Retrouvailles mouvementées d'Edonice et Félina

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

Edonice arrivait enfin en vue de sa cabane.

Elle n'avait qu'à la regarder pour savoir que quelqu'un y était passé ragulièrement pour que l'endroit ne tombe pas en ruine. L'enfant avait espéré que le voyage lui rendrait la vue mais il n'en était rien. Elle errait toujours dans ce monde en noir et blanc.

Elle poussa la porte de sa cabane et la parcourut du regard. Tout était dans un ordre parfait et elle se pencha sur les lettres qui étaient là. Elle lut le dernier message de Cajoline qui lui rapela le mariage de ses amis. L'enfnat se devait d'y passer pouisqu'elle était revenue en urgence.

Elle sortit le message de la poche de sa jupe, celui si urgent de sa tante.

Citation :: [rp]Edonice,

Je prend enfin mes responsabilités et mon courage à deux mains pour t'écrire. Je vais venir dans quelques jours sur Dunkerque, je dois te voir, te parler. Tenter de t'expliquer pourquoi je suis partie. J'ai mal agit avec toi et j'en assume l'entière responsabilité.

Tu peux refuser de me voir, je crois que je comprendrai, mais moi je sera là, devant ta cabane dans trois jours exactement.

J'ai aussi une nouvelle à t'annoncer qui ne peut se dire que de vive voix, et non pas par missive interposée. Tu avais raison pour tes parents, depuis le départ Edo, et l'idiote c'est moi.

Ta Tante

Félina.[/rp]

Edonice était revenue à temps à Dunkerque. Elle ne voulait pas entendre les explications de sa tante sur la mort de ses oncles. Elle était responsable et elle ne le lui pardonnerait jamais. Mais ses parents ... Se pouvait-il qu'après plus de deux ans, sa tante ait enfin retrouvé leur trace ...

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Elle a chevauché sans s'arrêter depuis Bertincourt, ne faisant que quelques rares pauses pour se restaurer et faire boire l'Alezane. Elle a longé la côté, galopant sur les différentes plages d'Artois, Azincourt, puis Calais.

Son regard a volontairement évité cette mer, qu'elle répugne toujours autant. Si désormais il semble évident que l'océan ne lui a pas pris Guillaume, elle le déteste toujours autant, il est maudit pour les Rastignac.

C'est une Félina épuisée, transpirante et poussiéreuse qui parvient aux abords de Dunkerque, sur cette plage qu'elle a quitté en larmes il y a déjà longtemps. La sauvageonne ralentit l'allure et met sa monture au pas, reprenant pied avec la réalité. Sa blessure à la cuisse la lance, la cicatrice se refait douloureuse, mais ce n'est rien comparé à l'angoisse qui lui étreint les entrailles.
Pour la première fois depuis des années, Félina a peur ... peur d'affronter cette enfant qui la déteste, peur qu'elle lui crache à nouveau sa haine au visage.

Ses doigts se crispe alors qu'elle serre plus fort les rênes. La cabane est en vue.

Arrivée à sa hauteur, la mercenaire pose pied à terre, laissant son Alezane libre de se reposer, puis elle avance sur le pas de la porte. Celle ci est ouverte, et elle aperçoit sa nièce, de dos.

Elle reste quelques secondes sans voix, puis se décide à s'annoncer, d'une voix blanche.

Edonice ...

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

L'enfant entendit son prénom et elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui l'appelait. Un frisson la parcourut et la petite prit le temps de se calmer avant de se retourner.

Si elle ne maîtrisait pas le sang des Rastignac qui était en elle, cette rencontre allait se solder par une dispute violente et elle ne saurait pas pour ses parents.

Edonice enfonça profondément ses ongles dans les paumes de sa main, retenant les larmes et la haine qu'elle ressentait pour cette femme. Félina l'avait défendue lorsqu'elle l'avait retrouvée. Elle avait toujours été dure mais la petite avait compris. Mais cet abandon ...

Comment sa tante, la seule famille qui lui restait, avait-elle pu l'abandonner à Dunkerque avec les cadavres de ces deux oncles dont la Féline était responsable aux yeux de l'enfant ?

Lentement, Edonice se retourna et découvrit sa tante, toujours de ce regard qui ne voyait plus qu'en noir et blanc. Aucune formule de politesse ne sortit de ses lèvres et c'est la borieusement qu'elle parvint à articuler un :

"Félina ..."

La jeune femme avait persisté pendant des mois à ce qu'Edonice ne l'appelle plus tata et pour la première fois, l'enfant accédait à sa requête.

