A la poursuite dEdonice

Amis Messages : 7 Date d'inscription : 11/09/2008

On part ce soir ma belle, nous n'avons plus rien à faire ici maintenant que j'ai Edonice.

Tema acquiesce de la tête aux dires de Felina et range sa dague à sa ceinture, finalement contente de ne pas avoir eu à s'en servir.

Le départ était tout proche maintenant, celui de son amie aussi, bientôt elle partirait vers le nord. Pour rentrer Tema a deux choix, la suivre ou bien prendre une autre route plus longue d'un jour et éviter ainsi les au revoir à Tarbes.

Regardant Felina partir Tema choisit la seconde, son amie devait s'occuper de sa famille maintenant et puis elle savait Féli allergiques aux séparations alors autant faire ainsi.

Elle la suivit pour la voir monter à cheval avec sa nièce et murmure

Bonne route ma Feli, prend soin de toi et de ta famille, c'est le plus important... je t'oublierais pas ...

Elle attend de ne plus la voir, s'essuie les yeux déjà emplis de larmes puis se tourne vers son chien

Aller mon Binouze, on y va, la route nous attend aussi... l'est temps...

Amis Messages : 4 Date d'inscription : 12/09/2008

Armagnac, Saint Bertrand de Comminges, quelle ironie ! sourit Vebtomène, chevauchant sa mule quelques dizaines de pas derrière le groupe.
C'est dans cette ville qu'habitait l'homme qu'il devait rencontrer. Eu égard la méfiance pour la sauvage Féline, il aurait pu cracher sur la promesse d'une récompense. Mais quand le hasard croise la destinée, il faut savoir saisir sa chance.
Ventrapattes s'amusait d'allers-retours incessants entre la caravane de chevaux à fière allure menée par Félina, et la mûle engourdie de Vebto qui n'avançait qu'à coup d'injures et de noms d'oiseaux.
Quand le hasard croise la destinée, il faut savoir saisir sa chance. .. répétait l'homme, sans savoir si cette phrase avait même un sens. Ils quittaient Mimizan, et bien qu'il redoutait Félina, il pensait qu'elle pouvait lui être utile une fois en Armagnac. Son allure, son attitude et son coup de lame ne trompaient pas Vebtomène. Cette femme était une arme que la providence avait mis sur son chemin...

Amis Messages : 28 Date d'inscription : 03/09/2008

Saian et Kejoy avaient décidé de rentrer à Tarbes un peu plus tard que leurs amis, pour profiter encore quelques heures de l'hospitalité de leurs amis de Mimizan.

Après une séance d'adieux avec Franceline et Dhukhon, le petit couple se mit doucettement en marche en direction de Dax. Ils croisèrent quelques voyageurs, avec qui ils gardaient leur distance, par mesure de sécurité.

Enfin, les portes de la ville se dessinaient au loin et, à centaines de mètres devant eux, une minuscule silhouette semblait s'y diriger. Les deux s'interrogèrent quant à la présence d'un enfant seul sur les routes.

En s'en approchant, Saian fut persuadé de reconnaître la petite voleuse de chat, tandis qu'un corbeau pressé lui râlait dessus. Il leva la tête, reconnut l'animal et prit connaissance de sa missive.

Edonice... l'a encore fait des siennes...

Sans plus attendre, il courut vers la silhouette au loin, l'attrapa par le collet en la secouant comme un prunier, prêt à lui passer un sacré savon.

Le jeune homme fit un bond en arrière en réalisant que sa malheureuse victime était juste un homme qui avait sûrement eu quelques problèmes de croissance. Il s'excusa, confus et honteux.

Euh dés'lé m'sire. Z'auriez pas vu une môme haute comme trois pommes nan ? nan... Tant pis m'ci, et dés'lé hein ?

Le couple s'éloigna vite puis entra dans Dax où ils commencèrent les recherches.

Pas une seconde de repos après toute cette marche... Je les hais!

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Plus tôt dans la journée, à l'aube.

Ils étaient arrivés à Dax sans encombres. La fillette étaient murée dans son silence mais elle semblait calmée.

