Rastignac: le RP
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Rastignac: le RP

L'aventure Rastignac archivée ici. Bienvenue dans l'un des Rp les plus prolifiques des Royaumes Renaissants.
 
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 Chapitre 1 : Judith

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Cassandre
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Cassandre


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MessageSujet: Chapitre 1 : Judith   Chapitre 1 : Judith Icon_minitimeDim 24 Fév - 21:27

Jean-jean venait de tuer le dernier soldat du Baron. Il entendait le rire sonore de Guillaume à ses oreilles, celui plus cristallin de Judith et la joie exploser dans les poitrines des autres hommes. Ils y étaient parvenus. Encore une fois. Le guerrier sourit à Judith, c’est elle le vrai chef de leur troupe.
Quelques semaines plus tôt, Judith, avait échoué au Castel de Rastignac, demandant pitance pour la nuit. Fidèle à sa réputation, le baron ne résista pas au premier de ses sourires. Le soir même elle était dans son lit. Comment aurait il pu refuser?
Jean-jean la regardait, radieuse, souriant à ces richesses qu’ils venaient de dérober. Judith était belle, mais surtout elle savait jouer de tous les atouts dont Dame Nature l’avait parée. Brune au teint blanc, aux grand yeux verts comme la prairie, ses lèvres charnues demeuraient toujours entrouvertes, comme attendant un baiser du premier venant. Ses formes étaient généreuses sans être alourdies et Jean-jean n’avait qu’à fermer les yeux pour la revoir nue sur lui, éclairée seulement par la lune.
« Ça ne va pas ? »
Le guerrier sursauta, il n’avait pas remarqué qu’elle s’était approchée de lui, et maintenant elle le regardait dans le fond de ses yeux sombres, comme pour percer les pensés de cet homme qui n’en avait guère.
« Pas d’souci, ma belle. Plus qu’à dégager en vitesse. L’Baron n’va pas nous compter fleurette après ça »
Le rire cristallin de Judith qui les accompagnait lorsqu’ils montèrent sur leurs chevaux et la troupe d’un vingtaine de mercenaire se mit en route vers le Périgord. Ils quittaient ce village de pêcheurs près de la mer, pour les terres. Si le Baron les poursuivait, ils descendraient vers le Sud, les montagnes, et passeraient la frontière pour l’Espagne.

Comment auraient-ils pu imaginer alors une telle barbarie ?

Le Baron de Rastignac entra dans une rage folle lorsqu’il apprit que des bandits venaient de piller son butin de guerre contre le Seigneur de Paillac, son voisin. Moins de deux heures après le délit, son fidèle Garett, le lieutenant de sa garde, partait avec la plupart des hommes disponibles alors qu’il convoquait sa dévouée Fanchon, intendante du domaine.
« La garce, la garce, la garce ! hurlait le baron.
- Qui, mon seigneur ? demande humblement la servante, en cachant sa joie.
- L’autre traînée ! La Diablesse, cette Judith, la putain de Guillaume ! »
Le baron brandit alors un parchemin qu’un coursier Comtal venait de lui apporter.
« Regarde ! Mais regarde ! Ce bâtard et sa bande sont recherchés dans quatre comtés ! Et ils étaient là, dans mon château, il y trois jours avec elle ! Ils m’ont tout pris, celui là était formel. »
Fanchon ne jeta les yeux qu’une seconde sur le corps aux pieds du Baron. L’homme avait quelques blessures et c’était manifestement sauvé de l’attaque pour prévenir son maître. Celui-ci eut moins de pitié que les bandits, une des dagues de Rastignac était plantée en travers de sa gorge.
« Tous, ils me le paieront tous, et la Judith…. »
Sourire cruel, lueur sadique dans le regard, même si Fanchon avait toujours détesté la jeune femme qui avait écarté un temps son maître d’elle, la servante eut pitié pour Judith. Elle connaissait la barbarie de son Seigneur, elle savait qu’elle être cruel, il pouvait être.
Elle se souvenait de ses 14 ans, d’un cheval rencontré, de son père qui la vendait moins d’une heure plus tard à son Baron contre quelques écus. Elle avait eu le malheur de plaire au Seigneur. Elle était encore en train de poser ses maigres affaires dans un coin de la cuisine qu'on lui avait octroyé qu'il en avait fait une femme. Elle se souvenait de l'humiliation devant les domestiques qui poursuivaient leur tâche, de ses pleurs ensuite et du travail toujours. Maintenant elle gouttait encore à la cravache lorsqu’il était furieux, à ses bras lorsqu’il en avait envie, ou à ceux de ses invités ou des soldats qu’il voulait récompenser, mais elle savait que cela n’était rien en comparaison de ce qu’il était en train d’inventer pour Judith.
« Elle et son bâtard de Guillaume je les veux vivants, et nous savons tous les deux combien Garett est obéissant. Et alors là… »
Le baron avait attiré Fanchon contre lui, main qui descendait sur ses reins, comme l’autre s’emparait avec force d’un sein.
« Jamais aucune femme n’aura subi ce que je vais lui faire, et son Guillaume assistera à tous ses supplices. »
Rire sadique comme il enfoui sa bouche dans son cou, venant mordre avec rage la peau encore tendre de la servante avant de la basculer sur la table et de lui relever ses jupes.
« Applique toi ! Faut que je me détende. »