"J'ai arrêté mon voyage à travers les Flandres pour l'Comté pour pouvoir t'rencontrer. Qu'as-tu à m'dire ?"

La petite fille ne parvenait pas à faire plus poli. Elle avait déjà du mal à retenir ses pulsions premières qui voulaient qu'elle se jette sur sa tante, sa dague à la main.
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Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Dans un monde idéal la tante sourirait peut être à sa nièce.
Dans un mode idéal, elle se jetterait peut être dans ses bras.
Dans un monde idéal, elle la supplierai de la pardonner.
Dans un monde idéal, la femme et la fillette se comprendraient sûrement.
Dans un monde idéal ...

Soupir ... de monde idéal il n'en est pas question ...

La Tante cherche les mots.
La Nièce retient sa colère.

Félina avance d'un pas timide, et entre dans la cabane. La courageuse mercenaire, qui a tué, insulté, volé, traqué ... elle fait pale figure en cet instant. Elle a peur ... oui elle le réalise avec grand mal, elle est littéralement morte de panique devant ce petit bout de femme qui la regarde avec tant de haine.

Elle ne fait pas un pas de plus, ne lui propose pas de s'asseoir, ne la laisse pas attendre plus longtemps.

Elle ferme les yeux, essayant de réfléchir comme dire cela. Comment commencer, lui dire les raisons de son départ, ou lui annoncer la nouvelle.

Elle choisit la deuxième solution, espérant qu'après avoir entendu cela, Edonice sera plus enclin à écouter ses explication et qui sair, peut être à accepter ses excuses ..

Elle affronte enfin son regard.

Edo ... ton père ... tes parents ...
Ils ... ils sont vivants ...

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

Edonice attendait que sa tante parle. La jeune femme fit quelques pas dans la cabane puis s'immobilisa. L'enfant savait bien qu'une réunion de famille n'aurait pas dû se passer ainsi. Là, on sentaity plutôt une tension guerrière entre la tante et la nièce.

La petite fille attendait ce que Félina lui avait préparé et le choc fut rude quand elle entendit ces simples mots :

Edo ... ton père ... tes parents ...
Ils ... ils sont vivants ...

L'enfant sentit un gouffre souvrir sous ses pieds. Elle crut qu'elle allait s'évanouir et dû se retenir à la table pour ne pas s'écrouler. Elle avait toujours soutenu que ses parents étaient vivants mais au fond d'elle-même elle n'y croyait pas. C'était plus pour contredire sa tante que par conviction pure.

"Mes parents en vie ?"

Edonice reprit les mots pour mieux les comprendre. Elle était blanche comme un linge, et son coeur s'accéléra.

"Tu les as vu ? Où sont ils ?"

Toute animosité avait disparu dans la voix de l'enfant. Elle ne pensait plus qu'à ses parents, et en cet instant ne voyait en sa tante qu'une messagère de l'espoir.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Félina aurait bien besoin de s'asseoir, mais elle reste là, plantée sur ses jambes, légèrement tremblante, mais rassurée de voir qu'Edonice semble disposée à l'écouter.

Non je ne les ai pas vu Edo, j'ai reçu une lettre d'une ancienne connaissance. Tu sais lire je crois alors regarde.

Félina sort de sous sa cape une missive et la tend à sa nièce, la laissant prendre lentement connaissance de la teneur du message d'Enored.

[rp]

Citation :: Félina,

Je sais que tu m'as dit avoir perdu tes frères mais ... Guillaume est en vie. Il n'est pas mort. A l'heure actuelle il est quelque part dans le sud.

Je pense qu'après avoir lu ce qui va suivre tu vas me détester mais qu'importe.

J'ai il y a quelques années, décidé de repartir en mer. Rapidement, j'ai réussit à trouver un bateau pirate. C'est ce que je suis Félina, une pirate, une guerrière des mers. Bref, j'ai rapidement réussit à devenir Capitaine sur ce bateau. Seule moyen pour une femme de survivre à bord.

Un jour, j'ai décidé d'attaquer un navire marchand et je me suis retrouvée, face à Guillaume. J'ai refusé de le combattre, il a été blessé par un de mes hommes. Homme tué par Cassandre d'ailleurs. J'ai demandé au doc de le soigner. L'équipage l'a mal prit, ils se sont mutinés. Seul le doc est resté avec moi.

Nous avons, suite à l'attaque, tant bien que mal réussit à gagner les côtes de Guyenne et le bateau de Guillaume s'est échoué sur une plage.