Le soir, fatigués, Devil et Félina avaient décidé de voyager dans la charette d'un marchand, qu'ils avaient "emprunté".... Ils avaient chargé la petite endormie à l'arrière, emmitouflée dans la cape de La Féline, étaient monté devant et avaient prit la route sans plus faire attention à elle.

A l'Aube, alors qu'ils arrivent aux abords du village d'Orthez, Felina saute de la charrette et va à l'arrière. Mais là ... plus d'Edonice, ne reste que la cape mais plus de trace de la Gamine.

Felina sert les poings et va avertir son frère. Devil soupire, et s'apprête à faire demi tour, malgrè sa fatigue et celle des chevaux qui ont galopé toute la nuit. Mais sa soeur l'arrête.

Nan ... attends. L'Saian est à Dax ... je vais le prévenir, il va la trouver et la ramener.

Le regard de Devil est soupçonneux mais elle le rassure d'un regard et murmure, sans aucune raison :

J'ai confiance en lui.

La Féline se met alors à écrire :
La missive est courte, l'écriture tremblante et la présentation peu soignée, ce qui ne laisse aucun doute sur l'état de son auteur, en colère et inquiète.

Citation :: "Mon Saian ...

Nous avons voyagé dans la charette d'un marchand cette nuit car nous étions fatigués, et nous nous sommes endormis à tour de rôle dès le départ, sans prendre garde à la fillette. Ce matin au réveil, aucune trace de la Gamine.
J'suis certaine qu'elle est repartie à Dax.
Aussi je voudrai que tu la prennes avec toi quand tu passeras à Dax, puisque tu vas dans la même direction que nous. Je sais que je t'en demande beaucoup, mais il ne s'agit que d'une journée, je reste à Orthez pour l'attendre.
Fais ça pour moi.

Ta Feli
Ps : Je t'autorise à lui passer le savon du siècle.

Sa lettre sonne comme un ordre, voire une suplique, mais en cet instant il est son seul espoir de retrouver la gamine.

Une fois le Corbeau de Devil parti avec la missive à la patte, ils entrent enfin dans Orthez, dans l'attente de nouvelles.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Edonice montait dans la charette avec son oncle et sa tante. Depuis son départ de Mimizan, elle était maussade et triste. Elle ne parlait que très peu et elle avait décidé de les suivre sans plus faire d'histoire jusqu'à Saint Bertrand puisqu'ils semblaient décidés à bien vouloir l'y ramener. Après elle verrait...

Les légers cahos du chariot le long de la route, la cape chaude de sa tante sur elle, Edonice s'endormit profondément.

La petite fille sentit légèrement qu'elle tombait de la charette, mais le choc de sa tête contre une pierre du chemin lui fit aussitôt perdre connaissance.

Edonice ne se réveilla qu'au petit matin lorsque le soleil chauffa sa petite joue. Elle ouvrit lentement les yeux, ne comprenant pas ce qu'elle faisait sur cette route, seule, avec une forte douleur à la tête.

"Tata ? Tonton ?"

La petite posa ses questions au silence, un peu angoissée.

"Félina ? Y'a quelqu'un ?"

Toujours pas de réponse.

Edonice se leva, sentit un léger vertige, s'accrocha à un arbre avant de reprendre.

"Quelqu'un m'entend ? Suis toute seule ! Suis perdue !"

De grosses larmes se mirent à couler sur ses joues. Son oncle et sa tante avaient profité de la nuit et de son sommeil pour l'abandonner sur la route comme un vieux chien dont on se débarasse.

"A l'aide ! Au secours !"

Amis Messages : 28 Date d'inscription : 03/09/2008

Après qu'ils aient longuement arpenté Dax, une évidence se fit sentir : Felina s'était trompée et la gamine n'étais pas dans la ville. Une question inéluctable imprégnait les esprits.

On part comme ça, ou on reste pour la chercher ?

A coup sûr, ils ne pouvaient abandonner la pauvre gamine mais... et si elle avait continué la route toute seule ? Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Saian grommela.

Soyons pas trop optimistes... Bon l'est pas là, on continue!

