Les tribulations du conseil : Ghent

La petite fille venait d'arriver à Ghent. C'était la première fois qu'elle venait en cette ville et elle espérait retrouver les autres Conseillers pour le tour des Flandres.

En attendant elle se promenait à travers les rues de la ville, un peu désorientée par l'absence de la mer. L'enfant n'était pas née dans le Nord du Royaume mais elle avait toujours eu les vagues près d'elle. Là, elle avait un peu de mal à s'orienter.

Edonice prit son dernier pain, se demanda si à Dunkerque ils avaient bien reçu sa première lettre et songea qu'elle pouvait encore attendre un peu avant de leur écrire.

Elle devait avant tout s'occuper du Comité des Fêtes flamand, espérant rencontré en ville les membres du Comité local. L'enfant ressortit les parchemins qu'elle avait préparé et s'en alla chercher où elle pourrait l'afficher.




"Flamands, Flamandes,

Le Comité des fêtes de votre Comté recrute.

Après plusieurs semaines d'abandon suite au décès de Kaelle, notre chambellan bien aimée, nous tentons de relancer ses activités.

Venez nombreux vous inscrire afin de redonner un peu de vie au Comté et de distraire les habitants de toutes les Flandres.

Voici l'adresse des bureaux, http://c-d-f-c-f.forums-actifs.com/forum.htm, nous vous y attendons.

Edonice,
Responsable du Comité des Fêtes flamand."



Puis la petite fille repris son errance dans cette ville où elle se perdait. Elle dormit une nuit dans une auberge en attendant que vienne le Conseil. Aucune rumeur n'arrivait à elle et elle commençait à croire qu'elle s'était trompée de ville.

Elle gagna le marché, cherchant du regard d'autres conseillers.

--Preambule

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Le ciel était couvert, pas de pluie mais l’humidité se faisait sentir dans la bonne ville de Gent. Chacun vaquais à ses occupations, l’arrivée du Comte et du conseil ayant été retardé, les villageois avaient reprit le cours de leur vie, tranquillement.

C’est en fin de matinée qu’on entendit le bruit de sabots sur la route entre Tournai et Gent. Les curieux purent voir, au loin, la caravane Comtale qui s’approchait. Certains conseillers étaient venus seuls, depuis leur village d’origine, et étaient arrivés la veille. Les plus actifs avaient même commencé à travailler en attendant le reste du conseil.

Le cortège s’approchait de la ville. On pouvait voir la garde personnelle du Comte qui en assurait la protection. Chacun connaissait parfaitement son rôle et chaque recoin, susceptible d’abriter une embuscade, était minutieusement inspecté.
Les conseillers présents ainsi que les civiles les accompagnant, semblaient paisible et peu soucieux du retard prit Chacun sachant que le temps consacré au villageois serait le même quoiqu’il arrive…

Le cortège arriva dans la ville de Gent, accueilli par une foule de badauds rangés de chaque côté de la rue principale, menant sur la grande place.
Le Comte ainsi que ses conseillers saluèrent la population tout au long du passage, ne prenant pas le risque de serrer des mains qui pourraient les entraîner sur le pavé …

Arrivé sur la grande place, chacun mit pieds à terre. On pouvait voir les petits gens qui s’affairaient à monter la tente Comtale, non pas pour installer un campement mais pour recevoir les Gentois désireux de poser multiples questions au conseil.

Ballots de paille servant de sièges, bien recouverts pour protéger le séant de chacun. Des planches posées sur des tréteaux pour faire une table où seraient posé certains dossiers, nécessaires pour pouvoir répondre aux villageois. De chaque côté et au centre (à côté du Comte…) furent installés des fûts de blanche de Bruges.
Chaque conseiller prit place, prenant soin de laisser un siège libre aux côtés du Comte afin que le maire de Gent vienne s’y installer.
Les civils s’installèrent derrière les conseillers afin de laisser place aux premiers concernés et aussi de pouvoir participer aux débats s’ils le souhaitaient.