Cassandre m'a raconté avoir mis sa fille dans une barque pour la sauver.

Quand nous avons voulu débarqué, nous nous sommes fait attaqués et Guillaume a été séparé de nous. Il est en vie, mais quelque part dans les abords de la Teste.

Je sais pas où tu es, je sais même pas si mon corbeau te trouvera mais... je ne pouvais garder cela pour moi. Il fallait que je te dise que ton frère est vivant.

Là on est près de Bertincourt, et on va vers les Flandres...

Enored.

[/rp]
Elle la laisse lire, et ensuite elle essaiera de lui parler de Devil et son attitude la nuit de sa mort. Puis elle partira, et la laissera, sa mère ne devrait plus mettre longtemps à la retrouver.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

Edonice, toujours silencieuse, prit le parchemin en tremblant. Elle lut le parchemin une première fois de manière approximative puis prit le temps de le lire une seconde fois, lentement, pour être bien sûre de tout comprendre.

Elle releva alors les yeux vers sa tante et balbutia timidement :

"Papa est en vie... dans l'Sud."

La petite fille sentit des larmes descendre sur ses joues.

"Et maman ? Elle est avec ton amie ? Sur les ch'mins ? Elle vient vers les Flandres ? C'est loin Bertincourt ?"

L'enfant avait oublié en cet instant toutes les rancoeurs envers sa tante, elle ne voyait que l'espoir de retrouver enfin ses parents.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La Féline aussi émue que sa nièce, s'approche d'elle. Mais elle secoue la tête de droite à gauche pour toute réponse à ses questionnements.

Je ne sais pas Edonice ... je ne sais que ce que j'ai lu là. Je pense que ta mère va venir te chercher ici, tu ne dois pas bouger, elle te trouvera.

Quand à moi, je dois retrouver Guillaume, il le faut. Et puis ... je n'ai plus rien à faire ici, ta mère va s'occuper de toi désormais, moi je n'en ai eu ni le courage, ni la force.

Les Flandres m'ont pris Devil ... et tu peux croire que je t'abandonne .... ce n'est pas le cas ... je fuis par pure lâcheté le souvenir trop douloureux de la mort de mon frère. Ce n'est pas contre toi Edonice, c'est juste que je n'en ai pas la force.
Pardonne moi si tu le peux ... moi je ne peux pas me pardonner sa mort, c'est ma faute.

Elle fait une pause et ose lui poser une dernière question, d'une voix presque éteinte, dans un murmure, son regard fuyant le sien.

Avant que je parte ... accepterais tu de me dire où ... où est enterré Devil ... s'il te plaît.

La Féline relève le visage vers la fillette, presque suppliant.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

Edonice qui depuis des mois renaclait sa vengeance contre sa tante, avait rêvé lui faire payer de milles manières la mort de sa famille, se retrouvait comme tout enfant devant une peine véritable, désarmée.

Pour la première fois de sa vie, elle ne voyait pas Félina la guerrière sans coeur qui ne lui avait prodigué aucun calin, qui ne lui avait jamais dit un mot d'amour, elle voyait une femme, une soeur qui souffrait alors qu'elle retrouvait l'espoir.

Sa maman était en vie, elle allait arriver, elle n'avait qu'à pas bouger. La petite pouvait bien faire cela. Quant à son père, Edonice ne doutait pas que sa maman, elle, saurait le retrouver. Et face à cette douleur qu'elle sentait chez sa tante, Edonice se sentait coupable d'être un peu heureuse après tant de malheur.

Alors lorsque sa tante la supplia de lui indiquer la tante de Devil, l'enfant n'eut pas la force de lui refuser sa requête. Bien des fois, elle s'était imaginée dans cette position, où se serait sa tante qui supplierait et elle qui lui refuserait sa requête. A chaque fois, Edonice riait, se vengeait et ne lui donnait pas satisfaction.

Mais là, sortie de ses rêves, l'enfant ne pouvat se résoudre à la cruauté.

"Il est enterré près d'ici. Avana m'a aidée."

La petite, en tremblant, glissa sa main dans celle de la Féline.

"Je préfère t'prévenir d'suite, mon autre oncle repose près d'lui. J'veille aussi sur sa tombe."