Ils reprirent donc la route, en direction d'Orthez. Si elle était partie par là, ils la retrouveraient, sinon... elle était passé au travers des mailles du filet.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La journée passe, l'une des plus longues de la vie de Félina. Elle tue le temps en taverne à se moquer des gens comme à son habitude, à en séduire certains ... mais le coeur n'y est pas.

Elle scrute le ciel sans arrêt dans l'espoir d'avoir des nouvelles mais rien ... despérement rien.
Ou le Corbeau n'a pas trouvé Saian, ou encore celui-ci ne veut pas l'aider, même si cette hypothèse paraît impropable pour la Féline ou pire ... il ne l'a pas retrouvé ... Et si tel est le cas; la petite a passé une journée entière seule, on ne sait trop où.

La Féline n'a qu'une envie, faire demi tour. Mais Devil l'en empêche, il fait nuit noire désormais et jamais il ne pourront la retrouver la Nuit. Il fait ce qu'il peut pour lui assurer que quelqu'un la déj trouvé et est en route pour Orthez ou l'a hébergé chez elle.

Félina se résigne et tout deux se rendent dans une auberge pour se reposer. Ils sont à bout de nerfs, épuisés et ne seraient guère efficace dans leur état.

Sur sa couche, à côté de celle de son frère, la Féline ne parvient pas à fermer les yeux, toutes sortes d'images lui viennent à l'esprit.
Si elle croyait en quelque chose, sûrement qu'en cet instant elle prierait ... mais pour le moment, elle serre les dents, empêche ces maudites larmes de couler.

Ne crains rien Edo ... j'vais venir te chercher, j'arrive ...

La sauvageonne finit par s'endormir, vaincue par la fatigue.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

La petite fille ignorait combien de tant elle erra sur cette route sans rencontrer personne. Elle avait arrêté de pleurer depuis longtemps, d'appeler aussi. Elle ne savait pas dans quelle direction ele allait, ni pourquoi ils l'avaient abandonnée. Edonice ne savait qu'une chose, elle devait gagner Saint Bertrand où ses parents la cherchaient peut-être.

Le soleil était haut dans le ciel quand elle rencontra deux hommes qui marchaient plus vite qu'elle. Ils la doublèrent en ricanant avant de s'arrêter et de se retourner.

" Hey l'Jacques, une gamine com'ça ça doit s'vendre ville.

- Pour les champs, l'est un peu jeune.

- Pour l'tripot y'a pas d'âge. "

Les deux hommes riaient. Edonice n'avait compris la teneur de leur parole mais à leurs regards, elle savaient qu'ils ne lui voulaient pas du bien.

Elle fit un pas de côté, sauta dans un buisson et tenta de leur échapper dans les bois. Elle courait, courait, aussi vite qu'elle pouvait. Elle ne sentait pas les épines qui lasseraient ses bras quand elle traversait un buisson, elle ignorait la fatigue de ses petites jambes. Pourtant, malgré son acharnement, les deux bandits la retrouvaient toujours. Et lorsqu'elle sentit un main lui enserrer l'épaule, Edonice sut que tout était perdue.

La petite fille rassembla tout son courage et se mit à hurler du plus fort qu'elle pouvait.

« Au secours ! A l'aide ! »

L'instant d'après un énorme poing vint s'écraser contre sa joue, lui arrachant une partie de la lèvre en lui faisant perdre connaissance. Jacques prit la gamine sous le bras en riant :

« En ville, on en tir'ra une belle bourse !

-Une matinée qui rapporte ben. »

Les deux hommes partirent dans un grand rire en prenant la route d'Orthez.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Le jour à peine levée, la Féline est sur l'Alezane, suivie de près par son frère et ils partent à la recherche de la fillette.

Ils sortent du village d'Orthez, reprenant le chemin parcouru la veille, direction Dax. Le frère et la soeur sont silencieux, et observent partout autour d'eux, dans le cas ou la petite serait sur cette route.

Ils arrêtent chaque charette de marchand, chaque cavalier qui passent pour les interroger, menaçant ceux qui ne veulent pas se montrer conciliant.

