lettre par des questions la jeune femme s’arrête. Le moment n’est pas aux questions mais au soutient. Elle pourrait faire une lettre faite de « ça va aller », « la douleur va disparaître », « avec le temps ça ira mieux » et tout un tas de banalités habituelles qu’il est bon de dire dans ces situations difficile mais elle ne veut lui mentir. Ca n’ira pas, la douleur sera toujours là et le temps n’y changera rien.

Après de longues minutes de réflexion mêlée de souvenir de Devil, la jeune femme laisse parler sa plume et son cœur

Un ami véritable est quelque chose de vital
Il est toujours là quand ça va pas, quand tu as mal.
C'est une bonne personne, avec un cœur en or
Qui peut être la plus grosse source de réconfort.

Je ne parle pas d'ami à deux balles,
Qui ne viennent te trouver que quand ils sont mal,
Qui veulent te faire croire qu'ils seront toujours là
Et qui au premier moment primordial, s'en vont déjà.

Pour toi mon amie, je serais prête à tout
Pour toi mon amie, la confiance est absolue
Pour toi mon amie, je donnerai jusqu'à mon dernier sou

Ma Feli si je le pouvais je lui rendrai la vie,
Pour qu’enfin ton cœur arrête de saigner.
Ma Feli si je pouvais je brûlerai le monde entier
Pour qu’à jamais ta vie soit sans soucis.

Je sais, je suis très loin de toi
Mais, toutes mes pensées,
Ne sont rien que pour toi,
Mon amie que je veux aider.

Je serai toujours là.
Tema

La jeune femme se relit et arrive à esquisser un sourire malgré le chagrin qui lui ronge le cœur. Elle rattache le message à la colombe mais garde le ruban noir qu’elle attache à son lien de cuir qui lui sert de collier, une façon pour elle de faire perdurer la mémoire du disparut. Tema regarde la colombe partir puis se laisse aller à sa peine en silence dans la chambre de l’auberge.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Sortie de l'auberge où ils ont passé la nuit, claudicante, elle traîne ses bottes sur le pavé des ruelles de Bertincourt. Elle passe devant les portes des tavernes sans y entrer, traverse le marché sans s'y arrêter et peu à peu ses pas la mènent sur la plage. Il y fait froid, malgré le soleil radieux qui illumine cette journée. La Féline se débarrasse de ses bottes, relève son jupon et s'avance sur le sable frais.

Elle longe la mer pendant un temps qu'elle ne saurait définir, perdues dans ses pensées. Ce soir ils quitteront cette ville dans laquelle ils ne se sentent pas à l'aise, l'accueil de certains leur ayant laissé un goût acre dans la bouche.
Aucun regret quand viendra l'heure de partir et de reprendre la route.

Soudain sa blessure à la cuisse se rappelle à son mauvais souvenir, la forçant à s'arrêter. Elle se défait de son ceinturon portant épée et dagues, le pose au sol et s'assoie sur la sable.

Maudite blessure qui ne veut pas cicatriser, et elle n'a plus de cette potion qu'Avana lui avait confié pour enrayer le mal. Elle sait qu'elle doit la montrer à quelqu'un mais elle ne s'y résout pas, fierté mal placée quand tu nous tiens.

La Féline laisse son regard errer sur la mer, replongeant dans ses pensées, se repassant sans cesse les images des derniers jours de son frère. Elle est obsédée par l'image de cette dague plantée dans son cœur, du regard de son frère sur elle alors que la vie le quittait, ses derniers mots et son dernier soupir. Cette vision ne la quitte jamais, mais le plus souvent elle esquive, pense à autre chose. Mais quand elle est seule, elle se laisse submerger, sans rien pouvoir y faire.

Et là, dans un village portuaire comme celui où son frère a péri, les souvenirs sont plus forts, plus douloureux. Elle doit s'éloigner encore plus des Flandres ; une dernière chose à faire et elle partira pour le Sud avec Saian.

Seule, alors que personne ne peut ni la voir, ni l'entendre, elle s'abandonne à son chagrin et laisse couler ses larmes silencieuses, sans aucune retenue, libérant son cœur meurtri de ce fardeau bien trop lourd à porter mais qu'elle ne veut pas partager.