Edonice espéra que cela suffirait à Félina pour comprendre que l'enfant ne voulait pas de scandale près des deux tombes qu'elle prtégeait de ses soins.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Félina ne rechigne pas quand une main d'enfant se glisse dans la sienne. Elle sait le moment qu'elle redoute tant être sur le point d'arriver. Elle va devoir affronter la réalité en face, et accepter une fois pour toute la mort de celui qui était tout pour elle : son frère Devillepier. Et cela passe par là, elle doit voir sa tombe, elle doit réaliser qu'il n'est plus rien d'autre qu'un tas de terre ...
Une chape de plomb pèse soudain sur le cœur froid de la sauvageonne et un nœud lui étreint la gorge.
La courageuse mercenaire se sent soudain privée de tout courage, et sans s'en rendre compte elle serre plus fort la main d'Edonice dans la sienne. Elle se crispe légèrement quand cette dernière lui avoue avoir enterré de Blayac aux côtés de son frère ... Les deux oncles maudits ... le meurtrier et l'une de ses victimes, réunis dans la mort. Pathétique ... mais si triste en même temps.

La Féline inspire une large bouffée d'air frais, et rassemblant le peu de force qu'il lui reste en cet instant, elle plonge son regard sombre dans celui de sa nièce.

Montre moi Edo ... montre moi où ils sont ...

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

La petite fille serra un plus ses doigts dans la main de sa tante et doucement, presque en murmuant, elle prononça un faible :

"Viens."

En cet instant de faiblesse de Félina, la petite découvrait qu'elle pouvait bien plus facilement qu'elle le croyait pardonner à sa tante. Edonice avait nombre de défauts mais elle n'était guère rancunière et c'est le coeur gros qu'elle décida de conduire sa tante près de la tombe de son frère.

La petite fille avança vers la porte, tenant sa tante par la main.

Elles sortirent sur la plage, contournèrent la cabane, laissant la mer derrière elles. La tante et la nièce n'eurent que quelques pas à faire pour arriver près de la petite rivière.

"Avana les a enterrés où je lui ai demandé. Près de la rivière, où ce n'est plus du sable. Et ils peuvent voir la mer..."

La voix de la petite fillle se brisa, mais elle poursuivit sa marche. Elles remontèrent un peu le cours d'eau et l'enfant s'arrêta près de jeunes arbres, encore des pousses mais que l'enfant avec attention.

"Ils sont là... J'ai planté... ces arbres... sous eux ..."

Edonice sentait l'émotion la gagner.

[color=violet"J'ai pensé... qu'il valait mieux... pas d'signe... Avana m'a dit... qu'personne... d'vait savoir..."[/color]

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La Féline suit la fillette, sans lui lâcher la main et s'arme de courage pendant les quelques mètres qui la séparent du lieu où repose son frère. Elle écoute les explications d'Edonice et en entendant sa voix se briser, elle lui serre d'instinct plus fort la main. Toute colère envers l'enfant s'est évanouie, et elle se rend compte que la petite a connu tellement de malheurs en quelques années. Elle a fait preuve d'un courage dont peu d'enfants sont capables, et la tante ne peut s'empêcher d'être fière d'elle, elle est décidément une vrai Rastignac, la grâce et le courage de sa mère, la force et la fierté de son père.

Arrivée devant deux mottes de terre, au dessus desquelles poussent deux jeunes arbrisseaux, la Féline sent son coeur manquer un battement. Pas de pierre tombale, pas de plaques avec leur nom ..

"J'ai pensé... qu'il valait mieux... pas d'signe... Avana m'a dit... qu'personne... d'vait savoir..."

Elle s'agenouille devant les deux mottes, sans lâcher la main d'Edonice.

Tu as eu raison Edo ... Devil n'aurait pas voulu que son nom soit inscrit ici, lui qui a toujours aimé rester dans l'ombre.

De longues minutes passent, pendant lesquels la féline ne dit pas un mot. Elle croit pas en Aristote, ni en une vie après la mort ... Pour elle, Devil n'est plus, et ne survit que dans la mémoire des vivants.

Soudain, elle lâche la main de sa nièce, sort une dague de son ceinturon, celle au manche orné d'une tête de Lion, offerte par le Capitaine de Flandres, Bayard. Seul ce dernier pourrait comprendre toute la signification de ce geste.
Elle se saisit d'une des mèches de sa longue chevelure brune et la tranche d'un coup sec. Puis elle l'enroule dans sa main,et l'enterre au milieu des deux tombes, ne sachant pas celle où repose Devil, et ne voulant pas le demander à la petite.

Adieu frérot ... songe t-elle.