Soudain deux silhouettes attirent l'attention de Félina, qui pose une main sur le bras de son frère et lui montre les deux hommes au loin. Puis sans prévenir, ils talonnent leur montures respectives et se retrouvent près d'eux. Les deux comparses sont à pied, et surpris par l'arrivée des cavaliers, aucun n'a le temps de réagir.
Le visage de la Féline se ferme quand elle voit l'enfant que l'un des deux énergumènes porte tel un vulgaire sac de grain sous le bras.

Une demi seconde pendant laquelle elle croise le regard noir de son frère, pas un mot échangé entre eux et déjà elle se rue sur le manant qui porte Edonice., dague à la main tandis que Devil dégaine son épée et invite son acolyte à ne pas faire un geste.

Félina a déjà placé sa dague sous la gorge de l'homme alors que son autre main s'est emparé de la fillette.

Lâche là immédiatement... ou tu es un homme mort ...

Un geste déplacé de sa part et elle lui tranche la gorge, redevenant en cette instant la mercenaire sans état d'âme.

Amis Messages : 28 Date d'inscription : 03/09/2008

Pourtant attentif à tous les voyageurs, Saian n'a toujours pas trouvé trace de la gamine et l'inquiétude commence à monter même s'il n'en souffle mot.

Puis, au loin, deux montures au galop attirent son regard. Les silhouettes s'arrêtent près de deux autres. Pensant être en présence d'un brigandage en règle, le jeune homme approche, prêt à donner l'avantage du nombre aux détroussés.

Enfin, arrivé à une distance respectable du petit groupe, il reconnait Felina, son frère et sa nièce qui semble être l'objet des débats. Il devine aisément que les deux gars sont à l'origine de la disparition d'Edonice.

Doucement, le jeune homme se range aux côtés de la famille Rastignac en silence.

Rastignac Messages : 3 Date d'inscription : 12/09/2008

L’épée sur la gorge de l’un des hommes, Devil restait là, immobile, à regarder l’intérêt que sa sœur portait lorsqu’un membre de leur famille était en difficulté. Là, c’était pire, leur petite nièce, fille de leur frère tant aimé et de sa nonne d’amour. Un si petit être malmené par ces deux apprentis brigands … La tension commençait à monter en lui … il était toujours distant avec sa famille mais il gardait constamment un œil sur elles … C’était bien tout ce qu’il lui restait d’humanité …
Son sang commençait à circuler plus vite lorsqu’il vit la petite, triste, la marque des larmes sur sa petite bouille, tenue comme un sac de maïs, les griffures sur les bras … « griffures, violences … » tout résonnait comme des coups qu’on lui portait …
Sa main commença à trembler … les idées les plus sordides commençaient à l’habiter … il regarda celui qui tenait la petite, dague de sa sœur collée sur son coup et vit un sourire qui se dessinait … peut être souriait il ? Peut être qu’il avait peur … peut être qu’il n’y avait rien du tout mais Devil se l’imaginait comme s’il le voyait … il bouillonnait de plus en plus à l’idée que sa petite nièce ait été mal traitée … ni une ni deux … son autre main se porta dans la chevelure de l’homme qu’il avait contre sa lame … Il bascula son visage fermement pour ensuite l’approcher un peu plus de son ami et de la petite …
Sans même regarder sa famille, il lui posa une question simple …

T’voulais en faire quoi d’la petite ? Hein ??? Vous vouliez en faire quoi ??? La vendre ? En faire une fille de joie ? Satisfaire vos envies ???