Ils chevauchaient depuis quelques heures seulement lorsque les mercenaires entendirent un groupe se rapprocher à fond de train. Il ne leur fallut qu’un seul regard pour reconnaître les armes du baron. Ils avaient le chariot du butin à traîner et jamais ils ne pourraient aller plus vite que des chevaux.
« Judith ! Devil ! Prenez le chariot. Vous savez où on se rejoint. Les autres avec moi !
- Guillaume, je sais me battre et … »
Le chef des mercenaires fit faire quelques pas de recul à son cheval comme Jean-jean et Eudes ses deux lieutenants, prenaient la tête de la colonne.
« Judith, le Baron à cette heure doit te haïr plus que nous tous réunis. Si tu tombais entre ses mains, je ne donnerai pas cher de ta peau. Suis, mon frère. On vous rejoindra. »
Baiser fougueux, aussi passionné que bref, et déjà Guillaume lançait son cheval au galop, rejoignait ses hommes qui ne gagneraient pas facilement contre la garde du Baron, expérimentée au combat, et craignant encore plus Rastignac lui même que la lame des mercenaires.
Le combat fut rude et alors qu’ils gagnaient la ville de Marmande, Guillaume faisait le compte des pertes. Ils avaient laissé quatre compagnons dans la bataille. Bien sûr le Baron comptait plus d’une dizaine de morts, mais qu’en avait-il à faire de la vie de ses hommes ? Que la bourse soit donnée à Pierre, Paul ou Jacques devait peu lui importer. Pour Guillaume, ils étaient ses compagnons de longue route, et il les abandonnait derrière lui. Comme ils franchissaient les portes de Marmande, le soleil se couchait et on pouvait l’entendre murmurer :
« Tu me le paieras Baron. Ces morts, c’est avec ton sang que tu me dédommageras. »
Lorsque les portes de la citée s’ouvrirent au levé du soleil, il n’y a avait plus que quinze mercenaires avec le butin de Paillac. Un autre compagnon, malgré les soins d’un apothicaire de leurs amis, n’avait pas survécu au triste affrontement.