Puis elle se retourne vers sa nièce, et la voix vibrante d'émotion, ne parvient qu'à lui dire ces quelques mots , qui pourtant veulent tout dire pour elle.

Je te demande pardon Edonice ...

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

"Edonice"

La petite fille avait guidé sa tante jusqu'à la tombe puis elle avait fait quelques pas en arrière. Edonice savait que la Féline risquait de ne pas aimer que la nièce la voit dans ce moment de faiblesse.

L'enfant s'était alors emparée du petite seau qu'elle laissait là et elle était aller puiser de l'eau la rivière. Les pousses d'arbres étaient jeunes, elles avaient besoin de soin. Edonice venait d'arroser ses cultures quand sa tante se tourna vers elle :

Je te demande pardon Edonice ...

L'enfant resta un instant pétrifié. Se pouvait-il que ce soit aussi simple ? Que la petite oublie tout aussi facilement et donne son pardon ? Elle songea alors à son père qui ne pardonnait rien, le sang des Rastignac était ainsi, mais aussi à sa mère, toujours douce malgrè un caractère bien trempé.

En cet instant, ironie du sort, c'est le sang des Blayac qui parla en elle. Il n'y avait pas que des monstres dans cette famille et sa mère était toujours pour elle un mélange entre un ange et une fée. C'était tout ce qui lui restait, une image parfait d'une femme blonde et belle comme celle des icones.

Edonice se jetta alors dans les bras de sa tante, pleurant toutes les larmes de son corps.

"Ca été si dur quand tu m'as laissée tata... J'avais tant b'soin d'toi... Tu sais mes yeux... C'est jamais r'venu... Et j'étais toute seule... Heureusement qu'y'avait mémére et les autres qu'sont si gentils avec moi..."

Et la petite fille oublia pour un instant tout ce courage qu'elle s'obligeait à avoir devant tout le monde, cherchant dans de nombreuses activités à meubler le vide de sa vie d'enfnat de 8 ans. Contrairement aux autres gamins, elle n'avait pas de famille, pas d'amis de son âge, pas de jeu. Elle était une enfnat qui avait grandi trop vite et que son âge ratrappait enfin, dans les bras de sa tante.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Félina reste un moment comme statufiée quand la petite se précipite dans ses bras et se met à pleurer à chaude larmes.

"Ca été si dur quand tu m'as laissée tata... J'avais tant b'soin d'toi... Tu sais mes yeux... C'est jamais r'venu... Et j'étais toute seule... Heureusement qu'y'avait mémére et les autres qu'sont si gentils avec moi..."

Peu à peu, les bras de la sauvageonne se referment sur le corps tremblant de la fillette, et se mettent à la serrer avec force, peut être trop d'ailleurs. La Féline met un moment à réaliser que des larmes coulent aussi le long de son visage, sans qu'elle puisse rien faire pour l'empêcher. L'une de ses mains remontent dans le dos de l'enfant, et viennent tendrement lui caresser les cheveux. Les gestes ne sont pas réfléchis, la tendresse est une nouvelle expérience pour la mercenaire qui n'a que très peu reçu ce genre de marques d'affections tout au long de sa vie.

Mais en cet instant, elle n'est plus qu'une femme, sans défense face au chagrin d'une enfant, et elle même inconsolable. Elle s'accroche à la petite comme celle ci s'accroche à elle, et les paroles d'un homme à qui elle s'est confiée il y a peu lui reviennent en mémoire.

Si on ne peut plus rien changer au passé, on peut construire ce que demain sera.

Il avait raison, et Félina le comprend seulement maintenant.

Après de longues minutes, Félina se détache un peu d'Edonice et plonge son regard embué dans le sien.

Edonice ... Maintenant tu ne crains plus rien. Ta maman va bientôt te retrouver, elle ne doit plus être loin. Tu ne seras plus jamais seule.
Pour ma part, je dois partir, non que je t'abandonne, mais j'ai trop de douloureux souvenirs ici. Je vais chercher ton père, remuer ciel et terre pour le trouver, et nous nous reverrons, je t'en fais la promesse.

Félina fait alors un geste dont elle se serait crue incapable, elle glisse sa main sur la joue de sa nièce, essuyant une larme qui s'y trouve et vient l'embrasser avec tendresse.

Je t'aime Edo ... mal sûrement ... mais je tiens à toi.

