Une arrivée à La Teste de Buch

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Le soleil est déjà bien haut dans le ciel quand la jument blanche entre dans l'enceinte de la cité portuaire de La Teste de Buch.
Sur la jument blanche, une gamine endormie et derrière elle, une jeune femme brune le visage marqué par la fatigue de la route.

Sans tendresse, la Féline secoue la fillette.

Oh ... on se réveille la gamine, on est arrivé à La Teste ...

D'instinct elle se dirige immédiatement vers la Taverne de "Faréna et Wilbur", les noms d'emprunts de Cassandre et Guillaume.
Peut êre y croisera t-elle des personnes sucseptibles de la renseigner sur le sort de son frère.
Et puis la gamine sera peut être heureuse de se retrouver dans un endroit à l'honneur de ses parents.

Depuis que Félina a promis à Edonice de retrouver ses parents, la voilà bien tourmentée par cette promesse bien difficile voire impossible à tenir.
Arrivée devant la taverne, elle pose le pied à terre et soulève la gamine pour la descendre.

On va s'arrêter là boire un coup et se restaure ... C'est ... la taverne que tes parents ont bâtit.

Elles entrent alors dans l'estaminet.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Edonice ne savait plus depuis combien de temps elle voyageait sur le cheval de sa tante. Le parcours lui semblait sans fin jusqu'à cette ville de la 'Tête de buche". La petite s'était attendue à trouver une ville forestière vue le nom mais elle fut surprise d'y voir la mer.

Elle était née sur l'océan, avait grandi sur un bateau et pour elle c'était presque un retour à la maison. Sa tante s'arrêta devant une taverne en l'honneur de ses parents.

Son papa et sa maman...

Quelqu'un ici avait peut être connu Cassandre et Guillaume et pourrait l'aider à les retrouver. Edonice mit spontanément sa main libre au collier de sa mère, l'autre tenant sous son bras son chat Minet.

Dis Tata Félina, tu crois que maman et papa sont là ?

Tout en posant cette question, l'enfant se rendit compte que ses parents pouvaient être dans cette bâtisse et le coeur plein d'espoir, elle se mit à courir vers la taverne.

D'une poussée brutale elle ouvrit la porte, entra en courant :

Maman ? Papa ?

Elle se mit alors à chercher désespérémment du regard ses parents dans les coins les plus sombres de la bâtisse.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Felina emboîte le pas de la fillette en soupirant ...
Que faire, que lui dire ... Elle espére en son fort intérieur que quelqu'un ici se chargera de lui apprendre que ses parents ne sont pas là ... mais elle attend également quelqu'un en sache plus que ce que la petite lui a raconté. Quelqu'un qui aurait eu des nouvelles d'eux après l'attaque des pirates ...

Cette satanée gamine, à tant vouloir revoir ses parents a finit par mettre le doute dans l'esprit de la sauvageonne... Et si jamais ... ils s'en étaient sortis ... S'ils étaient finalement vivants.

Mais le souvenir des derniers mots écrits par son frère lui déchirait toujours le coeur : "Oubliez moi ... et considérez moi comme mort".
Pourtant, tout était différent désormais, il y a avait Edonice.

La petite appelle alors ses parents, et Félina feint de l'ignorer.

Bon ... t'as faim la gamine, tu veux boire quelquechose ?

Elle se dirige vers une table, hélant le tavernier d'un geste, et évitant de croiser le regard de la fillette.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Personne ne répondait à son interrogation. Elle n'était qu'une enfant, une petite fille perdue dans cette taverne pour les grands. De grosses larmes se mirent à briller dans le fond de ses yeux.

Si ici elle ne trouvait de trace de ses parents, où chercher ?

Bon ... t'as faim la gamine, tu veux boire quelquechose ?

La petite fille releva la tête, essuya du bras ses yeux avant que sa tante ne la gronde encore de pleurer.

Z'veux bien du lait, un tit pain et un peu d'viande. Mici tata Félina.

Edonice s'approcha de la table que la jeune femme avait choisie, s'assit sur le banc près de sa tante et demanda :

Et après on cherche maman et papa ? Tu vas d'mander aux gens qui les a vu ? Hein ? Tu vas m'aider ? T'as promis.

Edonice ne détachait son regard suppliant, celui ressemblant tant à Cassandre, de sa tante qui était son seul espoir de retrouver ses parents plutôt qsue de finir dans un orphelinat.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

Alors qu'elles sont attablées, pour la première fois depuis qu'elle a rencontré la fillette, le coeur de pierre de la sauvageonne manque un battement.
Elle pose son regard sur elle, et l'espace d'un instant on peut y lire de la douceur, un mélange de tristesse et de pitié.
La Féline soupire de nouveau mais son souffle n'est plus agacé ... il est le signe de sa capitulation devant les yeux de cet enfant qui compte tant sur elle. Elle va devoir dans un instant faire la chose la plus pénible qui soit, lui dire la vérité, aussi cruelle soit elle.
Elle sait qu'après cela, Edonice la détestera pour de bon, mais elle doit le faire.