Le Baron jubilait. Les messages que Garett lui faisaient parvenir étaient après chaque affrontement, un véritable bonheur. Il avait sous les yeux, son fidèle Franken, une vilaine blessure à la jambe, entaillé jusqu’à l’os, deux flèches brisées dans l’épaule.
« J’voulais pas revenir, mon baron. C’est Garett qu’a ordonné, j’suis pas une femmelette, j’pouvais continuer, mais i’m’a dit d’vous ramener c’mot.
- Il a bien fait mon Franken. Il me fallait un messager sûr pour ramener les nouveaux hommes à Garett, et nous connaissons ta valeur. Tu repars demain vers le Périgord. Va te reposer. »
Rastignac se tourna alors vers Fanchon, un sourire aux lèvres.
« Ce benêt de Guillaume, s’entête à poursuivre vers le Périgord au lieu de descendre vers l’Espagne. Garett devrait me l’avoir ramener avant le Limousin.
- J’vous l’souhaite, mon Seigneur, répondit humblement la gouvernante en lui servant un verre de vin
- Si ce n’est que dans le Limousin, le jeu n’en sera que plus distrayant… »
Sourire carnassier du baron qui finit sur la croupe de la servante.
« S’ils atteignent le Limousin, Seigneur, vous avez perdu.
- Perdu ! »
Le verre de vin vola un peu plus loin dans la pièce, comme Rastignac saisit Fanchon à la gorge.
« Je ne perds jamais, souillon. Qu’est ce qui te prends de me parler ainsi. »
Alors qu’elle sentait les doigts serrés un peu plus fort son cou, la gouvernante parvint à murmurer :
« Votre cousine… »
Le baron lâcha la servante qui s’écroula à ses pieds.
« Je l’avais oubliée celle là ! »
Mouvement de colère qui valut à Fanchon un coup de pied dans les côtes avant qu’elle ne se relève.
« Chienne de Judith ! Elle sait que je fais sortir la nonne de son couvent ces jours-ci ! Franken ! »
En quelques pas, le Baron avait gagné le quartier militaire où le guerrier se faisait soigner. Le barbier avait presque finit la couture de la cuisse, lorsque Rastignac fit une entrée fracassante.
« Dans une heure tu repars, tu rattrapes Garett, et surtout, tu lui donnes ce message. Guillaume et ses bâtards ne doivent pas atteindre Sarlat !
- Seigneur Baron, il me faut encore lui ôter ses deux morceaux de flèche et …
- Franken est un brave, n’est-ce pas mon arbalète ?
- Bah oui, Baron, vous m’connaissez…
- Tais-toi et sers les dents ! »
Alors que le barbier faisait un point, Rastignac saisit un des morceau de bois planté dans l’épaule de son soldat et tira d’un coup sec rendu précis par l’habitude. Le guerrier ne put retenir un râle de douleur mais ne bougea pas. L’instant d’après la deuxième flèche disparaissait.
« Barbier, tu lui donneras du vin, et il part dans une heure, vu ? S’il n’est pas sur pied, pas la peine de te dire, qui prend sa place. »
Rastignac mit la main à sa ceinture et lança sa bourse à Franken.
« Pour toi. Et je ne serai pas ingrat avec la Judith non plus.
- Merci Baron. Y’a qu’avec vous qu’on rigole autant. L’Barbier recoud plus vite, j’ai une mission ! »

A Bergerac, la troupe de Guillaume ne comptais plus que douze hommes. Ils entrèrent dans la ville juste avant la fermeture des portes, sûr de pouvoir y passer une nuit tranquille. Ils descendirent dans une auberge de truands, à leur habitude, et alors que Guillaume enlaçait Judith pour profiter d’un lit une nuit, elle le repoussa tendrement.
« Nous n’y arriverons pas, Guillaume. Rastignac n’abandonnera pas son or et avec le chariot nous n’parviendrons pas à atteindre sa cousine à temps.
- Que veux tu ? Nous n’allons pas tout lui laisser et prier pour qu’il nous oublie ! Il devra payer tous les morts et sa tendre cousine va nous y aider, tu peux me croire ma belle.
- Il faut nous débarrasser du chariot, il nous ralentit trop. »
Guillaume quitta la chambre, sans un mot de plus, retrouva ses hommes dans la salle de l’auberge et marcha droit vers Eudes.
« Tu prends Jean-jean et vous me brader cette nuit tout ce qui est encombrant dans le chariot.
- En une nuit, ssse n’est pas possssible Guillaume. Nous allons y perdre sur bien des objets.
- Tu as la nuit. Fais au mieux. Demain nous n’aurons plus de chariot.
- A tes ordres. »
L’instant d’après Guillaume remontait vers Judith, laissant ses hommes avec le vin et les ribaudes. Jean-jean lui en voudrait peut être un peu pour cette occasion ratée, mais la brute ne dirait rien. Il ne contredisait jamais les ordres depuis qu’il les avait rejoint voici trois ans, parce que Guillaume avait eu la bonne idée de sauver cet inconnu de la corde.
« Voilà ma belle, sourit Guillaume en fermant la porte derrière lui, nous nous débarrassons à perte de l’encombrant. Ensuite les limites du Périgord, la cousine, et à nous la liberté et le butin.
- En espérant que Rastignac continue à nous poursuivre et n’envoie pas son Garett et ses hommes la protéger.
- Il a trop le goût de la vengeance. Nous allons devoir être prudents, mais en attendant… »
Guillaume bascula la belle sur le lit, venant chercher ses lèvres comme sa main se faisait caressante sur un sein.
« Fais moi une promesse, Guillaume.
- Si c’est pour un mariage…
- Ne fais pas l’idiot ! Promets moi que s’il m’arrive quelque chose, tu iras enlever la cousine plutôt que de me secourir.
- Tu plaisantes ?
- En ai je l’air ? Le Baron ira nous chercher en Enfer si nous allions. Rien ne l’arrêtera, rien sauf son sang. Elle est sa cousine directe, jolie à ce qu’il m’a dit, et je crois qu’il compte bien lui faire un enfant et l’épouser si elle lui donne un fils. Il n’a pas d’héritier mâle, elle est noble, et sa famille ne posera pas de question. Il nous la faut pour gagner notre tranquillité. Sans elle c’est la mort.
- Il y a sûrement un autre moyen.
- Tu sais bien que non. »
Judith colla alors son corps contre celui de Guillaume, vint caresser ses lèvres des siennes, sa main se perdant, prometteuse sur son ventre.
« Promets ! Tu sais que j’ai raison. »
Le brigand soupira, vint mordiller une oreille avant d’y murmurer un « promis » et de rouler avec la jeune femme dans les draps.
Le lendemain une troupe de douze chevaux prenait la route de l’est, vers Sarlat.
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MessageSujet: Re: Chapitre 1 : Judith   Chapitre 1 : Judith Icon_minitimeDim 24 Fév - 21:29