Plus tard, pour le commun des mortels elle redeviendra la mercenaire, odieuse, froide et agressive, sa seule façon de se protéger et de survivre.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

A Cambrai, sur les rives de l'Escaut

La Féline qui revient du marché erre comme une âme en peine dans les rues de Cambrai.
Envie de ne voir personne.
Envie de fuir la foule
Envie d'être seule
Envie de rien

Ses pas toujours boitillants la mènent hors des murailles de la ville, aux abords de la forêt, près d'une rivière. Si la jeune femme voue désormais une haine farouche à la mer, elle trouve dans la tranquillité des rivières le calme qui seul parvient à l'apaiser.

Elle s'assoit alors sur le rive, son regard se perdant dans la contemplation du paysage. Sa convalescence est longue, trop longue, et la jeune femme bout d'une rage intérieure, sans parvenir à l'exprimer. Elle a besoin d'action, de bouger, mais elle ne sait que faire. De plus en plus souvent, elle tourne son regard vers le Sud, et des images de chevauchées sur les routes du royaume s'imposent dans son esprit.

La liberté, la route ... tout lui manque et elle se sent à l'étroit à ne rester que dans un seul comté. Elle pense à ces lettres qu'elle reçoit de partout, à ses amis loin d'elle, à ce Nord qu'elle voulait tant rejoindre et qu'elle cherche désormais à fuir.
Mettre de la distance ... pour oublier, ou tenter de le faire. C'est la seule solution et elle le sait, mais elle a promit d'attendre, et elle n'a qu'une parole. Cruel dilemme, prise entre deux feux ... encore ... toujours ... L'histoire qui se répète.

Elle soupire, ferme les yeux et croise ses bras sur ses genoux.
Son frère lui manque tant ... c'en est si douloureux ... quand cela va t-il passer ... ?

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

A Tournai. Dans la taverne municipale, sous l'escalier.

Ouch ... Gna bobo tête ...

Un œil qui s'ouvre, puis se referme tout de suite ... trop de lumière, mal de crâne. On la retente, moins crispée. Paupière se soulève, la deuxième fait de même. Le flou se dissipe ... mal.. trop de mal.

Où que j'suis moi ?

Sous elle, du bois : déduction lente, du plancher. Au dessus, du bois aussi, des marches ... un escalier.

Et m... j'ai encore dormi sous l'escalier !!! Aieee .... bobo tête.

Bon deuxième étape, se relever et se sortir de là, le plus discrètement possible, bien qu'elle devine sans peine que la taverne n'est pas vide. Il va falloir ruser, et inventer une excuse à sa présence ici de "bon matin" vautrée sous un escalier.
Elle prend appui sur ses mains, une bonne poussée verticale et hop la voilà sur ses pieds ... ougna ... ça tangue encore. Pas possible elle est encore saoule !!!
En voilà une première pour la sauvageonne, se réveiller boulassée le matin. Un voix qui résonne dans sa tête :

Citation :: 04-03-2009 05:04 : Vous vous êtes levé du bon pied ! Vous êtes en forme et prêt à surmonter les épreuves de la journée !

En forme, en forme !!
Mais ça va pas bien la petite voix, j'ai l'air en forme là ???!!!
Nan mais vise la loque un peu !!

Elle fait un pas, puis deux et se vautre lamentablement sur une chaise.

Tavernier !! Une bière ... heu nan !!! Une tisane !!! Et que ça saute !!!!

Boire pour oublier qu'on a bu, voilà, c'est bien. Demain faudra qu'elle arrête, la bière, c'est définitivement pas son truc !! Elle la retient Zora la rousse et ses tournées assassines ... Tout ça se payera ... mais plus tard ... demain

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Le lendemain, dans les rues de Tournai.

Que s'était elle promis la veille déjà? Ah oui ... la bière, ne plus jamais boire de bière. Bon disons que c'est raté.
Bah heu vi mais hier soir, "A La bonne chope" y avait Nell la tavernière, donc bon elles ont trinqué, fallait bien s'occuper. Une chope, trois guère plus ... Puis ensuite Kat a rappliqué, et les tournées se sont enchaînées ...

Çà en devient flagrant : : la Féline se fait ivrognesse, le climat de Tournai ne lui réussit pas, la tisaneuse devient boulasseuse.

Mais elle est en net progrès quant à son rapport avec les escaliers. Cette nuit, elle n'a pas dormi dessous, mais a bel et bien réussi à le monter à trouver une chambre (gentiment proposé par la tavernière de ses lieux).

Au petit matin, le mal de crâne est encore là, mais l'intensité en est moindre. S'habituerai t-elle ? La Féline décide donc d'aller travailler pour gagner honnêtement son pain, parce que c'est pas tout ça mais depuis qu'elle boit .... ses bourses sont vides. Et ce matin elle n'a plus rien pour payer les tournées de ce soir, gna va pôdu tout !!