Chaque question qu’il posait lui montait à la tête … son regard changea brusquement … il se fit de plus en plus sombre, la pupille grossissante à chaque seconde, le blanc qui l’ornait disparaissait jusqu’à laisser ses yeux noirs dévisager les deux brigands …

Dis lui au revoir … dis lui maintenant pendant que j’t’en laisse le temps …

Sans même attendre la réponse, il tira brusquement sur la chevelure et fit perdre l’équilibre de l’homme … épée baissée, il le releva par les cheveux à nouveau et lui infligea une grande baffe humiliante devant son ami … L’intonation de ses mots augmentait à chaque fois … on sentait bien qu’il n’y aurait de retour à ses actes …

Dis lui j’te dis … dis lui bien dans les yeux et r’garde bien la petite … r’garde la bien pour qu’tu comprennes bien c’qui va t’arriver …

Devil ne regarda à aucun instant sa sœur et sa nièce, il ne voulait pas se montrer ainsi devant elles et là, il le tira un grand coup … comme s’ils n’étaient plus que les deux … Coup de botte qui part et qui déstabilise l’homme qui tente de s’enfuir suite à cela … il le suit et c’est un deuxième coup qui part …
Hors de la vue de sa famille, il lui sauta dessus … poings serrés, il lui mettait des coups dans les côtes d’une sauvagerie sans égal … Il le retourna ensuite pour voir son visage …

D’là haut, si t’espère encore y aller, et d’en bas, là où tu iras, tu les verras … tu les verras tous … ceux qui essaient d’s’en prendre à ma famille …

Là, il lui remit une grande baffe qui résonna dans les fourrés … Ensuite, il prit son épée et s’entailla le bras pour faire couler son sang. Il plaqua ensuite son entaille sur la bouche de l’homme …

T’vas crever avec le goût d’la famille dans la bouche …

Il retira son bras, empoigna à nouveau son épée et la posa sur la gorge de l’homme qui était terrorisé …

Jamais on touche à ma famille … JAMAIS … t’entends ???

Le bruit aigu de la lame se fit entendre, comme lorsqu’on occit un porc … Le sourire démoniaque aux lèvres, Devil retenait l’homme qui tremblait, qui se tortillait dans tous les sens à se vider de son sang … Une fois sans réaction … Il se leva et tenta de maîtriser à nouveau le rythme de sa respiration … Il fit les poches de l’homme inanimé et lui arracha un morceau de sa chemise afin d’enlever les traces et de recouvrir la plaie qu’il s’était faite lui-même.
Il revint ensuite vers tout le monde … Saïan était arrivé, sa sœur avait toujours sa dague posée sur la gorge de l’autre … Devil resta un moment à l’écart, les poings toujours serrés … le rictus figé sur le visage … presque à attendre une seconde occasion de venger sa nièce …

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Le brigand qui tenait encore Edonice blanchissait. Il sentait la lame de Félina sur son cou et entendait des brides de ce qui se passait un peu plus loin dans les fourrets.

"C'bien ma veine. Faut qu'on trouve une gamine d'pire racaille qu'nous."

L'homme savait que lui aussi allait mourir. Le regard de la femme ne l'inspirait pas mais quand il vit revenir le frère, il sut qu'ils ne le laisseraient pas partir.

"Tout ça à cause d'c'te gamine. On a fait qu'la trouver sur le ch'min. Toute seule. Et on l'emmenait à Tarbes."

Il savait qu'ils ne croiraient pas ses mensonges. Mais quitte à mourir, la gosse le paierait. Elle était chargée sur son épaule, et un bras la maintenait en place. Alors qu'il parlait, il avait déplacé très légèrement sa main de l'épaule de l'enfant vers son cou. Il se mit alors à serrer. La gamine allait disparaître avec lui.

Le brigand sentait le pouls de l'enfant battre dans ses veines contre sa main. Il commença lentement à l'étrangler. Le manque d'air sortit Edonice de son inconscience. La petite fille ouvrit de grands yeux comme ses bras et ses pieds se mirent à fendre l'air.

Un pauvre son se fit entendre à la place de son appel à l'aide :

"Argh ..."

Déjà elle sombrait à nouveau vers l'inconscience comme l'air se raréfiait dans sa gorge. Cette fois, elle voyait ses parents qui lui faisaient signe de venir vers eux. Un sourire au visage, Edonice saisit la main de Cassandre.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La Féline, sa dague toujours sous la gorge de l’homme assiste à la scène entre son frère et le deuxième maraud. La violence des mots de Devil la fait frissonner, elle sait que son envie de vengeance dépasse tout le reste et que seul l’esprit du tueur es désormais présent. Son regard est fuyant, signe que toute trace d’humanité s’est envolée, il ne veut pas leur montrer ses yeux en cet instant.
Félina connaît son frère quand il est en colère, et alors qu’il entraîne le brigand dans les taillis, elle sait que cet homme ne fait déjà plus partie des vivants.