L’attaque eut lieu un peu avant le grand lac.
Garett avait posté ses hommes en embuscade à flanc de colline. Ils avaient chevauché toute la nuit. Les hommes avaient râlé mais aucun n’avait osé le contredire. Il n’était pas le lieutenant du Baron pour rien. Nourrit au même lait, la mère de Garett était la nourrice de Rastignac, il était comme son frère. La même sauvagerie, la même soif de conquête et de butin. Le Baron lui accordait bien des avantages que sa naissance ne lui octroyait pas, comme s’il était l’un de ses Seigneurs.
Garett souriait comme ses hommes s’endormaient sous le soleil de midi. Guillaume et ses voleurs ne passeraient pas avant la fin de l’après midi et il avait laissé ses gardes se reposer. Le couvent n’était plus qu’à deux jours et la fameuse cousine partirait demain. Avec un peu de chance, il ramènerait même au Baron, le couple de bandit, la cousine et le butin en une seule fois. Le lieutenant jubilait.
Le soleil descendait lorsqu’ils virent au loin la poussière soulevée par une troupe de cheveux. Les hommes étaient à leur poste. Une ligne d’archers, pour abattre les mercenaires dans la vallée, trois hommes avec lui sur des cheveux pour capturer le couple maudit.
Garett grimaça lorsqu’il constata que les bandits n’avaient plus le chariot. Il se retourna vers ses hommes :
« On fait comme on a dit : les archers vous visez les mercenaires et vous restez à couvert, assurant notre protection. Franken et moi sur la ribaude, les deux autres sur le Guillaume. »
La troupe s’annonçait à l’entrée du vallon. C’était la brute en tête, et ils allaient à fond de train.
« Attendez… Attendez… TIREZ ! CHARGEZ ! »
Les quatre hommes sortaient des buissons comme les premières flèches s’abattaient sur les mercenaires.