Guillerette et déterminée, la voilà donc dans les rues du village de tous ses excès. Elle croise un mendiant, qui fait l'aumône sur le parvis de la mairie.

Bonne mère mon gars, j'ai pas un rond et j'jure que j'mens pas !! Mais bon si tu veux boire un coup il me reste de l'eau dans mon outre.

Elle lui tend, en soupirant et l'homme s'en saisit. Et bah voilà, la nuit elle boit, et la journée elle offre de l'eau ... Chienne de vie, y a pas de justice !

Citation :: 05-03-2009 09:52 : Vous avez donné un verre d'eau à un mendiant. Votre geste a été remarqué (+1 Point de Réputation)

Soudain un pigeon "sorcier" qui se pose à ses pieds, missive à la patte. Elle aurait acheté des fruits réservés. Mince alors ... les rendre ... mais hors de question elle les a mangé les fruits, elle peut pas les rendre, et quand bien même les aurait elle encore, elle les garde. Réservés à la mairie, mais qu'est ce qu'elle en à faire. Elle fait une boule avec le parchemin, la balance au sol et poursuit sa route.

Citation :: Vous venez d'acheter 5 fruits sur le marché à 9,35. Sachez que ces fruits sont réservés à la mairie dans le cadre des contrat cueillette.
Pourriez vous s'il vous plait les remettre sur le marché de Tournai au même prix ?
Si cela n'est pas fait dans les 2
heures, je me verrais dans l'obligation d'ouvrir un dossier contre vous à la maréchaussée de Tournai.

Cordialement

Sergent Khalidia

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Solitude ... Liberté ...

ET voilà que ça la reprend ... elle a besoin d'air, ne veut plus voir personne. Le Tournai de ses souvenirs semble si loin, qu'est donc devenu ce village qu'elle évoquait avec fierté, ses habitants, différents d'ailleurs. Elle ne reconnaît plus rien, et même les anciens du village semblent préférer se terrer chez eux que d'affronter ce que devient Tournai.Certains parlent un langage étranger, ça se "bisouille" dans tous les coins, ça murmure, ça se papouille ... Un vent de mièvrerie s'est emparé de la ville.

Mais la Féline n'est pas Tournaisienne après tout, même si son cœur l'est un peu, alors de quel droit peut elle juger.

Au lieu d'affronter la triste réalité, elle décide donc de partir s'isoler quelques jours dans la forêt. Ensuite, quoiqu'il advienne, elle partira et tournera le dos à ces Flandres qu'elle avaient tant voulu revoir. Y reviendrait-elle un jour ? Rien n'est moins sûr.

Baluchon sur le dos, elle prend la direction de la forêt, besoin de réfléchir, loin du monde.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

A Cambrai, sur les rives de l'Escaut.

La vagabonde est de retour à Cambrai, enfin disons plutôt de passage, elle n'a pas vraiment l'intention de s'attarder.
Ce matin là, ses pas la mènent tout naturellement sur les rives de l'Escaut, vers cet endroit paisible qu'elle apprécie tant. Ici elle peut être seule, ici elle peut laisser libre court à ses réflexion, ici elle oublie le quotidien et ses soucis.

La Féline s'agenouille au bord de la rivière, recueillant un peu d'eau fraîche au creux de ses mains.
Félina s'assoit ensuite, dos contre un vieux saule pleureur, emmitouflée dans sa cape. Il fait froid, mais le soleil est là, bien présent dans le ciel de l'hiver qui se termine ... La nature se réveille doucement, les beaux jours vont arriver ... la chaleur va revenir. Elle espère qu'il en sera de même avec son cœur meurtri par la mort de son frère et tous les évènements de ce terrible hiver flamand, qu'elle n'est pas prête d'oublier.

Désormais, Elle a tourné le dos aux Flandres, elle a fait ses adieux à sa nièce, et elle a repris sa route. Elle n'a pas vraiment d'objectif, si ce n'est mettre le plus de distance possible entre ce comté maudit et elle. Elle se rend dans le Sud, la Normandie pour commencer, puis la Touraine, et son Périgord natal.

Retour aux sources ? Peut être en a t-elle besoin pour se reconstruire, et avancer de nouveau. Elle espère faire de belles rencontres et découvrir cette partie du Royaume qu'elle ne connaît pas, traverser de Poitou et cet Anjou déchirés dont on lui parle partout. Le voyage s'annonce long et compliqué, frontières fermées, armées disséminés dans tous les coins, mais peu lui importe. Elle retrouve sa liberté, la route qu'elle aime tant.