Devil ne tarde pas à revenir, et la Féline a à peine le temps de constater qu’il saigne de l’avant bras que déjà son attention se reporte rapidement sur celui qu’elle tient sous la menace de sa lame. La fillette émet un gémissement étouffé.

L’immonde pourceau est en train de la tuer …

Félina sait que Saian est là aussi, elle l'a vu arriver et se mettre derrière elle, et elle n’a pas l’intention d’égorger cet homme sous ses yeux. Il ne connaît pas cette facette de sa personnalité, et elle n’est pas persuadée de vouloir qu’il la découvre.
Aussi la sauvageonne choisit une autre option, toute aussi radicale. Alors que l’homme est concentré sur la fillette et le contact froid de la lame sur sa gorge, la Féline glisse une de ses jambes entre les siennes et tandis qu’elle le pousse en arrière, elle lui fait un croc en jambes.

L’homme tombe en arrière, entraînant la fillette inconsciente et la Féline dans sa chute, mais il lâche la gamine sous l’effet de surprise.
La Féline se rue sur lui, poussant la gamine au loin et invectivant Saian d’une voix rendue rauque par sa fureur.

Saian … vite !!!
Prends Edonice et emmène là plus loin … !!!

Elle espère ainsi l’éloigner un instant, juste le temps pour elle d’en finir avec le deuxième des hommes. A califourchon sur lui, sa lame a repris sa place sous la gorge du misérable et déjà un mince filet de sang s'écoule alors que l'homme demande grâce.
Devil a tué le premier, celui là est à elle.

Fais tes prières ...

Amis Messages : 28 Date d'inscription : 03/09/2008

Tous les événements semblent se dérouler un peu vite pour Saian qui reste quelques instants sans réagir.

Puis, enfin en phase avec la réalité, sans se faire prier davantage, il attrape Edonice et s'éloigne avec elle, hors de la portée de son tortionnair, prenant bien soin de lui faire tourner le dos à la scène.

Son regard, cependant, ne quitte pas les deux corps au sol.

Va quand même pas s'en tirer comme ça ç'ui la...

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La Féline tourne une dernière fois la tête pour constater que Saian s'est éloigné, mettant la fillette en sécurité. Néanmoins le jeune homme les regarde, ne perdant pas une miette de ce qui se passe. La jeune feme hésite, une fois de trop sûrement pour l'homme qui en profite et tente de se dégager d'elle en repoussant son bras. Félina, surprise, pousse un juron étouffé.
D'une main elle replaque l'homme au sol mais elle sait que celui ci est bien plus fort qu'elle et que seule sa position, elle à califourchon sur lui, lui donne une petite supériorité.
Sous le regard de son frère et de Saian, la Féline met donc à exécution sa menace. D'un geste précis et répide, sa lame tranche la gorge du maheureux.

Meurs ....

L'homme émet un dernier gémissement étranglé, son corps tressaute encore quelques instants alors qu'il est déjà mort, simple réflexe post mortem.
Mais la Féline ressert l'étreinte de ses cuisses autour de lui et ce jusqu'à ce qu'il soit parfaitement immobile.
Puis, quand l'homme rend enfin son dernier soupir elle le regarde, yeux exhorbité, le visage livide, plaies béhante à la gorge, une tache rougeoyante sur son torse et le sol sous lui.

La Féline se relève alors, essuie la lame de sa dague sur sa cape. Son visage est toujours figé, mais la colère a disparu de son regard. Elle semble plus sereine, comme apaisée.
Replaçant sa dague dans son ceinturon, elle se dirige vers son frère, fixant sa blessure au bras.

Partons ... laissons leurs charognes pourrir sur ce chemin ...

Elle lui adresse un petit sourire, puis rejoint Saian et la petite.
Son regard croise rapidement celui du jeune homme et, avec un léger sourire elle lui adresse un rapide mais sincère :

Merci ...