Félina ressent en cet instant un sentiment qu'elle n'a pas connu depuis son enfance : la peur. Elle est morte de trouille de devoir annnoncer ce qui va suivre à une simple fillette.
Elle ferme les yeux, crispe les poings puis elle fixe de nouveau la gamine.

Pas d'animosité dans son regard, juste une profonde mélancolie.

Edonice ...

Elle l'appelle par son prénom en entier pour la première fois et sa voix est mal assurée.
Sans vraiment réfléchir elle prend la main de la petite fille.

Edonice ... Nous ne trouverons pas tes parents ici ...
Parce que .... parce qu'ils sont probablement ....
morts ...

Elle frissonne en prononçant le dernier mot, se maudissant d'infliger une telle souffrance à la fillette. L'image de son frère souriant s'impose à elle, et elle retient ses larmes en serrant les dents.

Rastignac Messages : 216 Date d'inscription : 25/08/2008

Une main dans la sienne, premier geste de tendresse de la guerrière envers la petite fille. Edonice, pleine d'espoir, écouta les paroles de sa tante jusqu'au :

Parce que .... parce qu'ils sont probablement ....
morts ...

Elle lâcha alors subitement la main comme si elle l'avait brûlée. Edonice était déjà debout, furieuse. Elle hurla tout en gagnant la porte :

"C'est pas vrai ! T'es qu'une menteuse et z'taime pas !"

Un ivrogne entrait et la petite se glissa dehors criant toujours :

"Z'te déteste ! T'es qu'une méchante !"

Elle était dehors et se tut aussitôt en poursuivant sa course. Si elle faisait du bruit, la méchante allait la retrouver. Edonice courut à traverse des ruelles sinueuses, tournant un coup à droite, un coup à gauche afin de perdre sa tante.

Les larmes n'avaient pas quitté ses joues mais Edonice était décidée : elle retrouverait seule ses parents. Puisqu'ils n'étaient pas là, c'était sûrement à Saint Bertrand qu'il fallait qu'elle les recherche.

Edonice arriva sur la plage de La Teste. Elle se souvenait que la ville avant d'arriver était Mimizan et qu'il y avait la mer aussi.

La petite s'approcha d'une vieille femme qui ramassait des coquillages.

"M'dame c'est par où Mimizan ?

-C'est loin ma p'tiote.

-Z'sais marcher, m'dame."

Edonice sêcha ses larmes du revers de sa manche et adressa son plus beau sourire à la vieille femme.

"C'est par là bas, p'tite. Suis la mer tout l'long et t'arriveras en ville. Mais pourquoi veux tu partir ?

-Une méchante dame m'a enlevée à mes parents. Ils sont par là bas. Si vous la voyez, surtout ne lui dites pas où ze suis partie."

La petite fille n'attendit pas la réponse de la vieille et partit en courant vers le Sud.

Rastignac Messages : 402 Date d'inscription : 24/08/2008

La Féline qui s'attendait à la réaction de la gamine reste cependant quelques instant abasourdie. Il lui faut de longues minutes pour réagir et comprendre que la fillette s'est enfuie.
Elle sort à sa poursuite mais déjà la gamine est hors de sa vue.

Félina stoppe sa course, persuadée que la petite n'aura pasle courage de partir bien loin. Elle rerentre dans 'auberge, finit tranquillement sa bière.
Puis elle ramasse les affaires d'Edonice et les siennes.
Enfin elle paye le tenancier de l'estaminet et ressort.

Elle se met en selle de l'Alezane et se dirige instinctivement vers la plage, le seul endroit où Edonice a pu se rendre selon elle. Elle est persuadée de la retrouver là bas, sanglotant sur la mort de ses parents, et n'imagine pas un seul instant qu'elle a pu s'enfuir plus loin.

Saleté de gamine .... elle va me faire avoir des cheveux blancs ...

Arrivée sur la plage, la Féline pose pied à terre et commence à arpenter l'endroit ... Rien ... pas d'Edonice.
Une vieille femme la dévisage avec un drôle d'air et elle s'approche d'elle.
Avant qu'elle ouvre la bouche, la vieille se défend déjà.

J'veux pas d'ennuis ... j'sais rien.

La sang de la Féline ne fait qu'un tour et elle empoigne la femme par le col de son corsage, la secouant sans ménagement.

Où est-elle ????!!!!
Parle vieille sorcière !!!!

La colère et l'inquiétude aveugle la sauvageonne, la faisant redevenir la mercenaire qu'elle était.
La femme, dans un gémissement étouffé pointe son doigt vers le Sud et parvient à lui répondre :

A ... Mimizan...

Félina la lâche en grognant et réenfourche l'Alezane. La petite est à pied, elle à cheval, elle devait vite la rattraper.

» Chapitre 3 : La Teste-de-Buch