Une fois tout en place, il ne restait plus qu’à attendre les conseillers qui erraient dans la ville et les villageois désireux de poser leurs questions…

La petite regardait avec envie une belle pomme, lorsqu'elle entendit un brouhaha. En un rien de temps, une foule dense la bouscula se précipitant vers un bruit de trompettes.

L'enfant qui n'était pas lourde fut projetée comme un fétu de paille sur les pavés et elle n'eut que le temps de se cacher sous un étal pour ne pas être piétinée.

Le marché vide, Edonice sortit de sa cachette, se releva, épousseta tant bien que mal sa seule jupe et tendit l'oreille. Les trompettes devaient sonner l'entrée du Comte dans la ville et elle, elle était là à attendre le déluge.

Elle ramassa son baluchon, prit dans sa main le bord de sa jupe et courut à perdre haleine dans les rues. Elle ne voulait pas être en retard, elle qui était en avance.

Les mêches rebelles de ses cheveux chatains s'échappèrent de sa coiffure et volait autour des joues devenues rouges. La foule devenait dense et l'enfant ne pouvait plus courir. Bientôt, elle ne put plus même avancer.

Elle avait beau dire, en criant :

"Laissez-moi passer, j'suis Conseillère, suis la Porte-parole des Flandres."

On ne l'écoutait guère. Au mieux on riait, certains se moquaient de ses vêtements ou de son âge sans plus bouger. La petite avait un peu hérité de la patience de sa mère, mais il y avait surtout le sang des Rastignac qui coulait dans ses veines, le même que celui de sa tante Félina.

L'enfant sortit la dague que sa tante lui avait offert et se mit à picoter les côtes de la foule récalcitrante. On ne l'empêcherait pas si facilement de faire son devoir, ce pour quoi elle avait été élue.

Après bien des discussions, de petits coups de dagues et de grands cris, Edonice sortit de la foule compacte et parvint devant la tente du Comte. Elle rougit songeant à l'image qu'elle donnait, surement plus celle d'une petite sauvageonne qu'une conseillère. des cheveux en bataille, une jupe mise à mal et une dague à la main. Les gardes risquaient bien de ne pas la reconnaître et de lui tomber dessus.

La petite fille cacha sa main armée derrière son dos et tenta maladroitement une révérence.

"Sire Comte, suis à votre disposition pour la poursuite d'ce tour des Flandres."

Edonice se releva et sourit aux conseillers assemblés derrière Wuggalix. Pourvu que quelqu'un le reconnaisse avant que le garde qui marchait sur elle ne l'arrête tout bonnement pour trouble de l'ordre public.

Wuggalix

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Alors que certains gardes se pressaient déjà pour arrester la jeune dunkerquoise dont les événements et la poussière avait faict plus ressembler à une vagabonde qu'à une conseillère. Le Comte qui avaict esté alerté par le chahut se mit à sourire et leva une main, ce qui stoppa net les précautions que s'apprestaient à prendre les gardes comtaux.

Ravi de voir sa Porte Parole déjà sur les lieux, et quelque peu amusé de la voir avoir quelques solutions très "familiales", aux problèmes auxquels elle doit faire face... Le Patriarche de Clairambault l'invita à venir s'asseoir près de lui.

Quelle entrée demoiselle, content de vous revoir.

Puis allant s'appreter à inviter les Genthois à lui donner leur doléances, le Comte des Flandres se reprit et dict d'abord à la jeune dame.

Venez donc vous asseoir non loin de moi.

Se tournant alors vers la foule qui se pressait, Wuggalix se leva de son siège et s'éclaircit la gorge... Il réajusta sa couronne pour faire bonne figure et trempa une chope de blanche dans l'tonneau à ses cotés, puis la but afin de s'humidifier la gorge.
Une fois la chope reposée il dict alors.


Genthoises, Genthois,

Me voila de retour en vostre belle ville, et je suis à disposition afin d'entendre toutes vos doléances, questions, ou demandes... Mais vous vous devrez de venir trinquer pour cela !