Il ne fallut qu’une fraction de seconde à Guillaume pour comprendre la situation et ne donner qu’un seul ordre :
« FONCEZ ! Ne vous retournez pas. »
Fidèle à lui même, Jean-jean, l’éclaireur, était déjà hors de portée, lorsqu’il revint sur ses pas. Alors qu’il regardait par-dessus son épaule, il vit Eudes tomber de cheval une flèche dans le ventre et une autre dans l’épaule. Le géant se pencha pour ramasser son ami et reprit sa course hors de vallon, à la suite du Pierrot.
Guillaume lui même se retournait vers Judith qui fermait la marche avec Urbain, sans se méfier des deux hommes qui chargeaient sur lui. Sans la dague habillement lancée par Devil, son frère, l’un des soldat l’aurait désarçonné. Le second eut le temps de lui planter férocement sa dague dans l’épaule, avant que Guillaume ne sorte son épée lui sectionnant une partie de la main.
Le Chef des mercenaires n’eut pas le temps de se féliciter de son succès qu’un cri retentit à ses oreilles.
« Guillaume ! »
C’était Urbain, juste avant que Franken ne lui plante sauvagement une épée dans le ventre, qui ressortit de l’autre côté avec une facilité déconcertante. Garett venait quant à lui de sauter de son cheval sur celui de Judith. Tous deux tombaient au sol. Elle était perdue.
Guillaume allait se précipiter vers sa maîtresse lorsqu’elle hurla :
« NON GUILLAUME ! T’AS PROMIS ! »
Le chef des mercenaires s’apprêtait tout de même à revenir sur ses pas, lorsqu’il sentit un coup violent sur sa tempe, une main le maintenir sur son étalon avant qu’il ne perde connaissance, et la voix de son frère hurler :
« On continue ! Pas de halte ! »
Garett immobilisait Judith, sourire, entre ses lèvres fines.
« Ils ont perdu. Allez Franken, on prend les chevaux et on les poursuit. Ils ne doivent pas atteindre la nonne avant nous.
- Et les morts ? demanda Judith en voyant trois de leurs hommes morts sous les flèches avec les deux soldats.
- Ils sont morts, la faune des environs en fera sont dîner. Avance ! »
Tape brutale dans le dos qui fit mordre la poussière à la jeune femme avant d’être relevée par les cheveux sous le rire gras de Franken.
« On va s’amuser !
- Pas question ! Elle est au Baron ! Personne n’y touche pour l’instant. »
Ils avaient atteint le sommet de la colline et rejoint les archers.
« Allez vous autres, en selle ! »
Les chevaux étaient cachés un peu plus loin dans un bois. Ils n’eurent que le temps de reconnaître la silhouette massive s’éloigner avant de découvrir le massacre. Tous les chevaux avait été égorgés.
« BATARDS ! hurla Garett, comme l’écho de ses paroles résonnait entre les collines. Je te tuerai Guillaume et n’oublie pas que nous avons ta chienne ! »

Ils avaient passé la journée à chercher le convoi de la cousine du Baron après Sarlat sur la route de Tulle. Les brigands avaient appris dans le village du couvent qu’un groupe de six hommes était bien passé la veille avec un chariot dans lequel voyageait une nonne pour retrouver un sien parent.
Ils avaient ensuite écumé la région afin de trouver par quels villages la troupe était passée, cherchant en vain jusqu’à ce qu’il la rattrape à la nuit tombée, dans un petit bourg perdu du Périgord.
« Il n’y a pas d’auberge dans ccce trou, Guillaume. Regarde les, ils dorment tousss autour du chariot. Je pourrai m’introduire dedans et enlever la nonne en sssilence.
- Non, on prend chacun une dague et son homme. Jean-jean restera en retrait pour assurer notre défense. Les missions silencieuses et lui… »
Malgré ses traits tirés et son regard de tueur qui n’avait pas dormi, Guillaume échangea avec Eudes un sourire en regardant Jean-jean qui aiguisait sa grand hache. Il valait mieux qu’il reste en retrait.
Alors que la nuit était au plus sombre, un étrange groupe composé de six des sept hommes qui restaient dans la troupe s’avança vers la petite église du village d’Archignac près de laquelle dormait la troupe du baron.
Chaque bandit s’approcha à pas de velours, habitué à être une ombre dans la nuit. Ils rejoignirent les soldats sans faire un bruit et l’instant d’après six dagues se levèrent et transpercèrent les gorges sans qu’un seul bruit ne se fit entendre.
Un sourire carnassier sur le visage, Guillaume s’introduisit dans le chariot et, à sa grande surprise il était vide.
« Le bâtard ! Il avait deux convois !
- Non… ccce n’est pas possssible Guillaume, le Baron ne pouvait sssavoir et avec la troupe à nos fesssses, il n’a pas asssez d’hommes. Elle doit être dans les environs.
- Maint’nant qu’vous avez fini, j’peux piller mon église ? »
La question de Jean-jean amena le même sourire sur le visage de Guillaume et d’Eudes.
« Nous allons y aller tous les trois. On pourrait y avoir une surprise. »
Les trois bandits se dirigèrent vers le lieu saint en quelques enjambées et lorsque Guillaume ouvrit la petite porte, ils surent qu’ils avaient vu juste. Près de l’autel, étendue sur quelques couvertures, une forme dormait, une bougie près d’elle ainsi qu’une écuelle et une cruche d’eau. A priori, elle était invitée, et qui mieux qu’une nonne pouvait dormir dans les églises.
Guillaume fit signe à ses deux lieutenants de ne pas faire de bruit et ils s’approchèrent sur la pointe des pieds, contournèrent la forme pour se planter devant la nonne qui dormait.
« On dirait un ange ! »
Le grosse voix de Jean -jean réveilla la jeune femme qui se retrouva nez à nez avec l’épée de Guillaume posée sur son cou. Les yeux bleus qui se posèrent alors sur les deux hommes étaient loin d’exprimer la douceur des traits.
« Trois hommes contre une nonne, il n’y a point de doute, messires vous êtes des braves. »
Jean-jean regardait la nonne sans trop comprendre ce qu’elle disait, Eudes avait déjà des envies de meurtre et Guillaume l’empoigna par le cou.
« Écoute moi bien, nonnette. Ton bâtard de cousin le Baron de Rastignac et moi avons un petit différend à régler et je te conseille de te faire oublier pour l’instant. Maintenant avance !
- Non mais pour qui… »
La nonne ne put finir sa phrase, une gifle la renvoyait sur le sol, aux pieds des trois hommes.
« Je te conseille le vœu de silence pour les prochains jours, nonnette. »
Guillaume la relevait en lui serrant l’avant bras, la traînant après lui hors de l’église. Il fit un geste à Eudes de prendre les affaires de la jeune femme, comme Jean-jean pillait les ostensoirs.