Puis elle se redresse, visiblement gênée de s'être ainsi laissé aller, mais libérée d'un poids énorme qui pesait sur elle depuis des mois. Il est temps pour elle de partir, elle ait qu'elle n'aura pas la force d'affronter Cassandre, elle a aidé à tuer son frère, elle n'a pas pu sauver Devil, elle a abandonné Edonice ... Elle doit fuir, avant qu'elle arrive en Flandres.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Edonice ne comprenait qu'à peine que cette femme soit sa tante qu'elle onnaissait depuis bientôt trois ans. Pour la première fois Félina avait des réactions tendres, des gestes doux et même des paroles d'amour.

Si sa tante pouvait ainsi changer, sa mère pouvait bien arrvier et son père être en vie.

"Tu pars ?"

L'enfant savait qu'il était inutile de tenter de retenir sa tante. Elle partait parce qu'elle le devait. C'était encore une fuite, mais cette fois-ci vers son avenir. Edonice comprenait que Félina ne voulait pas rester.

A l'inverse de sa tante, la petite s'était trouvée une place en cette ville de Dunkerque et elle s'était fait des amis un peu partout en Flandres.

"J'comprends qu'tu t'en ailles. C'est ta vie. T'es comme ça. C'est pas qu't'aimes pas les gens, c'est qu'tas peur d'les aimer."

Edonice ferme sa bouche sur sa dernière question. Elle aurait envie de demander à Félina pourquoi elle est ainsi mais l'enfant n'ose pas. Elle sent que ce ne sont pas des choses de son âge. Peut être plus tard...

"J't'aime aussi tata, et j'espère qu'maint'nant j'aurai d'tes nouvelles."

La petite fille se redressa déposa un baiser sur la joue de sa tante avant de se ressaisir quelque peu.

"Tu pars d'suite ou tu repasses par Dunkerque ? Si t'as b'soin d'que'que chose tu peux prendre dans ma cabane."

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Dernier adieu, qui ne sera qu'un au revoir à durée indéterminée. Baiser de sa nièce qu'elle accepte, sourire timide à ses mots ...

La Féline se retourne vers la tombe de son frère, lance un dernier regard.

Une nouvelle vie commence, sans lui ... réconciliée avec sa nièce ... le cœur plus léger.
Son avenir est plus flou que jamais. Elle sait qu'elle doit partir, elle doit retourner là où elle est réellement heureuse : sur les routes.
Puis elle refait face à Edonice.

Je pars maintenant Edo ... je passe déposer quelque chose pour le diacre en sa taverne, et je m'en vais.

Nul besoin de faire durer le moment, dans quelques temps Edonice aura retrouvé sa mère, et elles trouveront ici la paix et le bonheur qu'elles méritent toutes deux. Pour Félina ... le bonheur n'est pas accessible, et elle ne le cherche même pas. Seule compte sa liberté, celle là même qui la fait vivre et avancer.

Au revoir Edo ...

Félina siffle l'Alezane qui revient vers elle au petit trop, puis elle remonte en selle. Sa cuisse ne l'a fait plus souffrir ... merci la belle rencontre en Artois ... Elle peut désormais partir. Elle donne des talons, et tourne le dos à la mer, direction la taverne du Camérier.

Mercenaire Messages : 542 Date d'inscription : 25/08/2008

Edonice

Félina partait et cette fois encore Edonice sentit les pleurs couler sur ses joues. Les goûts de ces larmes n'avaient pas l'amertume de la fois précédente. L'enfant comprenait un peu mieux sa tante parce que celle-ci s'était légèrement dévoilée pour une fois et Edonice elle-même murissait et ne connaissait pas que des choix faciles pour sa jeune vie.

Elle lèva un bras pour faire signe à sa tante et lui cria :

"R'voir tata."

La petite sourit malgré sa tristesse, elle savait que la Féline avait horreur de ce nom.

"J't'écrirai et quand j'prendrai la route à mon tour, j'espère qu'j'te croiserai à nouveau au détour d'un ch'min pour m'protéger."

Le cheval s'éloigna sur la plage et l'enfant ne voiyait que le dos de sa tante. Lentement, elle retourna vers sa cabane et réalisa qu'elle était à nouveau seule, sans famille.

Ce n'était plus des larmes qui s'échappaient de ses yeux mais de lourds sanglots qui la prenait. Elle entra dans sa maisonnette, ferma la porte et s'écroula sur son lit. Elle tenta de penser à ses amis si chers qui étaient pour elle mieux que la plus attentive des familles, mais souvent dans les profondeurs dans la nuit, quand elle se réveillait en sueur de tous ces cauchemars qu'elle faisait toujours, il lui manquait quelqu'un pour la réconforter.

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