Puis son attention se reporte sur la gamine, toujours inconsiente dans les bras de Saian. D'une main, dans un geste d'une rare douceur elle écarte une mèche de cheveux collée sur la joue de la fillette. Son teint est livide, une blessure orne sa lèvre inférieure, et des traces de larmes maculent le visage de l'enfant. Ses bras sont parsemés de griffures. Félina sert les poings, des images de ce qu'ils ont pu lui faire subir s'imposant malgré elle dans son esprit. Mais l'urgent est d'aller soigner la petite. Sans bouger, sa main toujours posée sur l'enfant elle se tourne vers Devil.

Frérot, nous devons l'emmener en ville, la soigner. Elle va avoir besoin de repos après ... tout cela.

Puis à Saian :

Tu ... nous accompagnes ?

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

La petite fille avait enfin retrouvé ses parents. Elle sentait contre elle la douceur de sa mère, la force de son père et elle était enfin heureuse. Aristote l'avait exauxée, elle était heureuse...

Choc. Douleur fulgurante à la machoire.

Edonice se raccroche un peu plus à l'image de ses parents. Elle sent une force qui veut encore l'arracher à eux. Mais l'enfant refuse. Elle veut rester avec ses parents.

Toux sèche qui soulève la poitrine de l'enfant.

La petite voit ses parents de plus loin. Ils s'éloignent déjà d'elle comme dans la barque qui l'avait emmenée sur les flots. Des larmes coulent à nouveau sur ses joues d'enfant.

"Non... T'en va pas..."

Ses parents ont disparu.

Le corps d'Edonice s'agite encore un peu avant que la petite n'ouvre les yeux. Peiniblement elle découvre le décors autour d'elle. Elle sent des draps sous son corps, voit les murs blancs d'une petite chambre, ses affaires posées sur un coffre. Elle ignore où elle se toruve.

Dans un bordel...

La petite fille prend aussitôt peur. Elle s'enfonce un peu plus dans son lit, cachant sa tête sous les couvertures. Puis elle se souvint du courage de son père, de la volonté de sa mère, de la force de son oncle et de sa tante, et alors elle abat les draps au pied de son lit.

Lentement elle s'empara de ses vêtements, se tenant au lit pour ne pas tomber. Avec des gestes précis elle enfila sa jupe rose, sa chemise, et la cape de sa tante. Elle se dirigea ensuite vers la fenêtre, tenant faiblement sur ses jambes. Elle l'ouvrit, prête à sortir par là malgrè les deux étages avant le sol.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Les trois comparses avaient finalement repris la route et rejoint rapidement la ville de Tarbes.
Les jours avaient passé et Edonice récupérait lentement. Elle dormait sans cesse, mais les plaies sur ses bras et son visage étaient désormais cicatrisées.

Dans la petite auberge où ils se sont installés, Félina et Devil s'étaient relayés nuit et jour auprès de la fillette, ne la laissant pas seule un instant. Sans se l'avouer à haute voix, tous deux s'en voulaient d'avoir laissé la petite aux mains de ces monstres et de ne pas l'avoir mieux protégée.
Certes ils avaient passé leur age en tuant les deux brigands, mais cela ne pardonnait pas leur faute.

Un matin alors que Félina est auprès de sa nièce, elle s'absente un moment pour aller se rafraîchir, en prenant bien soin de refermer la porte derrière elle, afin que personne ne puisse entrer dans la chambre de la fillette.
A son retour, la Féline étouffe un juron en voyant Edonice prêt de la fenêtre, en passe de s'échapper de nouveau.

Sa première idée est de foncer sur elle et de la rouspéter mais la jeune femme se reprend vite.
Sans bouger de là où elle se trouve, à plusieurs enjambée de la fillette, Félina s'accroupit. Alors qu'elle brûle d'envie de courir vers elle ppur l'éloigner de la fenêtre, elle ne fait pas un pas en avant.