« Ma cousine, enlevée ! »
Le Baron ne décolérait pas depuis que Garett était entré avec la mauvaise nouvelle. Seule la vue de Judith dans la cour avait sauvé le lieutenant de la dague qui avait été se planter dans la porte et non dans son foie.
« Double crétin ! As-tu une idée de ce qu’il va lui faire subir ! »
Garett savait qu’il ne servait à rien de parler et baissa les yeux, prenant la même attitude que la Fanchon. De tout le château, elle était sûrement la seule personne qui connaisse encore mieux Rastignac que lui-même.
« Cassandre est non seulement ma cousine, mais en plus elle est belle, jeune, noble et vierge ! Tu crois qu’on trouve une telle perle dans la première auberge. Ce n’est pas une de tes ribaudes ! »
Le Baron s’approcha de son frère de lait, lui envoya son poing dans l’estomac, puis comme Garrett se courbait en avant, un autre au visage pour finir par un coup de genou dans les parties qu’il l’étala sur le sol.
« Estime toi heureux d’être encore en vie, et prie pour qu’elle soit vivante. »
Coup de pied rageur dans les côtes du lieutenant au sol.
« Fanchon !
- Oui, Seigneur…
- Tu vas me préparer la Judith qui est en bas. Habille la des plus beaux atours de ma veuve, fais lui prendre un bain, brosse lui les cheveux… Enfin fais en une garce que personne ne pourrait refuser. »
Grand éclat de rire.
« D’ailleurs je crois bien que personne ne va la louper ce soir. Même la dernière des chiennes comme elle, va demander pitié. Relève toi, Garett, tu passeras en deux. Et attention de l’imagination, chacun n’aura le droit qu’à un seul essai sur elle. Je ne veux pas qu’elle crève avant que tous mes hommes, puis tout le château et enfin tout le village ne lui soit passé dessus. Et tant pis s’il faut lui couper les jambes pour que ça aille plus vite. »
Comme Garett se relève enfin, le Baron l’empoigne à nouveau :
« Et après tu me retrouveras ma cousine, tu m’entends. Même si c’est un cadavre que tu dois me ramener. Mais tu n’auras de cesse de la chercher que j’aurai Cassandre devant moi. Est ce clair ?
- A tes ordres. Il a besoin de ta cousine pour espérer se sauver, elle est encore en vie Baron, j’en suis persuadé.
- Je le sais parfaitement, triple crétin ! Mais je veux de ce jeune ventre fertile un mâle ! Et le mien ! Pas celui de ce bâtard. »
Alors que les deux hommes allaient quitter la pièce, le baron se retourna vers Fanchon.
« Et toi, tu as intérêt de mettre Judith dans de telles dispositions qu’elle m’amuse sinon tu vas connaître son sort.
- Oui, Seigneur.
- Mais tu es encore là ! Bouge tes fesses avant que je ne m’en occupe ! »
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