Depuis plusieurs jours, Edonice et son tonton s'étaient arrêtés dans une ville dont la petite ne se souvenait plus du nom. Félina avait préféré courrir encore les routes, alors que Devil était resté veiller sur l'enfant qui avait besoin de se reposer.
En ville, la petite dormait dans une auberge, certes miteuse, mais elle avait un toit au-dessus de sa tête, un lit sous ses fesses et une couverture sur les épaules. Edonice pouvait ainsi dormir à tranquillement sans craindre des méchants ou des loups.
L'enfant avait même trouvé un petit travail, elle allait garder des vaches pour un paysan du coin dans un champ aux abords de la ville. Grâce à ce petit travail, Edonice gagnait quelques écus qui lui permettaient d'améliorer un peu ses repas ordinaires fait de pain sec et d'eau. Elle pouvait enfin boire un peu de lait et manger un fruit de temps en temps.
Les jours coulaient doucement, le matin elle partait travailler, le soir, elle les passait avec son oncle, son doudou Eléonore et son petit lapin. La petite n'était pas loin d'espérer que Félina se perde en route afin de rester longtemps dans cette ville tranquille.
Pourtant un matin...
Alors qu'Edonice s'apprêtait à gagner son champ, Félina fit irruption dans la chambre. La petite ne comprenait pas tout ce qu'elle disait à Devil mais elle savait une chose, elle devait prendre ses affaires et vite.
La fillette ne chercha pas à comprendre et pour une fois obéit aussitôt à sa tante.
En un éclair, elle avait détaché son lapin du bareau de la chasie, saisit Eléonore et l'avait accrochée à sa ceinture, avant de prendre sa maigre bourse et d'enfourner ses quelques pains d'avance dans sa besace avec les écus qu'il lui restait.
Elle jeta sur ses épaules la vieille cape noire de Félina, avant d'oser parler :
"On va où ? Pourquoi qu'on part ?"