Sur son visage, un doux sourire, bien différent du mutisme dans laquelle elle se mure bien souvent. Elle inspire une longue bouffée d'air, puis d'une voix calme et sereine, qui contraste avec la frayeur qu'elle ressent en cet instant à l'idée que la fillette puisse se rompre le cou en passant par la fenêtre, la jeune femme prononce ces quelques mots sans même y penser. Pour une fois, ceux ci sortaient droit du coeur de pierre de la Féline :

Edo ... ma chérie ... tu es réveillée ...
Si tu savais comme tu nous a fait peur à ton oncle et à moi !

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Sur le rebord de la fenêtre, Edonice se retourna vers la porte lorsqu'elle entendit la voix de sa tante derrière elle.

Edo ... ma chérie ... tu es réveillée ...
Si tu savais comme tu nous a fait peur à ton oncle et à moi !

La petite fille sentit d'abord un grand soulagement.

"Tata ? T'es là ? Où sont les deux méchants ? Ceux qui m'ont fait mal."

Edonice passa machinalement la main sur sa bouche tuméfiée.

"T'entends ma voix ?"

La petite ne savait pas encore que l'un des deux hommes avait tenté de l'étrangler, abîmant ses cordes vocales.

"Et pourquoi t'es là ? Tu m'as abandonnée en pleine nuit sur la route. C'est à cause de ma fuite sur la plage ? Pourquoi tu m'as laissée ?"

Edonice avait envie de pleurer mais elle tentait encore de ravaler ses larmes, de faire la grande.

"Pourquoi vous m'avez abandonnée ? Pourquoi vous êtes revenus me chercher ? C'était pour m'punir les deux méchants ?"

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La petite s'éloigne quelque peu de la fenêtre et Félina contient avec peine son envie de se jeter sur elle pour ... pour quoi d'ailleurs ... la rouspéter, la .. prendre dans ses bras. Les pensées de la sauvageonne sont confuses et elle est en cet instant bien incapable de comprendre pourquoi son coeur s'affole tant dans sa poitrine.
Elle se contente donc de serrer les poings et ne fait pas un pas en avant, restant accroupie et ne quittant pas la fillette des yeux une seule seconde.

Tata ? T'es là ?

Oui je suis là, je serai toujours là Edo...

Où sont les deux méchants ? Ceux qui m'ont fait mal.

Les deux méchants sont partis et ne reviendront plus jamais te faire de mal, personne ne fera jamais plus de mal ...

La fillette porte la main à sa gorge, et une lueur de colère danse dans les prunelles de la Féline quand elle repense aux deux manants qui ont osé porter la main sur Edonice.

T'entends ma voix ?

Oui, je t'entends ... Tu as mal ?

Et pourquoi t'es là ? Tu m'as abandonnée en pleine nuit sur la route. C'est à cause de ma fuite sur la plage ? Pourquoi tu m'as laissée ?

Les derniers mots de la fillette font frissonner la sauvageonne. abandonnée ... laissée. Les dernières barrières se rompent et la Féline ne réfléchit plus à ce qu'elle fait. Elle se relève rapidement et en trois pas se retrouve auprès de sa nièce. Elle s'agenouille à ses pieds et la prend doucement par les épaules. Elle plonge son regard sombre dans les yeux clairs de la fillette, à la lueur du soleil levant, on pourrait croire que des larmes perlent au coin de ses yeux

Pourquoi vous m'avez abandonnée ? Pourquoi vous êtes revenus me chercher ? C'était pour m'punir les deux méchants ?

Je ne t'ai pas laissée Edo ... tu es tombée de la charette et nous n'avons rien vu. Quand nous nous en sommes rendu compte nous avons remué ciel et terre pour te retrouver.

Je suis si ... désolée .... Jamais nous ne te laisserons ton oncle et moi, jamais je te t'abandonnerai. Tu n'es pas seule Edo ... tu ne le seras plus jamais.

Et comme mue d'un instinct qu'elle ne reconnaît pas, Felina entraîne la fillette contre elle et la serre dans ses bras, sûrement plus fort qu'il ne le faudrait.
Elle ne parvient plus à dire un mot, mais en cet instant elle sait. Rien ne sera plus important qu'Edonice dans la vie de la sauvageonne désormais.