Un sourire se dessine sur les lèvres de la vagabonde, qui retrouve confiance en l'avenir, elle ferme les yeux, et s'endort.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Des mois plus tard, une renaissance.

Comment résumer en quelques mots plusieurs mois de vie, surtout lorsque pendant ce laps de temps, cette dernière a presque changé du tout au tout ? La Féline a tenu la promesse qu'elle s'était faite, celle de quitter les Flandres pour toujours. Certes elle y a laissé Edonice, mais cette dernière a retrouvé sa mère et désormais, son avenir s'écrira loin de sa tante maudite qui ne lui a attirée que des ennuis, et restera à jamais gravée dans sa mémoire cette rencontre, ce loup solitaire qu'elle emporte secrètement avec elle. Elle laisse son blanc bec, Saian mais son petit doigt lui dit qu'il n'aura pas de mal à se consoler de son départ, et l'avenir lui bientôt donnera raison.

Elle a appris depuis qu'elle y était devenue persona non grata, aussi cela la conforte-t-elle dans sa décision.

Le voyage se poursuit donc, seule. La Champagne est vitre traversée, d'ailleurs jamais elle ne s'est attardé dans ce duché, puis c'est la Bourgogne et le Berry.
A ce moment là, l'ennui est omniprésent, l'avenir plus obscure que jamais. Elle ne vit pas elle survit, ne s'arrêtant que pour dormir et manger, passant le plus clair de son temps en selle à chevaucher toujours plus loi, toujours plus vite vers le Sud.

Une rencontre qui lui fait amorcer un premier virage : un Borgne au visage connu, et sa demi sœur. La curiosité la pique, ils font connaissance et elle décide de les suivre alors qu'ils se rendent en BA, pour une raison inconnue de la sauvageonne. Étonnement ils l'acceptent à leurs côtés et les trois voyageurs apprennent lentement à s'apprivoiser.

L'Auvergne ... Varennes ... Le véritable tournant. Un Ange qui disparaît, un Diable qui devient fou, entraînant une foule de mercenaires dans son sillage, parmi lesquelles se trouve la Féline. Première étape de la vengeance, une mairie, mais c'est un échec : les gardes en face ont été prévenus de l'assaut. Les Rouges et les autres quittent donc ce duché, direction la Bourgogne. Une GMF, Princesse de France qui se trouve là au mauvais endroit, au mauvais moment. El Diablo organise son enlèvement, ainsi que celui d'un Pair de France et de sa mini duchesse, et nombres de ses compagnons de route le suivent dans sa folie alors que d'autres poursuivent leur route.
La Rastignac est toujours là, dans l'ombre, discrète mais présente, anonyme parmi les autres. Une troupe de frappa dingues comme elle aime les appeler, torturés de la vie, des fous ... Mais une ambiance comme elle n'en a encore jamais fait l'expérience ... une famille.

Et le "retour" en Anjou, une découverte pour la sauvageonne. La suite de l'histoire ne la regarde plus, pour elle vient le temps de se poser un peu, reprendre des forces, remplir un peu sa bourse avant de repartir pour le Sud, cette Guyenne qui doit lui apporter des réponses sur Guillaume. Mais si elle sait qu'elle doit le faire, l'envie n'y est pas, peur de découvrir que lui aussi est vraiment mort et qu'elle est définitivement toute seule au monde.

Devil ... il lui manque tant ... Son frère, son double.

Saumur est une ville étrange, fief auto proclamé d'une famille toute puissante. Il est presque difficile de se déplacer, respirer sans en avoir leur aval, et la sauvageonne en fait la douloureuse expérience, tentant d'abord de lutter, de s'opposer, elle comprend vite qu'elle a plus à y gagner en acceptant leurs règles du jeu qu'en les affrontant de front.

Et puis cette proposition, émanant d'abord d'Eikorc, puis de Maleus. Les rejoindre, une compagnie qui prend naissance, et ils lui demandent tout deux d'en faire partie.

Contre toute attente, la solitaire, celle qui a toujours refusé de rejoindre la moindre troupe, bien trop éprise de liberté pour se lier à quiconque ... oui celle là même accepte, trouvant là le prétexte qu'il lui manquait pour ne pas se rendre tout de suite en Guyenne, et attirée malgré elle par cette aventure.

Advienne que pourra.

» Le Blanc Bec et la Sauvageonne.
» Du haut de la dune du Pilat
» Un campement au pied de la dune du Pilat